VENDREDI 23 SEPTEMBRE 2005
Friday september 23rd 2005 :

100, rue de la Santé. Paris, 75014 

EAHP.secretary@elan-retrouve.asso.fr

09h00 : Ouverture Opening  : Dr rançois Caroli (Fra  )

09h30 - 10h30 :
Conférence plénière Plenary lecture
Salle :
Dora WEINER (Etats Unis  ) : "La psychiatrie arrive en Amérique" On a l’habitude d’écrire l’histoire de la médecine d’un point de vue national - parfois nationaliste. Mais les historiens s’interrogent de nos jours sur l’étendue globale des développements culturels, économiques, politiques--- et c’est dans cet esprit que nous posons la question: Quand et comment est-ce que la psychiatrie est arrivée dans les Amériques? D’abord il faut s’entendre: il y a eu, bien avant ce que nous appelons “psychiatrie,” des malades mentaux et des guérisseurs qui les soignaient - surtout avec une abondance de plantes médicinales. Pendant les 300 ans de régime colonial, le protomedicato espagnol et portugais régit les médecins blancs et leurs écoles de médecine; ce sont les ordres hospitaliers qui bâtissent des hôpitaux et soignent les pauvres et les malades de l’esprit. Les guerres d’indépendance marquent la césure entre ancien régime et époque moderne. On est étonné de découvrir que la première thèse de médecine écrite en Argentine traite de la manie et de Pinel qui est considéré comme fondateur et guide de la psychiatrie au Chili, au Pérou, au Brésil, au Méxique. C’est à Paris que les médecins du jeune 19ème siècle cherchent de parfaire leur éducation. Le contraste avec l’Amérique du Nord, Protestante, est frappant. Pinel y arrive en guise du “Tuke” français, comme s’il n’avait été qu’un philantrope préconisant le “traitement moral.”

(français/french)

Modérateur Moderator : Jean GARRABE (Fra)

10h30 - 11h00 : Pause café - Forum  Break

11h00 - 12h30 :
Salle: 
Symposium "Psychiatrie Légale" Forensic psychiatry
Président Chair : Arnaud MARTORELL (Fra )

Ricardo CAMPOS (Esp  ) : La psychiatrie dans les tribunaux de justice en Espagne, Le cas du Dr. Manuel Morillo (1883-1892).Durant les années 1880, plusieurs procès de criminels ont affecté la société espagnole. Profitant de cette occasion, les psychiatres lancèrent une offensive dans les salles de justice, en s'appuyant sur la loi du 14 Septembre 1882 qui institua le jugement oral et public. Leur objectif fut de profiter de la publicité que leur fournissaient les jugements pour s'assurer une légitimité sociale nécessaire afin d'obtenir l'implantation et la reconnaissance de la psychiatrie en tant que discipline scientifique. La stratégie employée a été l'utilisation de théories de la maladie mentale, principalement la dégénérescence, pour délimiter avec clarté leur champs d'action comme seuls experts à pouvoir définir la démence des accusés. Un des procès de criminel les plus significatif a été celui du Dr. Manuel Morillo, qui, en octobre 1883, assassina la mère de sa fiancée et blessa gravement son père, puis déclara qu'il agissait sur ordre divin. Jugé et condamné à la prison à perpétuité en 1884, Morillo passa par différentes prisons dans lesquelles les médecins diagnostiquèrent sa folie, sans que le pouvoir judiciaire croient à la validité de ces arguments. Finalement en 1887, un dictamen de l'Académie Royale de Médecine de Madrid demanda l'internement dans l'asile psychiatrique de Leganés, où il mourut en 1892. L'objectif de ce travail est d'analyser l'importance que ce cas eut dans le processus de légitimation de la psychiatrie en tant que science en Espagne. Pour cela, nous étudierons le procès dans lequel les psychiatres plaidèrent la folie de Morillo, les divers diagnostiques de folie, de discussions sociales sur les relations entre folie et criminalité, et les diverses mesures politiques de caractère pénitentiaire et psychiatrique que développèrent les gouvernements espagnols dans les années 1880.

