08h30 : Accueil
et lieu du Congrès : Reception
100, rue de la Santé, Paris, 75014
09h00 : Ouverture
: Opening
Mr Jacques Toubon, Pr Jacques Arveiller (Fra
),
09h30 - 10h30 :
Conférence
plénière Plenary
lecture
Salle
:
Pr Hugh FREEMAN
(G.B.
) : Psychiatry
in Britain around 1900.
The word “psychiatry” was largely unknown in the English-speaking world
around 1900 and the terminology used for mental illness was complex. By
then, a system of publicly-funded asylums covered the whole of the
British Isles, paid for largely by local property taxes. However,
from 1874, a weekly subsidy for every pauper in-patient from the national
Treasury was the first time it accepted responsibility for any health or
welfare service. The functioning of mental hospitals had become even more
constricted by legislation in 1890 and concern was growing about the constantly
increasing numbers of patients resident there. The reasons forthis increase
are explored here. Through the influence of “degeneration” theory and eugenics,
a deeply pessimistic view of mental illness dominated psychiatry. Academic
psychiatry and research hardly existed then in Britain, though there were
some influential writers, including Henry Maudsley. A particular feature
was the development of neurology as an independent and important specialty,
rather than a combined discipline of neuropsychiatry. In comparison, psychiatry
had a much lower prestige and no presence in university clinics, though
its professional organisation had been founded as early as 1841. One of
the most interesting aspects of the care of the mentally ill
in Britain was the evolution of mental nursing. By 1900, there was a specialised
cadre of mental nurses, separated from untrained attendants; their professional
development was more advanced than in most other countries. The needs
of the Empire were an important influence, with mental hospitals
established on the British model in many parts of the world.
(anglais/english)
Modérateurs
Moderateors :
Jacques
Arveiller (Fra
),
François PETITJEAN (Fra
)
10h30 - 11h00 : Pause café -
Forum Coffee Break
11h00 - 12h30 :
Salle:
Symposium
"L'Evolution Psychiatrique" Evolution
psychiatrique
Président
Chair:
Luciano DEL PISTOIA (Ital
)
J
ARVEILLER (Fra
)
: Causalité historique et causalité en psychiatrie. La position
historiographique de Georges Lantéri-Laura.Georges
Lantéri-Laura a disparu en 2004, laissant une œuvre considérable,
et largement diffusée en Europe, concernant l’histoire de la psychiatrie.
On tentera ici de cerner quels sont les traits principaux de ce que l’on
peut appeler sa position (ou posture) d’historien, en fournissant des exemples
tirés de son œuvre.
Georges
Lantéri-Laura, était tout à la fois historien et praticien
de la psychiatrie. A-t-il pour autant écrit une « histoire
de praticien », au sens dépréciatif du terme, visant
sans le dire à magnifier et à consolider son institution
d’appartenance ? On montrera que ce n’est aucunement de cela qu’il s’agit.
Resté assez classiquement attaché à une fonction élucidative
de l’histoire pour expliquer les idées et les pratiques contemporaines,
Georges Lantéri-Laura présuppose donc, comme Henri Ey, la
permanence historique d’un fait psychopathologique fondé en nature,
récusant un constructivisme radical, qui voudrait voir la psychopathologie
comme pur produit des institutions humaines. Ce n’est pas pour autant qu’il
pense les théories psychiatriques comme « solides »
, c’est à dire continues et cumulatives. Il ne cessera d’insister,
au contraire, sur leur caractère relatif, discontinu voire évanescent,
son criticisme le menant peut-être (on a pu lui en faire reproche),
à l’éclectisme théorique, voire à un certain
scepticisme. On tentera de montrer ici que sa position d’historien est
celle d’un phénoménologue : créer les conditions pour
que la réalité historique se révèle à
nos yeux, une réalité que l’on pense intrinsèquement
ordonnée (non-chaotique), sans lui présupposer ni lui affecter,
pour autant, un mode d’organisation a priori. Une véritable cumulativité
des connaissances ne se retrouve donc avec lui qu’à un niveau descriptif
(la clinique descriptive, la sémiologie) ; quant à la continuité
historique, elle n’est finalement interrogée que comme une éthique
de l’historien : produire du sens en recherchant envers et contre tout
des continuités, même si ce qui se donne à voir à
ses yeux se révèle souvent bien discontinu.
L’Histoire,
comme souvent la psychiatrie, fournit plus volontiers des « comment
» plutôt que des « pourquoi ». La leçon
historiographique que nous lègue Georges Lantéri-Laura est
celle d’une déception assumée dans la quête, pourtant
activement continuée, des causes dernières, tant en psychiatrie
qu’en histoire.
Patrice BELZEAUX (Fra
) : Place des “ Etudes psychiatriques ” (1948-1954) d’Henri Ey dans son
œuvre.
“ Etudes psychiatriques
” œuvre clinique et théorique, représentant aujourd’hui un
inestimable “ trésor clinique ”. Cet ensemble exceptionnel est l’objet
de la réédition que nous sommes en train de mener à
bien. La construction des trois volumes des “ Etudes psychiatriques ”,
“ psychopathologie générale et méthodologie ”, “ sémiologie
”, “ structure des psychoses aiguës ” obéit à un désir
d’organiser le savoir clinique et de fixer les termes d’une théorie
généralisée du fait psychopathologique. Cependant,
de même que les “ Etudes ” remettent à plus tard l’examen
des psychoses chroniques, de même il nous est apparu significatif
que le tome “ sémiologie ” ne consacre pas une seule étude
à la clinique et au problème des hallucinations (en dehors
du rêve) alors même qu’Henri Ey en avait fait l’essentiel de
ses très nombreuses publications de 1932 et de son ouvrage de 1934
(Hallucination et Délire) : manifestement il en remettait l’étude
à plus tard considérant que “ la clé de voûte
de la psychopathologie ” méritait un examen sérieusement
approfondi… et ce fut les 1800p. du “ Traité des hallucinations
” (1973).. Avec cet examen se produisit un changement de centre de gravité
du nosologique étagé organiciste vers la psychopathologie
de l’organisation. S’est alors modifiée l’exhaustive et indépassée
présentation des tableaux cliniques du tome III qui alliaient grande
tradition clinique, phénoménologie existentielle et structurale,
approfondissement psychanalytique.
