Mercredi 10 JUIN 2009 de 9H à 17H
MAISON DE L’AMERIQUE LATINE
217, Boulevard Saint-Germain, Paris, 75007





EVENEMENT CROMAGNON : 
VICTIMES ET ASSISTANCE A BUENOS AIRES
Cécile Stola

Le soir du 30 décembre 2004, « Républica de Cromagnon », ancienne discothèque devenue salle de concert, en plein quartier commerçant d’Once, à  Buenos Aires, s’est transformée en  un piège mortel où 194 personnes - la quasi-totalité étant des adolescents -  ont trouvé la mort, et d’autres centaines subissent encore des séquelles physiques ainsi que psychologiques. 
C’était une soirée de fête, la veille du Nouvel An, il faisait beau, il y avait du monde dans la rue, mais principalement des adolescents qui s’accumulaient à l’angle des rues Ecuador et Jean-Jaures. Ils étaient très excités: ils allaient au concert du groupe Callejeros (les gens de la rue) un groupe de rock à la carrière ascendante. Partout où ils jouaient, des jeunes d’entre quatorze et vingt ans s’agglutinaient au pied de la scène. C’est un groupe de rock and roll de quartier, et les jeunes de classe plutôt populaire revendiquent à travers eux l’appartenance à un groupe social, et une culture commune.  

Une sorte de rituel avait été créé par ces fans pour les accueillir: une pluie de feux de bengale et de feux d’artifice s’allumaient dès que leurs silhouettes apparaissaient sur la scène. Les habitudes de matchs de foot se sont mêlés à celle du rock : les drapeaux, les chants, les feux de bengales. Mais « Républica de Cromagnon » n’était pas un stade à ciel ouvert… 
« Arrêtez avec les feux de bengale sinon nous allons tous finir comme au Paraguay », telle était la demande, prophétique, d’Omar Chavan, le propriétaire des lieux,  aux 3.000 adolescents  attroupés. Il se référait à l’incendie qui s’était produit cinq mois auparavant dans un centre commercial au Paraguay dans lequel trois cent soixante quatorze personnes ont trouvé la mort. 
 



En dépit de l’alerte du propriétaire et en dépit des fouilles réalisées à l’entrée, dès que les Callejeros sont entrés en scène, les feux de bengales ont jailli. Parmi les dizaines de feux que les jeunes ont allumé, un feu touche la toile qui recouvre le plafond et en moins de cinq minutes ce même toit devient un nuage de feu. Quelques secondes de silence, d’incompréhension, de surréalisme, et puis la panique. Le noir complet, les cris, la fumée noire épaisse qui émanait de l’incendie, l’angoisse pour trouver la sortie, le désespoir de la trouver fermée avec des chaînes et cadenas.  Effectivement la sortie de secours était soigneusement  fermée pour éviter la resquille. Et dans la même logique sadique, les fenêtres qui figuraient sur le plan d’évacuation avaient été murées quelques mois auparavant.  L’impossibilité de se déplacer, la compression des uns contre les autres, les chutes, les écrasements avaient leur cause : Républica de Cromagnon était habilité pour accueillir 1.031 personnes. Mais ce soir il y en avait 2.811. 

L’organisation des secours au moment de l’incendie a été fortement récriminée au Ministère de la Santé. Deux ambulances sont apparues quinze minutes après la première alerte. Encore quinze minutes plus tard, des renforts sont arrivées. Le nombre des tubes d’oxygène a été insuffisant, des survivants ont témoigné que par moment un tube d’oxygène devait être partagé à cinq. L’aide spontanée des inconnus des victimes et des anonymes a révélé à contrario le retard, l’inefficacité, l’incompétence de ceux, qui devaient diriger et organiser les secours. L’enquête a montré que 40% des personnes décédées ont perdu la vie en tentant de sauver d’autres jeunes. Des jeunes qui ont réussi à sortir de la salle, sont retournés pour chercher des amis, des êtres chers ou simplement des êtres humains. 