(français/french)

José MARTINEZ-PEREZ (Esp  ) Simulation vs. mental illness in occupational medicine and the social perception of people with disabilities. Simulation vs. mental illness in occupational medicine and the social perception of people with disabilities.  During the late XIX and early XX Centuries, French Psychiatry established some new diagnostic categories such as the “hystérie traumatique” or the “sinistrose”, which were received differently among physicians.  For its most part, such a disparity of reactions was the result of applying the 1898 Law on Labour Accidents, which allowed those categories to be taken into account when applying for the compensations that injured workers now had the right for. Court debates show how the positions of physicians ranged from those who accepted the categories in question and those who doubted of their existence and interpreted them as an stimulus for workers to simulate their illness as a means to get a compensation. The objective of this work is to show the terms of the debate and to highlight, through an example case, some of the factors that influence the social negotiation process aimed at admitting or neglecting a new diagnostic category. To do it, we have used several medical documents. Besides exploring the contents of journals on Occupational Medicine of that period -Bulletin Médico-Chirurgical des accidents du travail, Bulletin Chirurgical des Accidents du Travail, :La Médecine des Accidents du travail,  Bulletin de l’Association médico-chirurgicale des accidents du travail- we have also examined books and doctoral dissertations. Additionally, this work allows highlighting how the development of medical technology influences the transformation of the social image of people with disabilities.

(anglais/english)

Marc SCHWEITZER (Fra  ) : De Georges Heuyer à Daniel Lagache.

Laurent  TURCOT (Can  ) : Arrestation et encadrement du fou au XVIIIe siècle par la police parisienne.Depuis les travaux de Michel Foucault sur l’histoire de la folie à l’âge classique, la tendance historiographique a longtemps été de considérer, dans une perspective structuraliste définissant les représentations de folie, l’acteur comme partie intégrante, et preuve singulière, de la tendance lourde faisant du « codage instrumental de corps » l’élément déterminant du processus historique de l’enfermement. Pourtant, les trajectoires individuelles relèvent d’autres formes de représentations de la folie sous l’Ancien Régime. Un des premiers officiers en contact avec le personnage du fou au XVIIIe siècle est sans aucun doute le commissaire de police. Chargé d’appréhender, juger et faire enfermer les prévenus, ce dernier mobilise un ensemble de connaissances (pratiques et théoriques) pour aborder avec le plus de circonspection possible les types urbaines qu’il rencontre (mendiants, prostitués, etc.). Dans le cadre d’une d’étude sur l’appréhension du fou par les autorités policières parisiennes du siècle des Lumières, nous entendons mettre au jour les représentations profanes qui sont véhiculées par le commissaires de police, représentations que nous pouvons comprendre et analyser par les procès-verbaux. La présente communication a pour but de saisir s’il existe une possible sémiologie profane de la folie chez des opérateurs sociaux en charge de leur arrestation. Quels sont les processus mentaux, sociaux et culturels qui font que le policier va caractériser tel individu de fou, et par quel moyen parviendra-t-il à légitimer ses arrestations ? Cette approche a pour objectif de mettre en perspective les formes de sémiologie profane du fou au XVIIIe siècle.

(français/french)

Salle: 
Symposium "Figures de la psychiatrie française" Figures of french psychiatry Président Chair : Thierry TREMINE (Fra  )

T GINESTE (Fra  ) : Pinel et Itard, sages ou fous comme des images.Lorsque Pinel ferme un siècle de certitudes nosographiques, Itard ouvre au questionnement métaphysique de la rationalité. En se penchant sur les oeuvres (tableaux et gravures) dont l'un et l'autre ont décoré leurs appartements, Thierry Gineste cherche à éclairer l'univers psychique de chacun des deux fondateurs de la psychiatrie et montre comment, à l'obnubilation classificatoire extérieure à son objet de Pinel répond une nouvelle conception de l'homme, proposée par  Itard, conception dont les inquiétudes l'ont lui-même débarrassé "des plus douces comme des plus consolantes illusions de la vie sociale".