(français/french)
Jean
GARRABE (Fra
) :
De Vincenzo Chiarugi à Philippe Pinel. Florence 1793-Paris an IX.La
fin du Siècle des Lumières a été marquée
par la parution dans plusieurs états européens d’ouvrages
sur le traitement médical de la folie, notamment à Florence
en 1793-1794 de Della Pazzia in genere ed in specie.Trattato medico-analitico
con una centuria di osservazioni de Vincenzo Chiarugi (1759-1820)
et à Paris,en l’an IX de la République,du Traité médico-
philosophique sur l’aliénation mentale ou la manie de Philippe Pinel(1745-1726).Ce
dernier porte sur le travail de son contemporain un jugement extrêmement
sévère qu’il répète dans la seconde édition
entièrement refondue de son traité(1809). Sans nous immiscer
dans une querelle d’antériorité sur la libération
des fous de leurs chaîne de fer, comme celle qui éclata à
la fin du XIX è siècle entre Alexandre Brierre de Boismont
(1797-1881) et Carlo Livi (1823-1877), nous pouvons, comme le fit Georges
Lantéri-Laura (1930-2004) lors de la journée d’étude
organisée par l’Evolution Psychiatrique pour commémorer la
nomination de Pinel à Bicêtre, comparer leurs conceptions
respectives de la pazzia et de l’aliénation mentale et les conséquences
thérapeutiques qu’ils en tirent dans le contexte culturel et politique
de leur temps dans le Grand-Duché de Toscane et dans la France révolutionnaire.
(français/french)
A. KOIZUMI (Jap
) : Histoire des échanges franco-japonais en psychiatrie.
En raison de la fermeture de notre pays ce n’est que par des contacts avec
les diplomates hollandais que le Japon a connu l’Occident et la France.
Mais en ce qui concerne les relations franco-japonaises dans le domaine
de la neurologie et de la psychiatrie c’est par le stage de Kinnosuké
Miura dans le service de Charcot à La Salpêtrière
et par la visite de S. Kuré au Pr.E. Régis à
Bordeaux en 1898 qu’elles commencent. S.Kuré vrai fondateur de la
psychiatrie japonaise n’a laissé que peu de traces sur ces
premiers échanges. C’est le professeur S. Imamura,fondateur
du service de l’Université Impériale de Kyoto,qui a le premier
introduit la psychiatrie française au Japon, ainsi que le Pr. T.
Miura, titulaire de la chaire de l’Université de Keïo, et le
Pr. M. Murakami titulaire de celle de l’Université de Kyoto, et
leurs successeurs. Du côté français on citera le Dr.
P.Guiraud et le Dr. A. Thomas avec qui échangeait le Pr.T. Miura,
ensuite le Dr. H.Ey et le Dr. E. Minkowski, le Pr. J. Delay, le Pr. Pichot
et le Pr. Deniker, le Pr. Pélicier jusqu’au Dr.J. Lacan, sans oublier
les contributions du Dr. J. Garrabé et du Pr. J.F. Allilaire. A
l’ère ou la psychiatrie nord-américaine colonise complètement
la psychiatrie japonaise avec le D.S.M., l’influence de la psychanalyse
étant fort limité, où va, après avoir été
fortement imprégnée par la psychiatrie germanique et modérément
par la française, la psychiatrie japonaise ?
(français/french)
Salle:
Symposium
"Travail et Psychiatrie" Work
& psychiatry
Président
Chair:
Christophe DEJOURS (Fra
)
John
BURNHAM (Etats Unis
) : How
psychiatrists failed to medicalize the syndrome of accident proneness (Unfallneigung).
The syndrome of accident proneness (Unfallneigung) was described at the
time of Worid War I simultaneously and independently by a German psychologist
and a group of British industrial psychologists. Both British and German
workers viewed the behavior of repeatedly having accidents as an aspect
of a person's personality. Physicians who noticed patterns of deviant behavior
took an interest in the syndrome. Psychiatrists who were influenced by
the teachings of Sigmund Freud at once recognized that the syndrome would
fit in with ideas ofunconscious motivation. Yet accident proneness appeared
but rarely in either the psychiatric or psychoanalytic literature. This
paper will examine how medical personnel did invoke The concept -
and how they did not. Even in the middie-to-late twentieth century, when
psychiatrists had maximum cultural authority, they did not embrace the
concept of accident proneness, which was instead taken up by psychologists
and safety experts, who in turn lost out, largely, to engineers. The idea
persisted in some countries in screening pilots and drivers, and it remains
in 2005 a part of popular psychopathology. The paper is based on a very
extensive survey of medical and technical literature.
(anglais/english)
Yves
CLOT (Fra
) : Psychiatrie
du travail de l’après-guerre : point de vue critique.Les
contradictions du mouvement qui associe le travail à l’émancipation
vis-à-vis de l’asile ont abouti aussi à des impasses. L’apport
de la psychologie du travail inspirée du psychologue russe de l’entre
deux guerre, Lev Vygotski est de montrer qu’une condition pour pouvoir
penser le travail dans ses différentes modalités et contextes,
est de se référer à l’analyse de ses aspects concrets,
soit autrement à « l’activité de travail ». C’est
une manière de rompre avec la psychologie du travail du début
du siècle, fondée sur le concept d’aptitude et qui a pu inspirer
la psychiatrie du travail de l’après guerre. Ainsi, c’est l’analyse
de l’activité, terme qui sera explicité, qui aurait fait
défaut aux fondateurs de la psychopathologie de travail et de la
psychothérapie institutionnelle.
(français/french)
Pierre-Olivier
MATTEI (Fra
) : L’Ergothérapie
selon Hermann Simon (1867-1947).L’utilisation
du travail par les institutions accueillant des malades mentaux, qu’elles
aient ou non une intention thérapeutique, est très ancienne.