Au fur et à mesure que les minutes passaient, les corps des jeunes décédés ont commencé à s’empiler dans un garage à côté de la boîte. Ce garage est tout de suite devenu une morgue improvisée. D’autres centaines de jeunes ont été orientés vers les hôpitaux les plus proches pour cause d’atteintes pulmonaires et de brûlures. La plupart étaient intoxiqués. Un de ces hôpitaux, était l’hôpital Rivadavia, où je travaillais en tant qu’interne. 
  
De la solitude face au chaos à l’invasion chaotique pour le butin cromagnon 

Au moment de la tragédie, je travaillais dans le service de psychopathologie, plus précisément dans le secteur de psychologie de liaison. Je suivais des patients hospitalisés dans les différents secteurs de l’établissement. Ces patients étaient atteints de pathologies médicales et avaient besoin d’un soutien psychologique. Je travaillais principalement dans les services de chirurgie, de médecine et de soins intensifs. 

Ce 31 décembre c’était un jour férié, il faisait très chaud, Buenos Aires était déserté, j’étais sur le point de partir trouver refuge dans une piscine municipale, lorsque j’ai entendu à la radio une demande assez alarmante adressée aux psychologues. Il leur était demandé de s’approcher des hôpitaux pour soutenir les victimes et les familles de l’incendie dans le quartier d’Once. Cette alerte était principalement adressée aux psychologues qui travaillaient à l’Hôpital Ramos Mejia et Rivadavia. J’avoue que j’ai hésité quelques minutes… mon sac fin  prêt, la piscine, les 39°, 80% d’humidité… « Bon, j’y passe une petite heure, il y  aura sûrement déjà d’autres psychologues sur place ». Telle était mon hypothèse car il y avait environ une quarantain de psychologues qui travaillait à l’hôpital. 

Pourtant, il n’y avait personne. « Enfin ! Merci d’être venu ! Nous avons énormément besoin de vous ! Il y a des jeunes en état de choc à l’Unité des soins intensifs, en médecine, aux urgences, mais il faudrait s’occuper aussi de leurs familles, et des familles qui vont d’hôpital en hôpital pour trouver leurs proches, et…il faudrait s’occuper aussi de nous-même ! » C’était le médecin des urgences, il était débordé. 

J’ai réalisé que la situation était beaucoup plus dramatique que je l’imaginais. J’ai gardé mon sac de piscine et je me suis mise à travailler. Mais, par où commencer ? C’était un chaos. Je devais « intercaler les tâches » : 

Ma première tâche était d’accueillir les familles qui arrivaient pour chercher leurs fils et filles adolescents, les accompagner à l’unité de soins intensifs à fin qu’ils puissent identifier si parmi les jeunes hospitalisés se trouvait le leurs. 

Ces mères, pères, frères, sœurs, arrivaient avec la douloureuse frustration de ne pas avoir pu les trouver à l’hôpital Ramos Mejia, où sont allés la plus part des victimes car c’était l’hôpital le plus proche de la boîte, (à peu près 700 m), mais avec l’espoir infini  de les retrouver dans cet établissement. Durant le trajet qu’il fallait faire pour aller jusqu’aux lits ils me prenaient fortement le bras ou la main de manière totalement spontanée. Une fois que nous étions devant le lit la réaction était corporellement significative: si entre les fils, les tubes et les appareils se trouvait leur fils, leur soeur, leur proche qu’ils cherchaient désespéramment, alors ils lâchaient ma main ou mon bras pour me prendre dans les leurs, en pleurant de soulagement. 

Si malheuresement le visage  de la victime n’était pas celui de leur proche, soudainement la pression qu’ils exerçaient sur ma main se débilitait complètement, la frustration et la douleur éteignaient la force pour quelques instants. Je devais alors les accompagner à l’entrée, où d’autres familles attendaient le même rituel, et leur expliquer à quels hôpitaux ils devaient ensuite se rendre, c’est-à-dire là où d’autres victimes avaient été transférés. Malheureusement les options étaient assez limitées. Le parcours continuait à l’Hôpital Penna, puis à l’Hôpital de Clinicas,  et finalement, le fantôme le plus terrifiant : la morgue judiciaire, où plus de 180 corps attendaient d’être identifiés.  
  