(français/french)

Catherine MANGIN-LAZARUS (Fra  ) : Relire en 2005 « Les Idéalistes passionnés » de Maurice Dide. A l’occasion de la réédition des Idéalistes Passionné), ouvrage majeur de Maurice Dide (Paris 1873-Buchenwald 1944), paru en 1913, et qui créa une locution de la clinique psychiatrique française pour être ensuite classée comme une forme de la paranoïa, on fera un rappel de la discussion de la notion à l’époque (1923-1940) entre Dide tenant de l’idéalisme passionné, Clérambault de l’érotomanie, et Capgras du délire d’interprétation. Dide maintiendra l’idéalisme passionné dont il avait fait sa clinique à partir des personnages historiques du passé (idéalisme de l’amour, de la bonté, et idéalisme de la beauté et de la justice menant à la cruauté) comme prisme de sa lecture des deux guerres mondiales. Et c’est avec cette rare clairvoyance de l’idéalisme passionné qu’il décèle dans les idéologies nationalistes et eugénistes dès la montée des périls, qu’il s’engage dans la Résistance Française dès 1940 (chef de réseau du Mouvement Combat). Arrêté à Toulouse en juillet 1943, il est déporté et meurt à Buchenwald le 26 mars 1944. La relecture de l’ouvrage, 60 ans plus tard, non seulement documente l’intérêt historique de la notion au-delà de la parution initiale de 1913 (nombreuses allusions dans l’œuvre de Dide), mais interroge sur l’oubli et la méconnaissance dont et Dide et l’idéalisme passionné ont été l’objet par les générations d’après-guerre.

(français/french)

Denis TIBERGHIEN (Fra  ) : Paul Sérieux (1864-1947) : médecin-chef à l’asile de Marsens et professeur à l’Université de Fribourg, en Suisse.Au XIXème siècle en Suisse, mais aussi partout en France et en Europe occidentale,  on assiste à la naissance de la psychiatrie en tant que discipline médicale.  Progressivement, des structures pour aliénés vont voir le jour dans lesquelles un corps de médecins se constituera et exercera : les aliénistes. En Suisse, ils exerceront à Préfargier, aux Vernets, aux Bois de Céry et au non moins célèbre Burghölzi. Dans le Canton de Fribourg, en 1872, sur un domaine et une ferme ancienne, propriétés de l’abbaye de Prémontrés d’Humilimont, l’asile de Marsens est créé. Quelques années plus tard,.l'université de Fribourg ouvre ses portes. Dans l'attente de la création d'un poste de professeur de faculté de médecine, le postulant à ce poste sera nommé médecin à l'asile de Marsens. Nous proposons de présenter quatre lettres inédites écrites par Maurice Arthus, physiologiste et bactériologiste français, (1862-1945), adressées à Alix Joffroy (1844-1908), titulaire de la chaire des maladies mentales et de l’encéphale, qui témoignent que Paul Sérieux (1864-1947), éminent aliéniste français, fut tenté de prendre ce poste de médecin directeur à l’asile de Marsens.

(français/french)

Sergio VILLASEÑOR-BAYARDO (Méx  ) : Henri Ey à Guadalajara.

Salle: 
Symposium "Aux sources de l’hypnose" In the roots of hypnosis
Président Chair : Jean-Christophe COFFIN (Fra  )

Bertrand MEHEUST (Fra  ) : Des principales manières de manquer le magnétisme animal.En  juillet 1990, invité à Cerisy ,  dans le cadre d'un congrès de  psychanalystes, à venir parler du mesmérisme, j'étais venu avec un exposé  intitulé : " des principales manières de manquer le magnétisme animal".  Mon intention initiale était de recenser les postures intellectuelles  susceptibles d'expliquer l'oubli du magnétisme. Devant un  public de  psychanalystes, je pensais poser la question de l'oubli, me demander comment il  se faisait qu'un courant aussi important que le mesmérisme avait pu être évacué  si longtemps de la pensée européenne. Mais,  finalement , constatant que la  plupart des  personnes présentes à Cerisy  ignoraient à peu près tout  du mesmérisme, et souhaitaient d' abord en être informées, je renonçai à  l'exposé que j'avais prévu et décidai de me contenter d'une description  historique des principaux courants. Quinze ans plus tard,  je reviens  sur cette question dans un climat qui a bien  changé. L'oubli du magnétisme a  cédé la place à un intérêt grandissant. Mais il me semble qu'il est toujours  aussi intéressant de recenser les attitudes intellectuelles et affectives qui  ont rendu cet oubli possible. 