Mais, P. Pinel (1745-1826) est l’un des premiers en France à envisager
le travail en tant que composante d’une méthode médicale
de traitement. Avec lui, selon F. Tosquelles (1912-1994), débute
l’ère moderne de l’ergothérapie. Elle connaîtra son
apogée cent ans plus tard, à la charnière du XIXe
et du XXe siècle, grâce aux travaux du psychiatre allemand
H. Simon (1867-1947). L’élaboration théorique développée
par Simon à partir du matériel clinique accumulé à
l’hôpital de Warstein, puis dans celui de Gütersloh, les applications
pratiques qu’il envisage, donnent une grande envergure à l’ergothérapie
en psychiatrie. Simon considère qu’une relation d’influence réciproque
unit le malade et l’institution et que l’ergothérapie rend possible
une utilisation thérapeutique de ce lien. Cette avancée débouchera
sur les thérapies dites actives dont les précurseurs des
thérapies institutionnelles feront la promotion après la
deuxième guerre. Les travaux de Simon revitalisent aussi la vieille
idée de réadaptation sociale par le travail, en lui donnant
une dimension thérapeutique, dans une Europe du Nord à la
fois rurale et industrielle, où le travail est fortement investi
moralement. Ainsi sont déjà posés les enjeux et les
ambiguïtés des soins de réadaptation ou de réhabilitation
psychosociale, dans la mesure où le travail devient à la
fois objet thérapeutique et aboutissement d’un processus de soin.
(français/french)
Joseph
TORRENTE (Fra
) :
Histoire de la psychopathologie du travail.De
tout temps les pensionnaires des asiles ont travaillé. Volontairement
ou non, pour des raisons souvent économiques, parfois aussi à
des fins de rééducation et de réinsertion. Dans les
années 1920, la tradition du travail à l’asile fait un retour
en force sous la houlette de Hermann Simon qui en propose une théorisation.
C’est dans la continuité de ce mouvement ainsi que du mouvement
anti-asilaire qui est apparu au lendemain de la seconde guerre mondiale,
que s’inscrit la psychopathologie du travail moderne. Mais cette fois-ci,
c’est que le travail se voit attribuer avant tout un rôle thérapeutique
au sein de l’hôpital psychiatrique et un rôle adaptatif au
sein du milieu social, que nous dirions aujourd’hui ordinaire. Cependant
travailler pour se soigner et travailler en « milieu ordinaire »
sont des activités fort différentes, et les contradictions
entre ces deux cadres conduisent ceux qui réfléchissent à
ces questions à des impasses pratiques et théoriques.
Au cours de cette journée, nous aimerions nous pencher sur les obstacles
auxquels se sont donc heurtés les figures fondatrices du mouvement
de la psychopathologie du travail, Paul Sivadon et Louis Le Guillant. En
effet, ces contradictions, ces impasses, sont toujours d’actualité
et il ne peut qu’être enrichissant de nous pencher sur la façon
dont ils ont tenté de sortir de ces contradictions, sur les pratiques
et les concepts auxquels ils ont fait appel.
(français/french)
Salle:
Symposium
"Sexualité et Psychiatrie" Sexuality
& psychiatry
Président
Chair:
Valeria BABINI (Ita
)
David
ALLEN (Fra
) : Véritable clinique des succubes.
Le problème des incubes (les diables séducteurs hommes) et
des succubes (diablesses séductrices femmes) traverse l'histoire
des religions et du folklore pour rejoindre la psychopathologie et la psychanalyse.
Il est important de constater le lien qui se tisse entre rêve, sexualité,
désir et angoisse. La question paradoxale posée par les juments
de la nuit est celle qui lie l'angoisse au désir. La tradition démonologique
a su que le rêve et le cauchemar étaient des lieux de danger
car, dans nos moments de faiblesse, les émissaires du diable peuvent
faire effraction avec une certaine facilité, surtout chez les personnes
esseulées. Le frère Sinistrari rend compte de ce problème
dans son livre "De la démonalité des incubes et des succubes",
et l'Eglise a, pendant longtemps, soigné l'angoisse sexuelle des
pauvres pécheurs, pour le plus grand profit de l'Eglise établie.
Ernest Jones va commenter la présence d'agents du diable dans son
texte classique "Le cauchemar", où il reprend même les thèses,
exposées par Leuret en 1834, sur l'adhérence populaire à
la croyance dans la matérialité des incubes et des succubes.
On est renvoyé ici au débat classique entre Jean Wier et
Jean Bodin, le deuxième soutenant que le Diable avait la capacité
de transformer la matière même. Jacques Lacan reprend le débat
dans son séminaire sur l'Angoisse, et il réunit rêve
et cauchemar dans la réalisation du désir. C'est à
partir de ces coordonnées historiques et cliniques que nous nous
proposons d'interroger le fonctionnement de ces créatures de rêve.
(français/french)
Philippe
BRENOT (Fra
) : Histoire
vraie de la persécution de la masturbation du XVIII° au XX°
siècle. De nombreuses
idées fausses circulent en ce qui concerne la masturbation et sa
répression en Occident. Tout d’abord des croyances populaires issues
de cette même répression : la masturbation serait condamnable,
coupable, délétère sur le corps et la psyché
et donc génératrice de maladies pour soi et pour le couple.
Ensuite des croyances issues d’une méconnaissance historique, protectrice
des religieux et des médecins, dont des psychiatres qui ont été
complices de cette longue persécution. La croyance-alibi était
celle d’un interdit biblique qui aurait justifié ces pratiques coercitives.
En réalité, la masturbation n’est nulle part mentionnée
dans la Bible, elle n’est que l’objet d’interprétations ultérieures.
Des attitudes variées ont été observées selon
les siècles, plus ou moins libérales, plus ou moins restrictives
en matière de liberté sexuelle, mais rien de très
spécifique quant à la masturbation. C’est aux 17 et 18è
siècles que s’organise cette histoire en trois actes. Premier acte
en Hollande : entre 1604 et 1677 Jansen, De Graaf et Van Leeuwenhoek découvrent
successivement le microscope, l’ovule et le spermatozoïde. Deuxième
acte à Lausanne, en Suisse, en 1759, où Dutoit et Tissot
décrètent l’interdit de la masturbation et où Voltaire
et Rousseau, leurs voisins et amis, vont permettre de le “faire savoir”.
