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Stage de psychologie à l’Hôpital Bernardino Rivadavia (Buenos Aires, août-décembre 2012)

 

Etudiante en Master 1 de Psychologie à l’Université Paris 7, j’ai choisi de réaliser mon stage obligatoire en Argentine. J’étais en effet désireuse de vivre quelques temps dans ce pays que des liens familiaux m’avaient déjà rendu familier depuis l’enfance, et il me semblait aussi intéressant de voir comment se pratiquait le métier de psychologue dans ce pays à la fois si éloigné et si proche de la France.

Après quelques rebondissements administratifs, mon projet de stage a été validé par l’Université, et grâce à l’aide de Susana Elkin et Cécile Stola, j’ai pu rentrer en contact avec le Docteur Ferreira, chef du service de Santé Mentale de l’Hôpital Bernardino Rivadavia de Buenos Aires. Celui-ci a tout de suite accepté de m’accueillir dans son service, où j’ai donc effectué un stage de quatre mois entre août et décembre 2012.

J’ai assisté principalement aux activités de l’équipe «Adultos 1», qui s’occupe de patients âgés entre 20 et 40 ans: entretiens d’admissions, quelques suivis individuels, supervisions cliniques, cours théoriques. Mon tuteur, Alberto Saúl, psychologue-titulaire, s’est toujours montré très disponible à mon égard, et j’ai beaucoup appris à ses côtés, lors d’entretiens avec les patients, de supervisions, ou de discussions plus informelles.

J’ai aussi pu participer aux activités des autres équipes du service de Santé Mentale, au sein desquelles j’ai toujours été reçue avec beaucoup de gentillesse: Enfants et adolescents, Psycho-diagnostique, Groupes, Psycho-somatique, Interconsultations. Cette rotation entre les équipes a été particulièrement enrichissante, car elle m’a permis de découvrir différentes pratiques du métier de psychologue en milieu hospitalier, ce qui m’aidera sans aucun doute à orienter mes futurs choix professionnels.

Au cours de ces quatre mois, c’est avec un grand intérêt que j’ai partagé le quotidien de ces psychologues de «terrain», qui travaillent dans des conditions matérielles difficiles avec des patients dont les symptômes s’ancrent souvent dans des problématiques sociales complexes, ce qui met parfois à mal la continuité du traitement. Cela m’a ouvert les yeux sur certaines difficultés du métier de psychologue et m’a permis de réfléchir aux limites de la thérapie, dont il est important d’avoir conscience.

Dans ce contexte, j’ai particulièrement apprécié le système des supervisions cliniques dont bénéficient les professionnels de chaque équipe. Le fait de pouvoir échanger au sein de l’équipe, entre médecins et psychologues, mais aussi avec un professionnel extérieur à l’hôpital m’a paru important, et très formateur.

Par ailleurs, j’ai également découvert là-bas une relation plus directe entre le psychologue et le patient, qui se tutoient et se saluent d’une bise comme il est d’usage en Argentine. Si cela m’a un peu surprise au début, il me semble finalement que cela peut aider certains patients à se sentir en confiance et à s’ouvrir au thérapeute.

Pour ma part, j’ai aussi bénéficié en tant que stagiaire de ce climat d’ouverture, puisqu’on m’a donné l’opportunité de prendre part activement aux entretiens d’admissions et à certains suivis individuels en posant librement des questions aux patients.

Enfin, je retiens aussi de mon passage à l’Hôpital Rivadavia la découverte de la sociabilité argentine, les moments de convivialité partagée autour d’un maté, les échanges avec de jeunes professionnels dont certains sont devenus des amis.

Je tiens donc à remercier l’Association franco-argentine de Psychiatrie et de Santé Mentale, le Docteur Ferreira, ainsi qu’Alberto Saúl, qui m’ont permis de réaliser mon projet et d’en faire une expérience inoubliable, tant sur le plan professionnel que personnel.