(français/french)

Jean-Michel PETOT (Fra  ) : Bernheim.

François RAUSKY (Fra  ) : Mesmer, Puységur, Faria.

Salle: 
Symposium "Psychiatrie de l’enfant" Child psychiatry
Président Chair : Jacques ARVEILLER (Fra  )

Asmund ARUP SEIP et Kari LUDVIGSEN (Nor  ) The establishing of norwegian child psychiatry.  Child psychiatry became institutionalised as part of the Norwegian public health services from the 1940s onwards. This paper examines the central ideas and actors that became central in the forming of Norwegian child psychiatry, its particular legal framework and organization. The Norwegian psychiatrist and psychologist pioneers were strongly inspired by the international movements of mental hygiene and child guidance. The paper explores how such ideas were interpreted and translated into a Norwegian context and put into practise during the first post-war decades. A powerful Director General of Health supported the expansion of child psychiatry institutions at the expense of reformatory schools. New legislation on mental health in 1961, opened for new types of institutions based on inter-professional teamwork, outpatient clinics and new therapeutic thoughts. The new psychiatric institutions promoted new treatment for children and adults with mental or delinquent problems. Segregation of children was replaced with integration as at key to healing, and old pedagogical treatment was replaced by modern therapeutic ideas, to a large extent based on ego-psychology.

(anglais/english) 

Andrea CAMPOS-GUERRA (Bra  ) : L'histoire de l'assistance psychiatrique infantile au Brésil.  Les traités de Psychiatrie évoquent rarement l'histoire de la psychiatrie de l'enfant au Brésil, parce que les études brésiliens ont subi une forte influence de la production étrangère, spécialement européenne et la nord-américaine (CIRINO, 2001; ASSUMPÇÃO Jr., 1995). Ainsi nous présenterons l’histoire de la assistance psychiatrique infantile brésilienne, la confrontant avec ces influences. L’enfance n’as pas reconnu par la psychiatrie jusqu’a le XXeme siècle (CASTEL, 1987; BERCHERIE, 1983). La "découverte tardive" de l’enfance dans la psychiatrie publique a été précédée par des pratiques de mesure de l’intelligence, d’assistance aux enfants abandonnés, de prévention de la délinquance, d'hygiène mentale et de pedagogie spéciale des troubles du comportement (KANNER, 1935) sous l'influence nord-américaine. D’autre part, sous l'influence européenne (psychopathologie et psychiatrie de l' adulte), les études autour de la nosologie psychiatrique infantile ont justifié des pratiques institutionnelles philanthropiques et publiques de tutelle, normalisation et psychopédagogisation des troubles psychiatriques. C'est dans les années 1930 qu'apparaît la possibilité de la construction d’une clinique psychiatrique essentiellement infantile, sous l'influence de la psychanalyse (BERCHERIE, 1983). L’institutionnalisation des enfants et adolescentes présentant des troubles graves – champ que eut dû appartenir à la psychiatrie – dialogue avec ces influences européennes et nord-américaines. Dans les premiers années du XXIeme siècle, la spécificité de l’enfance est reconnu dans le champ public de l'assistance psychiatrique infantile avec le mouvement de la reforme psychiatrique brésilienne.

(français/french) 

Martine RUCHAT (Fra  ) L'enfant difficile: objet de cliniques - objet de savoirs 1929-1965. Mon propos tournera autour de l'institutionnalisation d'une nouvelle figure de l'enfant problématique dans les années 1920: l'enfant "difficile". Cette figure sera l'objet de nouvelles pratiques (consultation, clinique, placement et internement psychiatrique) lesquels vont mettre en jeux différents savoirs concurrentiels: la psychiatrie, les sciences de l'éducation et la psychanalyse. Des experts vont aussi construire leurs savoirs autour de ces enfants pris en charge en dehors de l'école publique dans des internats, jusque et y compris dans l'hôpital psychiatrique, où est créé en 1943, à Genève, un pavillon pour les enfants. C'est en particulier le rôle du psychologue André Rey (1906-1965) qui sera évoqué comme un des acteurs déterminant dans la mise en forme de ce nouveau dispositif psycho-pédagogico-psychiatrique qui fait l'originalité de la prise en charge genevoise de l'enfant "difficile".