Troisième acte : religieux, médecins et psychiatres appliquent
cet interdit du 18 au 20è siècle. Cette répression
médico-religieuse, qui a culpabilisé, refoulé et castré,
des milliers de jeunes adolescents, garçons et filles, n’a pu s’exercer
que par un artifice sémantique permettant en moins d’un siècle
d’appeler onanisme (acte condamné par la bible) la masturbation,
qui n’était l’objet d’aucun interdit sacré, alors que l’onanisme
n’avait rien à voir avec la masturbation puisqu’il s’agit d’un “coït
interrompu”.
(français/french)
Hervé HUBERT
(Fra
) : L’Invention
transsexuelle.
Le transsexualisme a été défini comme syndrome médical
pour la première fois en 1953 par le Docteur Harry BENJAMIN, endocrinologue
américain. Robert STOLLER, psychiatre et psychanalyste à
la Gender Clinic de Los Angeles fera en 1968 de ce syndrome une entité
psychopathologique autonome distincte du triptyque classique Névrose.Psychose,Perversion.
Nous proposons d'éclairer la pratique et les théories actuelles
du transsexualisme qui découlent directement de ces deux références
de la seconde moitié du 20è^": siècle à partir
de ce qui les précède historiquement. Nous ferons référence
au travaux de Richard von KRAFFT-EBING dans Psychopathia sexualis (1890)
ainsi qu'à ceux de Magnus HIRSCHFELD à Berlin qui définit
pour la première fois en 1923 le seelischetranssexualismus. Les
premières opérations auront lieu à Berlin en 1920.
Nous articulerons cet enseignement historique avec le transsexualisme d'aujourd'hui
à partir de l'observation paradigmatique du médecin hongrois,
l'homme se sentant femme, parue dans Psychopathia Sexualis qui a donné
lieu à un travail du Professeur LANTERI-LAURA auquel nous ferons
référence. Nous alimenterons également la réflexion
à partir de l'auto-biographie du peintre danois Einar WEGENER, Man
into woman, traité par HIRSCHFELD et opéré en 1930.
(français/french)
Jean-Gérald
VEYRAT (Fra
) Two
pioneers of sexology : Je pourrais, après
avoir rapidement évoqué KRAFT-EBING (1840-1902), et
Havelock ELLIS (1859-1939), dont la vie et les oeuvres sont plus connus,
parler essentiellement de deux médecins moins connus, mais sur la
vie desquels des films ont été réalisés
: 1°) Le Dr KELLOG (l'inventeur des célèbres "corn
flakes", ainsi que des "spas") qui, dès le début du siècle,
dans son "Battle creek sanitarium", prônait l'abstention sexuelle
totale, concomitamment à une culture physique "Hébertiste",
et à des soins digestifs pour avoir un intestin "vide et propre",
belle devise obsessionnelle. 2°) Le Dr Magnus HIRSCHFELD (1868-1935),
qui créa Le premier "Institut de sexologie" à Berlin, en
1919, mourut en France, où il avait été exilé
par les Nazis, après qu'ils aient détruit son Institut et
brulé ses livres, en tant que Juif, homosexuel, et prônant
une sexualité libérée. Je pourrais présenter
des diapositives montrant certaines de ses lettres, son buste, ainsi
que des extraits du film d'Alan PARKER "Road to Wellville", dans lequel
Anthony Hopkins interprétait brillamment le rôle du bon Dr
Kellog.
(français/french)
Salle:
Symposium
"Thérapeutiques Psychiatriques" Psychiatric
treatements Président
Chair:
François PETITJEAN (Fra
)
Maria
Teresa BRANCACCIO (Ital
) :Psychopharmacology for children. My
paper deals with the history of the psychopharmacological treatments for
child psychiatric disorders in the 1940s to 2000. With the exception of
the history of the use of psychostimulants (mainly Ritalin) for the treatment
of child hyperactivity, the history of drug trials and psychopharmacological
treatment of child disorders has not been the object of systematic study.
The paper investigates the history of the trials with and the use of tranquillizers,
amphetamines, antidepressants and antipsychotics, to treat a variety of
child disorders. More in general, the paper intends to broaden the historical
understanding of the role played by psychopharmacology on child psychiatrists´
conceptualization of child disorders and on the transformation of therapeutic
culture.
(anglais/english)
Benoît
MASSIN (Fra
) : Prozac
:
comment se construit et se déconstruit la réputation d’un
médicament ? On assiste à un
phénomène nouveau qui a débuté dans les années
1950 et 1960 avec le Valium et devient depuis les années 1990 un
phénomène de société majeur : l’explosion de
la consommation des psychotropes et la banalisation de leur utilisation
au point où l’on parle aux Etats-Unis de « psychopharmacologie
cosmétique » (de la même manière que l’on parle
de chirurgie esthétique). Il ne s’agit plus seulement de guérir
des pathologies mentales mais de fournir une aide pour permettre à
des personnes relativement « normales » d’être encore
plus performantes sur le plan social et d’aller « mieux que bien
».