Ma deuxième tâche était de m’occuper de soutien des survivants
Dès que je me présentais en tant que psychologue auprès d’eux, ils exprimaient assez compulsivement l’horreur vécue quelques heures auparavant. J’ai pu récupérer quelques extraits de leurs récits. 

* Un jeune de 17 ans : «J’entends encore les cris qui résonnent dans ma tête  "mon gars, demain c'est le nouvel an, je veux sortir,  j'ai des enfants", Tout le monde criait, je ne pouvais pas bouger,  les gens me marchaient dessus, je me suis fait écraser »

* Une fille d’une quinzaine d’années : « Je me suis mise à pleurer désespérément, je me disais: "maman, sort moi d’ici! je voulais sortir et voir ma mère. Je me disais: s’il m’arrive quelque chose, elle va en mourir et je ne voulais pas qu’elle meurt. Je devais sortir. Je ne pensais qu’à elle »

* Un garçon de treize ans : «  J’étais en train d'écouter du rock, c’était la fête, et dix minutes après, je me suis retrouvé par terre, à l’extérieur, entouré de personnes mortes. On a cru que j’étais mort et on m’a mis parmi les corps. Je vais devenir dingue” 

* Une adolescente, de seize ans : « Je tournais en rond, parce qu’il n’avait pas de panneau de sortie de secours. Soudain, j’ai entendu quelqu’un crier qu’il avait trouvé une porte, j'essayais avec lui de l'ouvrir désespérément, mais elle était fermée et je me brûlais, parce qu'elle était en fer. Donc j’ai du la lâcher. Là, je me suis dit, ça y est, c’est la fin…et j’ai commencé à prier. Juste à ce moment là, on a ouvert la porte, j’ai vu une lumière et je me suis dit: "qu’est ce que c’est? La sortie ou le ciel ? Je ne savais pas si j’étais morte ou si j’allais sortir. Madame, je suis vivante, n’est-ce pas ?» 
  
Enfin, ma dernière tâche était d’accompagner des familles des victimes hospitalisées, ce qui n’était pas la tâche la plus simple.
  
Tous les récits étaient imprégnés du sentiment d’irréalité, de la violence du choc, de l’angoisse face à la mort imminente. Que faire avec toutes ces émotions, tous ces vécus, toutes ces souffrances inattendues ? 

Quelques heures plus tard, bien que j’eus l’impression que plusieurs jours s’étaient écoulés, une collègue est  venue m’aider. Maintenant on était deux, tout changeait pour moi… 
Nous avons travaillé en équipe avec les autres médecins, jamais il n’y eut une demande si intense de prises en charge psychologique venant des médecins. Mais jamais autant de psychologues n’ont manqué. J’éprouvais une revalorisation de mon métier, alors que je n’ai jamais été aussi désorientée. Il fallait travailler dans l’improvisation, l’incertitude, la créativité. Je me souviens en particulier, du cas d’un garçon de moins de quinze ans hospitalisé en soins intensifs. Il était 21h et personne n’était venu pour lui. Son état était critique,  il était inconscient et son pronostique était mauvais. Un mal-être inondait toute l’équipe, il était difficile de voir ce garçon si isolé lutter pour survivre. Qu’est-ce qu’on pouvait faire ? Un des médecins eût une idée, géniale pour les uns, irresponsable pour les autres. Nous avons voté. 

Sa proposition a gagné. On a pris ce garçon en photo et on l’a envoyée à une chaîne d’information. Vingt minutes plus tard, la photo apparaissait sur tous les écrans. Deux heures après, sa mère était à ses côtés. Cette rencontre nous a permit de finir cette longue journée, et l’année 2004 avec un peu plus de courage.  

C’est dans un silence inhabituel pour la ville de Buenos Aires, que le réveillon s’est terminé. La raison : le gouvernement de la ville a interdit les spectacles et les feux d’artifice en signe de deuil. 