(français/french)

12h00 - 14h30 : Pause déjeuner (libre) Lunch

14h30 - 16h30 :

Salle: 
Atelier Workshop "Institutions, désinstitutions" Institutions, desinstitutions Président Chair : François CAROLI (Fra  )

Mario COLUCCI (Ital  ) Historique de la réforme psychiatrique italienne.Au début des années soixante, la psychiatrie asilaire en Italie subit une crise profonde et irréversible. Sur la vague des transformations qui se passent dans d’autres pays, les hôpitaux psychiatriques vont devenir objet de contestation en tant que lieux de renfermement et de surveillance et non pas d’espaces de soins. Dans l’urgence d’affronter une telle absence de valeur thérapeutique, qui ne concerne pas seulement la raison d’être de l’institution asilaire, mais les dogmes mêmes de la science organiciste dominante, un mouvement innovateur de recherche et de critique se développe. Ce mouvement part d’une radicalisation des questions posées par la réflexion phénoménologique autour de la condition existentielle de l’homme malade, en la dépassant dans une transformation concrète des pratiques quotidiennes de la psychiatrie, à travers le refus de l’internement, de l’exclusion sociale, la construction d’un réseau de services communautaires et d’une alternative possible de vie et de soins dans l’espace de la cité. Nous proposons de reparcourir l’histoire du tournant théorique et pratique du mouvement anti-institutionnel italien, depuis les premières expériences de Franco Basaglia jusqu’à l’abolition de l’hôpital psychiatrique, la promulgation de la loi 180 en 1978 et la réalisation de la réforme psychiatrique.

(français/french)

Manuela DE LUCA (Fra  ) : Le Cadre institutionnel, entre rupture historique et continuité théorique.  L'organisation des soins dans les institutions psychiatriques a été à l'origine de nombreux courants théoriques à travers les différentes périodes de l'histoire. La psychothérapie institutionnelle a vu le jour à la fin de la seconde guerre mondiale. A l'origine de sa création, on retrouve d'un coté la psychanalyse et de l'autre la politique. D'emblée la psychothérapie institutionnelle a été pensée en rupture avec les modèles plus anciens. Tout comme Freud, avec la psychanalyse, avait instauré une rupture avec le magnétisme et l'hypnose, la mise en place d'un cadre thérapeutique comme outil central des soins peut se comprendre comme un tournant de l'utilisation de la psychanalyse (utilisation du transfert avec des psychotiques, dans des groupes …).  De la même manière, la mise en place d'un modèle de fonctionnement transversal plus égalitaire  en remplacement du modèle pyramidal  s'est faite au nom d'idéaux politiques     et en rupture avec le fonctionnement des anciens asiles. Le concept de cadre institutionnel a beaucoup évolué. Cette évolution a été portée par différentes théories qui de Winnicott à Racamier en passant par Anzieu et Bleger sont venues enrichir cette notion de cadre. La période actuelle semble être de nouveau dans une rupture avec le passé, l'ère de la santé mentale et des protocoles , semble avoir relégué au passé cette notion ancienne de cadre de soins. Il apparaît pourtant au quotidien dans la notion de transgression et d'attaque du cadre que ce concept  reste pertinent. En analysant à travers l'évolution des différentes théories sous tendant la notion de cadre institutionnel nous tenterons de faire un parallèle entre l'apparente rupture des origines et la rupture actuelle, rupture qui fait écran à une continuité des différentes  pensées.

(français/french)