Cette étude part
du fait qu’il semblerait exister un décalage important entre la
prescription médicale d’un médicament ainsi que son succès
commercial et médiatique, d’une part, et ses promesses thérapeutiques
telles qu’elles peuvent être évaluées par les essais
cliniques en double aveugle, d’autre part. Ainsi, le Prozac, un antidépresseur
surnommé la « pilule du bonheur » dans la grande presse
et devenu le deuxième médicament le plus vendu au monde en
1994, ne semblait pas promis à un tel succès si l’on regarde
les études cliniques qui ont permis son autorisation de mise sur
le marché par la Food and Drug Administration (FDA). Sur les 14
études incluses dans le dossier d’approbation, plus des deux tiers
ne révélaient pas une supériorité du Prozac
par rapport à un placebo ou à d’autres antidépresseurs
classiques. Si ce n’est par les essais cliniques, alors comment expliquer
un tel succès pour le Prozac ? L’objectif de cette étude
est de faire ressortir qu’une dimension particulièrement importante
du succès d’un médicament contemporain, autant auprès
des prescripteurs, des consommateurs, que des agences gouvernementales
ou des medias, dépend de sa réputation. On pourrait penser
que dans les années 1990 cette réputation découle
principalement ou essentiellement des études scientifiques et cliniques
à l’origine de l’autorisation de mise sur le marché. Or il
semblerait que cette réputation dépende d’une multiplicité
de facteurs, dont certains ont peu à voir avec la science au sens
puriste du terme, comme la communication promotionnelle ou des décisions
de justice. La construction des études cliniques elles-mêmes,
avec notamment la procédure « placebo washout » destinée
à éliminer une grande partie de l’effet placebo, mérite
qu’on s’y arrête. Dans cette étude, je voudrais souligner
que la réputation d’un médicament ne dépend pas seulement
de résultats scientifiques qui seraient incontestés ou inversement
de l’« air du temps » ou autres impondérables sociologiques,
mais est quelque chose qui se construit activement et onéreusement
de la part de l’industriel et de ses alliés. Inversement, la destruction
de cette réputation avantageuse signifie la pire menace pour le
succès du produit. Pour un médicament controversé,
saper cette réputation positive et lui accoler une réputation
fâcheuse sera donc l’arme favorite de ses adversaires. Des décisions
de justice peuvent contribuer à modifier la réputation d’un
médicament (et la valeur en bourse d’une compagnie pharmaceutique)
de façon plus dramatique et rapide que la publication d’une étude
scientifique dans la presse médicale. Mais du fait de ce contexte
judiciaire, des publications scientifiques peuvent avoir une portée
que leurs auteurs n’avaient pas prévue. Je m’intéresserai
à ces controverses et batailles juridiques autour de la réputation
du Prozac
(français/french)
Frédéric
SCHEIDER (Fra
) :
Joseph Arthaud, aliéniste missionnaire.
Le crétinisme entre science et idéologie, Joseph Arthaud
et Mgr Billet contre Benedict Augustin Morel A Lyon en 1854, l’aliéniste
Joseph Arthaud publie une observation de crétinisme : il a injecté
de l’iode dans le goître kystique d’un jeune crétin et les
aptitudes mentales du malades se sont ensuite améliorées
grâce au traitement moral dont il bénéficie à
l’asile de l’Antiquaille. L’iode est alors la thérapeutique à
la pointe des chirurgiens et des médecins. Il est soupçonné
par certains que sa carence dans l’eau alimentaire est un facteur corrélé
au crétinisme endémique. L’archevêque de Savoie Mgr
Billet lui aussi encourage la recherche dans ce sens. Au contraire, B.A
Morel pense qu’on en « sait assez » sur le phénomène,
que la question est sans intérêt scientifique, et qu’elle
ne relève que de l’hygiène et de la morale : il estime que
le crétinisme est le stigmate d’une dégénérescence
dont le traitement implique le développement de la psychiatrie,
passant par une moralisation religieuse préventive des masses, un
enfermement des malades et leur traitement moral à l’asile. Malgré
son caractère ascientifique, le succès des thèses
de Morel et de la théorie de la dégénérescence
est néanmoins massif, et durable. C’est ce débat inégal
que nous entendons reprendre et commenter, à travers essentiellement
la publication d’Arthaud, et la correspondance entre Morel et l’archevêque.
(français/french)
12h00 - 14h30 : Pause
déjeuner (libre)
Lunch
14h30 - 16h30
:
Salle
:
Atelier
Workshop "Anthropologie
et Psychiatrie" Anthropology
& psychiatry Président
Chair:
Richard RECHTMAN (Fra
)
Michel
DE BOUCAUD (Fra
)
: Les Courants psychopathologiques et psychiatriques et l’anthropologie
spiritualiste au milieu du XX° siècle.
Le développement des courants psychopathologiques et psychiatriques
au milieu du XX° Siècle a contribué aux connaissances
de la structure de l'homme. Nous proposons d'aborder les relations entre
les grandes oeuvres de la psychiatrie phénoménologique et
de l'anthropologie spiritualiste. En même temps que Jung et de façon
différente, les oeuvres de K. Jaspers, L. Binswanger,
V. Prankl et H. Ey sont fondamentales au milieu du XX° siècle
car elles ouvrent la clinique sur les perspectives ontologiques.
Elles apportent une conception spiritualiste de l'homme où
les dimensions structurelles somatiques, psychiques et noètiques
sont articulées. En prenant en compte l'apport des grandes philosophies
existentielles, elles apportent une conception de l'organisation structurale
de l'Homme.
(français/french)
Emmanuel
DELILLE (Fra
) :
Un voyage d’observation d’Henri Ellenberger aux Etats-Unis sous le patronage
de l’Evolution Psychiatrique et de l’Encyclopédie Médico-Chirurgicale
(1952). L’intervention se propose de présenter
et de restituer dans son contexte historique un texte méconnu d’Henri
Ellenberger (1905-1993) sur les psychothérapies de la schizophrénie.
Ce fascicule issu du Traité de Psychiatrie de l’EMC (1955) dirigé
par Henri Ey (1900-1977) est le résultat d’un voyage d’observation
effectué en 1952 aux Etats-Unis (Chestnut Lodge, Menninger Foundation,
etc.). On mettra en avant le rôle de « passeur » incarné
par H. Ellenberger entre la société de l’Evolution Psychiatrique
et la psychiatrie nord-américaine. Les principaux auteurs qu’il
expose sont K. Eissler, P. Federn, G. Schwing, F. Fromm-Reichmann, H. S.
Sullivan, J. Rosen et M. Wexler.
Si,
plus tard, H. Ellenberger devient un historien reconnu en Amérique
du Nord (The Discovery of the Unconscious, 1970), il s’agit pour nous de
replacer, au préalable, l’ambition scientifique qui fut la sienne
dans le contexte d’une société savante, en tant que psychiatre
issu de l’internat des asiles de la Seine. Lorsqu’il se prononce sur la
relativité des théories des psychothérapeutes, H.
Ellenberger semble bien davantage représentatif des membres de l’Evolution
Psychiatrique qui se revendiquent de Janet comme de Freud, ou autant de
l’analyse freudienne que de l’analyse existentielle de Binswanger, et il
n’anticipe pas sur ses travaux ultérieurs de psychiatrie transculturelle.