Pour ma part, je passais mes journées entières à l’hôpital, heureusement accompagnée de mon chef de service, un psychiatre qui nous supervisait et qui s’occupait  de la prise en charge médicamenteuse. Au jour le jour les liens avec les patients hospitalisés, pas plus d’une dizaine après le cinquième jour, se construisaient progressivement. 

Mais, une semaine plus tard, les vacances de noël finies, une scène surréaliste s’est répétée: au moment d’arriver au lit du patient, celui-ci me portait un regard plein d’étonnement et me disait: « il y a une heure une dame est venue se présenter comme ma nouvelle psychologue, vous n’allez plus vous occuper de moi ? ». Eh oui, « cromañon » est devenu le « hit » de l’été que tout psy voulait avoir dans son parcours clinique. 

Subitement tous les secteurs appartenant au service de psychopathologie se sont déclarés « responsables de la prise en charge psychologique des  victimes de cromagnon ». Les victimes se sont transformées en une sorte de butin de guerre qui a déclanché des fortes rivalités au sein de l’équipe de… santé mentale. Heureusement, les patients étaient écoutés et on a pu continuer à travailler ensemble durant leurs hospitalisations. 

Suite à leurs sorties, sauf cas très particuliers, on a du les orienter vers l’équipe qui s’occupait de la prise en charge psychologique des adolescents. 

Malheureusement, la rivalité ne s’est pas limitée aux différents secteurs intégrant un même service. Une sorte de concurrence inter hospitalière s’est installée silencieusement. Les mots « décès », « aggravation », « impuissance », sont devenus politiquement incorrects. Il fallait avoir des « sorties de victimes de cromagnon », pas de morts. 

Tous les yeux du pouvoir médiatique et politique étaient fixés sur les hôpitaux s’occupant des survivants. Comme par magie, du matériel médical jamais vu auparavant est apparu, mais attention : que pour les « patients de cromagnon », c’était une gentillesse du gouvernement. Il ne fallait surtout pas augmenter la colère des familles envers M. le Maire.  Peut-être une « prise en charge exceptionnelle » de la part des hôpitaux publics adoucirait leur rage.   
 
Conséquences politiques, sociales et subjetives de l’événement Cromagnon
 
Mais non. Cette entreprise du gouvernement de la ville, de dissuader les familles de victimes, échoua. Le maire de Buenos Aires Anibal Ibarra a été écarté de son poste le 14 novembre 2005 après que l’organisation des familles et amis des victimes ont réussi á le traîner en  justice  pour mauvaise administration. Jamais dans l’histoire politique de Buenos Aires un maire avait été destitué par le vote des législateurs. 

D’autre part, Omar Chaban, propriétaire de la salle « Républica de Cromagnon » a été emprisonné, puis libéré et risque actuellement plus de vingt ans de prison pour ravage suivi de décès. Les membres du groupe Callejeros, en tant qu’organisateurs et responsables de la vente des entrées risquent la même peine sous les mêmes accusations. Le prochain 19 août les juges  présenteront leurs sentences. 
  
D’autre part, la boîte Republica de Cromañon a subi quelques changements de statuts. De salle de concert elle est devenue chambre à gaz pour finir en sanctuaire.

Il ne s’agit pas d’une métaphore pour choquer les esprits. Durant le procès le médecin légiste Osvaldo Raffo a comparé l’événement dans la salle « République de Cromagnon » aux tueries dans les chambres à gaz nazies durant la deuxième guerre mondiale. Effectivement, l’acide cyanhydrique dégagé par le toit en flammes de la salle de concert, était le même poison que les nazis avaient choisi pour la vitesse et l’efficacité avec lesquelles il est absorbé par la peau ainsi que par les voies respiratoires, éliminant les cellules des voies aériennes de forme immédiate. Tous les décès ont été provoqués par l’inhalation de la fumée, personne n’est mort à cause des brûlures ou des écrasements, a confirmé le médecin légiste. Et le fait que la salle était fermée a potentialisé les effets des gaz toxiques.  