Pirangelo DI VITTORIO (Ital  ) : Oublier l'antipsychiatrie?Tous les protagonistes de ladite anti-psychiatrie, d’une manière ou d’une autre, ont refusé cette étiquette. Malgré les différences, il y a un trait commun aux expériences de critique à la psychiatrie développées en 1960-70 : c’est leur radicalisme, nourri par des discours théoriques, aussi bien philosophique que psychanalytique. En Italie, la source de cette attitude radicale vis-à-vis de la folie a été la phénoménologie. Franco Basaglia a posé sa tentative de réforme de l’hôpital psychiatrique de Gorizia sous le signe de la « mise entre parenthèses de la maladie mentale ». Au début il y avait un désir de comprendre jusqu’au bout la folie. La politisation du mouvement italien n’est que le dernier effet de ce radicalisme phénoménologique. Pourtant, à la fin de ce processus, quelque chose a changé. Le sujet du combat contre la psychiatrie traditionnelle n’est plus le sujet du discours philosophique. Les vrais militants de l’anti-psychiatrie sont plutôt les gens enfermés dans les asiles, comme l’a reconnu plus tard Michel Foucault à propos des hystériques enfermées à la Salpêtrière. Ce déplacement du sujet de la contestation est fondamental, et nous permet de comprendre l’ambivalence de Franco Basaglia par rapport à l’anti-psychiatrie. On ne peut pas se dire anti-psychiatre, car les vrais anti-psychiatres sont les malades. Comme celui qui, un jour à Gorizia, lui a adressé cette déclaration de guerre : « Docteur, vous pouvez toujours nous faire l’hôpital en or, nous resterons à jamais des ennemis: vous resterez celui qui est bien portant, moi celui qui est malade ! ».

(français/french)

Benoît EYRAUD (Fra  ) Déshospitalisation psychiatrique et tutellisation.Déshospitalisation psychiatrique et tutellisation De la première moitié du 19ème siècle jusqu’aux années 60, le traitement de la folie, de la maladie mentale associait le soin du malade, sa prise en charge civile, et son hébergement. Etait alors considérée par la loi comme malade mentale et mineure toute personne hébergée en asile, ce qui impliquait une prise en charge par l’administration de la protection de ses biens. Ce lien entre le soin, l’hébergement et la protection civile a été juridiquement remis en cause par la loi du 3 janvier 1968, qui dissocie mise sous protection judiciaire et internement. Depuis 1968, le nombre de personnes placées sous mesure de protection a très fortement augmenté pour atteindre en France plus de 600 000 personnes en 2004. Les troubles psychiatriques sont aujourd’hui un des motifs justifiant le placement sous mesure de protection. La présentation visera à interroger comment ce dispositif civil vient répondre à certaines difficultés de la deshospitalisation psychiatrique et de la sectorisation, comment il s’inscrit simultanément en filiation et en rupture avec les politiques de santé mentale.

(français/french)

Salle: 
Atelier Workshop : "Cliniques et nosographie" Nosography & clinics 
Président Chair : Yves THORET (Fra  )

Eduardo Luis MAHIEU  (Arg  ) Maladie Sacrée, Maladie unique. Hippocrate neuropsychiatre. Depuis des siècles dans le champ de la médecine on a considéré que le traité hippocratique La Maladie Sacrée traite exclusivement de l'épilepsie. Il existe à cet égard un large consensus, entretenu peut être par des effets de traduction, mais aussi par un oubli du texte par les médecins. Cependant, une lecture neuropsychiatrique, éclairée par les considérations des philosophes grecs anciens sur le sujet, rend possible l'hypothèse selon laquelle l'objet de son étude seraient les maladies de l'encéphale : l'épilepsie et la folie. Le traité d'Hippocrate recouvrerait ainsi le même champ que l'expression Péri ieres nousos avait depuis ses origines chez Héraclite, en passant par Platon, jusqu'à Aristote. Il ressortit alors une préoccupation prépondérante pour l'abord de ce qu'aujourd'hui sont les maladies mentales. Cette lecture des paragraphes XIV et XV du traité permet d'isoler deux formes de folie qui resteront stables à travers les temps. La Maladie Sacrée serait ainsi un texte fondateur de la neuropsychiatrie, traitant d'une maladie unique de l'encéphale avec trois formes : épilepsie, folie tranquille et folie agitée (la triade de J. Jouanna: épilepsie, manie, mélancolie). Cette conception de maladie unique traverserait des siècles, d'Hippocrate jusqu'à Henri Ey ou Enrique Pichon Rivière, en passant par Philippe Pinel.