Cette communication entre dans le cadre des activités du réseau
« Santé et société » (MSH Paris Nord).
(français/french)
Olivier
DOUVILLE (Fra
) :
Sur une actualité de l'anthropologie clinique en psychiatrie et
en psvchopathologie. Dans notre modernité,
les phénomènes de ruptures culturelles prennent une importance
considérable. Les ampleurs des migrations en sont l'exemple à
la fois le plus illustré et le plus polémique dans le champ
clinique. Mais le fait humain du « décalage » et du
« passage » entre plusieurs systèmes de référence
ne saurait se restreindre au simple fait migratoire. Les phénomènes
d'errances et d'exclusions, d'exils intérieurs, mènent aussi
à s'interroger au plan des réponses institutionnelles. Les
questions cliniques concernent d'une part la dimension de l'offre clinique,
mais aussi et encore renvoient-elles chaque clinicien psychanalyste à
penser et éprouver comment il peut entendre de nouvelles modalités
d'inscription des subjectivités dans l'espace et le temps. La dimension
même d'une anthropologie du monde contemporain se réalise
au plan d'une souffrance singulière, chez des sujets le plus souvent
présentés comme des sujets « sans » (sans lieux,
sans papiers, sans collectifs, errants, exilés ou exclus). Une interrogation
sur le collectif n'en fait que davantage retour, non sans virulence. C'est
dans ce contexte que des psychanalystes et des anthropologues pourraient
reprendre les fils d'un dialogue fait de beaucoup de faux espoirs, de malentendus
et riche d'incontestables provocations et échanges réciproques.
(français/french)
Nicolas
HENCKES (Fra
) :
Psychothérapie institutionnelle en France en 1945.Cette
intervention examinera les circonstances de l’élaboration de la
psychothérapie institutionnelle dans les hôpitaux psychiatriques
français à partir de 1945. Leur réorganisation dans
l’après-guerre par la promotion d’un ensemble de pratiques variées,
allant de l’ergothérapie aux clubs de malades ou aux journaux de
pavillon, s’inscrit en effet dans le cadre d’une reconceptualisation par
un segment de la profession du sens de l’hospitalisation psychiatrique.
En tentant de remettre en perspective ce mouvement, l’intervention mettra
en évidence ses implications politiques et intellectuelles.
(français/french)
François
POMMIER (Fra
) Psychanalyse,
psychiatrie et santé des bien-portants.Si,
jusqu’à une époque récente, en référence
à une longue tradition psychopathologique, de Pinel à Henri
Ey, la psychiatrie française s’était distinguée
de la clinique médicale dont elle était issue, ce que la
logique psychanalytique freudienne avait radicalisé en promouvant
la présence de symptômes pouvait être considéré
comme un message adressé à quelqu’un, on assiste depuis une
vingtaine d’années, à travers le culte de la santé
et de la forme, à la promotion d’une médicalisation des conduites
et des comportements. La « clinique de la subjectivité »
constitue encore majoritairement l’idéal professionnel des psychiatres
des centres hospitaliers de secteur mais elle œuvre de moins en moins au
sein de la psychiatrie universitaire. Un clivage s’opère de façon
manifeste entre logique du singulier et logique technico-scientifique de
sorte que l’écart se creuse entre psychanalyse et psychiatrie.
Notre propos consistera à montrer comment a pu se produire cette
dérive dans notre société contemporaine, comment le
rapport entre psychanalyse et psychiatrie se trouve aujourd’hui menacé
d’un côté par les techno-sciences qui visent à instrumentaliser
le vivant, de l’autre les méthodes psycho-éducatives centrée
sur la gestion du stress qui visent à massifier et à uniformiser
les conduites. L’extension du concept de santé aux bien-portants,
qui renvoie à une logique de standardisation et de gestion des soins,
centrera notre propos. Nous chercherons à montrer dans la mesure
le culte du « droit à la santé » a pu faire perdre
à la psychiatrie sa spécificité et son objet en même
temps qu’elle a ravalé la psychanalyse au rang de technique
dont resterait toujours à de vérifier le bien-fondé
de son principe.
(français/french)
Salle
:
Atelier
Workshop "Echanges
Franco-argentins" France-Argentina
exchanges Organisé
par l'Association franco-argentine de psychiatrie et de santé mentale
Président
Chair:
Dominique Wintrebert (Fra
)
Dr Eduardo T. Mahieu
(Fra
) : Diego Alcorta
: Dissertation sur la manie... aiguë?
La thèse de Diego Alcorta sur la manie aiguë est la première
en Argentine sur un sujet psychiatrique. Soutenue en 1827, une quinzaine
d'années après la Révolution de Mai et de la naissance
de la République Argentine, elle se situe juste au seuil de l'arrivée
de Rosas et de la Restauration. Diego Alcorta, est étroitement lié
à l'épanouissement des Idéologues en Argentine, et
il devient en 1928 le titulaire de la chaire d'Idéologie de l'université
de Buenos Aires. Rien d'étonnant qu'il fasse de Philippe Pinel la
référence principale de sa thèse. Cependant, le sujet
qu'il traite, la "manie aiguë" est tout sauf pinélien : le
couple aigu/chronique ne fait pas partie de ses notions descriptives. Pinel,
en bon hippocratique, maintient l'exclusion du délire aigu et ses
avatars de la notion de manie. La référence de Diego
Alcorta à Pinel serait alors essentiellement philosophique, tandis
que sur les aspects spécifiquement cliniques il semblerait se référer
de manière très précoce à Esquirol (qui n'est
pas cité dans la thèse), auteur qui commence discrètement
à introduire la notion d'aigu en tant qu'opposé au chronique,
opposition qui ne sera pleinement admise en psychiatrie que dans la seconde
moitié du 19ème siècle.
(français/french)
Pr. Juan Carlos Stagnaro
(Arg
) : «La réception
des idées de la clinique psychiatrique française à
Buenos Aires dans la seconde moitié du XIXème siècle
»
La psychiatrie, en tant que spécialité médicale pleinement
reconnue, trouva son origine à Buenos Aires dans la seconde moitié
du XIXème siècle. La consolidation du nouveau groupe de spécialistes
s’est produite dans le cadre d'une croissance démographique accélérée
- conséquence de l'immigration- le processus politique d'organisation
de l'Etat national et un important développement économique.