Quelques heures après cet enfer, des baskets, des t-shirts, des photos qui sont restée dispersés autour de la salle brûlée, ont été lentement rassemblés.  Plus tard des lettres, des dessins et d’autres photos ont été rajoutées. Quelques jours après, cet enfer au milieu du quartier de la gare de Once est devenu spontanément un sanctuaire où les familles des victimes se réunissent et partagent leur douloureuse incompréhension. Peu à peu, cet espace s’est chargé de subjectivités. Le sanctuaire permet d’ouvrir un espace symbolique, de donner du sens à la violence, au vide, de reconstruire ce qui a été détruit.  C’est un endroit qui conserve la présence de ceux qui sont partis ce soir-là, qui évite la désintégration, qui soutient la lutte collective pour que  justice soit faite.  

Le devenir de cet espace public ne laisse pas indifférents tous ceux qui pleurent leurs enfants arrachés. L’actuel maire de Buenos Aires, Mauricio Macri, a le projet de rouvrir la rue Ecuateur, où se situe le sanctuaire, mais la réponse des familles est unanime : la rue ne se négocie pas. C’est là-bas que les jeunes ont eu leur dernière joie, leur dernier sourire, avant la douleur et l’horreur. L’argument du maire soutenant que cette rue constitue une artère principale pour le transit urbain ne les convainc pas : leur artère principale est partie ce soir là, répondent-ils. 

Quatre ans et demi se sont écoulés. Différentes façons de nommer l’incompréhensible ont vu le jour. « Massacre de cromagnon » est le terme choisi par les familles des victimes. Pour eux les responsables ont clairement tué avec sauvagerie et en masse des êtres qui ne pouvaient pas se défendre. A l’opposé, le gouvernement de ce moment-là préfère utiliser le mot : Accident, de cette façon ils soulignent l’imprévisibilité de l’événement, et par conséquence la non responsabilité. J’ai bien apprécié la réflexion faite  par  la philosophe et sociologue argentine, Maristella Svampa. Pour  elle l’événement Cromagnon ne peut pas être considéré comme une catastrophe au sens propre du mot, car, même s’il présente un caractère collectif, il n’a pas été marqué par l’intentionnalité des acteurs.  Cromagnon, selon l’auteur, démasque un croisement pervers entre la précarité - en tant que modèle généralisé des rapports sociaux- et   l’exclusion de la jeunesse, conçue comme une population résiduelle. L’événement Cromagnon dévoile une société où gouvernent les règles du jeu d’un capitalisme « flexible » (du travail instable, des journées de travail éternelles,  de l’incertitude sur l’avenir) des règles installées à partir des années 90, avec la complicité des fonctionnaires corrompus  et des entrepreneurs obsédés pour remplir leurs comptes bancaires, des règles qui ont abouti à la configuration d’une matrice criminelle.  Cromagnon a révélé aussi les complicités des groupes de pouvoir et la place réservée à la jeunesse populaire, dépouillée des droits à la protection, à la sécurité, à la vie. Mais en même temps, et heureusement,  l’événement cromagnon a montré que, face à la souffrance, il y a encore une réponse immédiate, solidaire et démesurée  de la part des inconnus, de citadins ordinaires. Face à l’injustice, il y a la lutte infatigable des familles, des amis, et d’une partie du peuple, qui ont réussit à mettre des limites à l’impunité politique, et à envoyer aux tribunaux les bourreaux du pouvoir. 

Maintenant c'est à la justice de parler, en espérant des peines justes qui ouvriraient les portes à une réparation symbolique fondamentale pour les victimes.  En espérant que la société commence à générer des politiques qui contribuent à configurer une conscience collective de prévention. Que le droit à la vie des jeunes, et de tous soit respecté, valorisé. Que la corruption et les négligences qui ont abouti à la perte de 194 vies soient démantelées. Pour passer du souhait à l’acte : que  justice soit faite, qu’elle soit respectée et qu’elle ne pas oubliée