Même si les aliénistes porteños étaient au courant
de la production théorique et des pratiques de toutes les écoles
européennes, celle qui, sans doute, exerça la plus grande
influence, comme par ailleurs sur l'ensemble de notre médecine a
l'époque, c'est l'école française. Dans ce travail
seront signalés les auteurs français qui inspirèrent
le plus les fondateurs de la spécialité en Argentine ainsi
que certaines caractéristiques de la réception des idées
dans le milieu local.
(français/french)
Dr. Norberto Conti
(Arg
) : “La Psychologie
Sociale de Carlos Octavio Bunge et la portée de sa théorie
de la subconscience-subvolonté”. En
1903, Carlos Octavio Bunge publie à Paris dans l'éditoriale
Alcan son livre Elementos de psicología individual y social; son
intérêt particulier réside dans l'étude de la
pensée scientifique en Argentine. En premier lieu, il s'agit d'un
livre d'un intellectuel argentin dont la première édition
se fait en français sur la base de trois articles publiés
dans des revues argentines pendant l'année 1894. En second lieu,
c'est la première fois qu'est publié un livre où paraît
pour la première fois la dénomination psychologie sociale.
En troisième lieu, Bunge présente là sa théorie
de la subcosncience-subvolonté avec laquelle il produit une critique
originale du positivisme spencérien, dominant dans la pensée
scientifique-naturaliste des fins du 19ème siècle. Finalment,
on peut reconnaître un parallélisme conceptuel entre ce concept
et celui d'incosncient de Freud, qui n'a pas pu influencer Bunge qui élabore
la notion subcosncience-subvolonté au débuts de la décade
de 1890.
(espagnol/spanish)
Dr. Emilio Vaschetto
(Arg
) : "Quelques considérations
historiques et épistémologiques autour des symptômes
dans l'interphase psychiatrie-psychanalyse".
Ce travail vise à noter les modes de classifications des symptômes
en psychiatrie à certains moments historiques en général,
et dans leur incidence en Argentine en particulier. Le mode de lecture
du corpus psychiatrique des différentes écoles et courants
en psychiatrie, avec le biais particulier que la psychanalyse a produit
en Argentine n'est pas un sujet simple à aborder. La formation de
nos collègues prédéceseurs, que ce soit en France
comme en Angleterre, ainsi qu'une politique de traduction et citation particulière,
ont eu une incidence dans le sujet. Des noms comme R. Carrillo, formé
en France, Allemagne et Pays Bas (qui a institué une politique de
santé basée dans une nosographie d'application sanitariste);
R. Ciafardo, formé dans la clinique du détail (dans l'esprit
de l'école française); Jorge Thenon, initié en France
et ultérieurement dédié à la réflexologie,
pour ne citer que quelques exemples, font penser à une réception
hétéroclite de la discipline. Les débats culturels,
le conjonctures politico-économiques et les différentes éthiques
mises en jeu dans la pratique clinique ont introduit dans l'histoire de
notre pays des mutations discursives, où l'entrecroisement de paradigmes
est la règle.
(espagnol/spanish)
Salle
:
Atelier
Workshop : "Délire(s)
et représentation(s)" Delusion(s)
& representation(s) Président
Chair:
Peter BERNER (Aut
)
Sophie
DE MIJOLLA (Fra
)
: Extase et délire.
Au sens étymologique du terme, l’extase est bien un « délire
», en ce qu’elle écarte du sillon de la quotidienneté,
désille les yeux embrumés, en un mot révèle.
Mais les théologiens pour leur part distinguent extases mystiques
« vraies » et extases pathologiques et les grands mystiques
mettaient eux-mêmes en garde contre les secondes. Cette expérience
est complexe en ce qu’elle est faite de contraires : à la fois la
joie de l’illumination, le ravissement, la dissipation des mystères
puis, et à la mesure de l’intensité du premier mouvement,
la retombée dans la « nuit obscure » comme dit saint
Jean de La Croix et la souffrance d’un esprit qui se retrouve seul et ne
sent plus rien, même pas le travail souterrain qui s’effectue en
lui. A partir de l’exemple du cas de Madeleine analysé par Pierre
Janet (1926) et des Mémoires d’un névropathe (1903) du Président
Schreber, je distinguerai les deux termes d’extase et de délire
en considérant l’extase comme un état somatique et affectif
spécifique ne nécessitant aucune élaboration représentative
et le délire, à l’inverse, comme ce qui peut, le cas échéant,
venir donner sens à ce vécu primaire.
(français/french)
Martine GROS (Fra
) : Historique de la schizophrénie.
L’historique de la schizophrénie doit à la fois retracer
l’évolution de ce que la psychiatrie moderne entend par ce terme
et préciser l’impact actuel d’une pareille élucidation. Ce
néologisme apparut en 1911 sous le plume de BLEULER en remplacement
de la locution de démence précoce, lui-même délaissé
de nos jours pour le substantif de psychose, de l’épithète
qui en dérive. Après avoir délimité l’aire
sémantique de ce signifiant, nous essaierons d’en tirer au clair
les traits pertinents et de repérer l’organisation interne du champ
sémantique ainsi concerné. Nous aborderons pour terminer
les apports de la psychanalyse, de la phénoménologie avec
l’étude fondamentale de E. MINKOWSKI, de l’organodynamisme de H.
EY, en sachant que chacune de ces références tend à
privilégier l’une des faces de la schizophrénie. La connaissance
de l’enrichissement effectif de notre sémiotique nous aide à
nous recentrer sur un noyau clinique et à relativiser les fondements
et la portée du travail thérapeutique.
(français/french)
Rafael
HUERTAS (Esp
) : Images d´un
délire : un cas du docteur Lafora.Fréquemment,
dans les archives cliniques des établissements ou des cabinets psychiatriques,
auprès du dossier clinique à proprement dit, on peut trouver
d´autres documents d´une exceptionnelle importance qui permettent
d´élargir l´horizon herméneutique, et qui, dépassant
très souvent la médecine clinique, exigent une analyse pluridisciplinaire.
L´objet de cette communication est de montrer un exemple d´approche
pluridisciplinaire, entre l´histoire de la psychiatrie et l´anthropologie,
en se basant sur l´étude d´un cas : un dossier clinique,
conservé dans les archives du cabinet de consultations privées
du psychiatre espagnol Gonzalo Rodríguez Lafora qui, en sus de l´historique
de la pathologie, contient une série de photographies et de textes
d´un grand intérêt clinique et anthropologique. Une
attention particulière sera portée à l´analyse
des images photographiques du patient qui peuvent se lire comme l´expression
d´un « langage psychotique » imprégné d´éléments
culturels et symboliques.
(français/french)
Jean-Pierre
LUAUTE (Fra
) : Christopher
Columbus the man who mistook manatees for sirens.
(français/french)
Recent
cognitive neuropsychological approaches to the Delusional Misidentification
Syndromes have provided large amounts of evidence in favour of specific
dysfunctions on current models of face recognition. However the question
remains wether these dysfunctions are aetiological or consequence, particularly
during hyperidentifications states where these states can reveal the affective
needs and expectations of the patients. This has been already suggested
during manic states (Luauté 2000), along with the preferential use
of a quick and automatic route of décision making on the Thibiergen’s
model (1987) of face récognition. The role of affective influences
seems also at work in normal people under special circumstances.
This could have been the case when Christopher Columbus mistook manatees
for sirens. The cultural background which could explain it will be described
and evidence will be given against any morphological resemblance between
manatees and women, as it was later assumed. It will therefore be suggested
that the role of affective “top down” influences should be included in
any complete model of face (people) recognition.
(français/french)
Salle
:
Atelier
Workshop : "Expression
artistique et Psychiatrie" Artistic
expression & psychiatry Président
Chair:
Vincent BARRAS (CH
)
Michel
CAIRE (Fra
) : Les
Aquarelles de Sainte Anne. La
bibliothèque Henri Ey du Centre Hospitalier Sainte-Anne (Paris)
présente dans sa salle de lecture dix peintures figurant de curieux
moyens de contrainte et quelques méthodes de traitement baroques
: bains de surprise, machines rotatoires, roue creuse, chaînes et
fers, casaque, lit et horloge de force, boite en osier L’auteur en propose
la présentation, assortie de commentaires sur la réalité
de leur usage, les dates et quelques établissements européens
où ils ont été employés. Les photographies
de ces aquarelles sont visibles sur le site personnel de l’auteur : http://psychiatrie.histoire.free.fr/index.htm
(français/french)
Pierre
CHENIVESSE (Fra
)
: Grand Guignol et aliénisme.
A Paris, Impasse Chaptal de 1897 à 1962, le théâtre
du Grand Guignol présente deux visages. Le spectacle y est conçu
à l'image de la "douche écossaise" : on y meurt de rire et
on y meurt de peur. Détendre le spectateur pour mieux le tendre.
Les vaudevilles et les drames en un acte se succèdent. Cependant,
le "clou" de la soirée c'est le macabre et l'effroi sans espoir.
Dans ce théâtre de sang et d'épouvante, la folie y
apparaît comme le thème par excellence. Faire peur en montrant
les fous, essayer de comprendre ce qui sépare l'aliéné
de l'homme sain : la poétique de la chair et du sang y expose souvent
une nuance de séparation, le proche, le familier, devenant monstre.
Au Grand Guignol, il fallait faire de l'effet. Il fallait administrer un
comprimé de terreur, de perversité, d'érotisme opaque,
pour tout dire un comprimé de folie. Là où abondent
les fous, rien de tels que les aliénistes, rien de tels que les
professeurs. Le Grand Guignol fit appel à de grands noms qui apportèrent
une caution scientifique et suscitèrent la curiosité : Gilbert
Ballet, Alfred Binet, Georges Gilles de la Tourette, Joseph Babinski entre
autres firent alors de ce théâtre un lieu de causeries médicales,
de conférences dialogues et un sujet de préfaces voire de
pièces "grand-guignolesques".
(français/french)
François
GRANIER (Fra
) :
L'Evolution de la notion de médiation
Genshiro
HIRUTA (Jap
)
: Catfish Pictures and PTSD.
A great tremor suddenly jolted Edo city (now Tokyo) around 10 pm on October
2nd, 1855. It was an epicentral earthquake with an intensity of magnitude
6.9. Because all houses and buildings were made of wood at that time, they
collapsed and caught fire. People run about in confusion in the blazing
inferno. At least one thousand people were crushed to death or perished
in flames. Survivors had to pass uneasy nights and days due to frequent
aftershocks which lasted until October 20. In the midst of confusion, a
special series of ukiyo-e or woodblock printing named namazu-e (a catfish
picture) spread in the city. People in the Edo period (1600-1868) believed
that a big catfish underground caused earthquakes. There are some books
and articles on namazu-e from the viewpoint of art history and folklore.
Researchers claim that they could classify namazu-e into three to four
categories. We psychiatrists know that individuals recover from their psychic
trauma following several steps. I have a hypothesis that namazu-e helped
people to recover from their psychic trauma and prevented PTSD. In my presentation,
I will show how the categories of namazu-e closely correlate with the steps
of psychic recovery from the disaster and how the namazu-e worked in the
healing process.
(anglais/english)
Angelos CARACALOS,
Dimitris PLOUMPIDIS (Gre
) : Processus psychopathologique et écriture. L’écrivain
grec M. Mitsakis et ses poèmes en français.
L’écrivain grec M. Mitsakis (1865-1916) fut une grande promesse
pour les lettres grecques, remarqué pour son écriture dense
et incisive. Un premier internement, en 1896, a interrompu sa carrière
littéraire. Des formes d’écriture plus « privées
» sont apparues, ses « Pourquoi » et surtout ses poèmes
en français, écrits dans des conditions très particulières.
Un échantillon de ses écrits permettra la discussion sur
l’effet du processus psychopathologique sur son écriture.
(français/french)