(français/french)

Evelyne PEWZNER-APELOIG (Fra  ) : Une histoire de la boulimie. De l’appétit gargantuesque à la conduite pathologique.  Si l’anorexie mentale est entrée tard, à la fin du XIXe siècle, dans la nosographie psychiatrique, la boulimie a fait une entrée encore plus tardive, dans le courant du  XXe siècle. On a donc affaire à une entité récemment individualisée et qui est le plus souvent envisagée dans son association avec l’anorexie mentale. Il est vrai que les premières descriptions médicales de l’anorexie, que l’on trouve en particulier chez Gull, Lasègue et Janet, font état d’épisodes d’hyperphagie au cours de l’évolution même de la restriction prodigieuse que l’anorexique s’impose. L’augmentation impressionnante, observée dans le monde occidental en tout cas, du nombre de cas de boulimie chez des jeunes femmes et des jeunes filles, incite d’une part à s’interroger sur l’histoire et sur l’évolution de cet ensemble symptomatique, et, d’autre part, à poser la question de l’individualité éventuelle de cette conduite ou de son lien nécessaire avec la conduite anorexique.

(français/french)

Giuseppe RIEFOLO, Filippo Maria FERRO (Ital  ) : Metodo dell'observazione e nascità della cartella clinica. La clinica positive del XIX secolo si fonda sul paradigma dei casi clinici letti come elementi dell’ordine naturale. Si organizzano, quindi una serie di dispositivi finalizzati a permettere che il processo patologico possa declinarsi seconde le linee del processo naturale, senza artefatti dovuti ai luoghi, ai soggetti e alla interferenza délie passioni, proprio mentre le passioni divengono con la medicma aliemstica, oggetto di indagine. La cartella clinica è soprattutto dispositivo che il medico mtroduce tra se e il paziente, perché il processo patologico possa essere colto nella sua più naturale evoluzione. La cartella clinica è présente per colmare uno spazio che la nuova fondazione dell’ospedale veniva a creare. Tra l’altro i suoi connotati si delineano soprattutto in Francia dove, già prima della Rivoluzione, il dibattito sulla scienza e sulle competenze dell’amministrazione si era aiïargato fino a toccare la medicma e i medici. Su questo versante si puo leggere in Francia un diverse uso (che sottintende una diversa necessità) di un’istituzione quale la cartella clinica. Un uso clinico-ammimstrativo proposto da Tenon e soprattutto da Cabanis, ed un uso prettamente clinico voluto da Pinel:  la mia nomma a medico capo... mi apriva un campo vastissimo per osservare nel retraite i fenomeni delle malattie e le loro forme più varie; ma per poter ottenere validi risultati, bisognava classificare con ordine i fatti osservati » (Ph. Pinel, La médecine clinique..., Paris, anno X, p. LXXV). La necessità di una storia che si compone e completa giorno dopo giorno era già stata sentita dal Baglivi, autore molto noto in Francia, e di cui Pinel cura la traduzione delle opère fra il 1785-1788. Questi paragonava le note diarie alle impalcature che servono per costruire un edifïcio e che poi si tolgono una volta che l’edifïcio è costruito. Comunque, la cartella, dopo essere stata schema pre-stabilito, è inscindibile dall’idea di cartella clinica pre-stampata. Per Pinel, infatti, nel 1798 si tratta di « Feuilles volantes, ou... cahier séparé » (id., p. C). Per i clinici di Edimburgo, per Tissot come già per Baglivi, si tratta essenzialmente di appunti, ad uso personale. Con la cartella pre-stampata il medico, al di là dell’uso che puo fame personalmente, costruisce (compila) la memoria dell’ospedale. Corne la cartella-appunti è del rnedico, la cartella pre-stampata è, attraverso il rnedico, dell’ospedale. Al S. Maria della Pietà le cartelle pre-starnpate vengono introdotte nel 1851 subito dopo la nornina di Giovanni Gualandi a Direttore. La coincidenza è significativa poiché Gualandi, chiamato a Roma da Pio IX, è il pnmo Direttore laico dell’ospedale e fino al 1851 al S. Maria délia Pietà il Direttore era sempre stato una figura ecclesiastica. In questo senso l’introduzione délia cartella clinica documenta il cambiamento di uno spazio dell’assistenza che diviene spazio della medicina clinica positiva. Attraverso l’analisi degli stampati delle cartelle di G. Gualandi e poi di Girolami, fino a Mingazzmi, le cartelle documentano i cambiamenti dello sguardo, quindi i cambiamenti negli anni délia dottrina alienistica.

(français/french)

Salle: 
Atelier Workshop : "Hypnose, psychiatrie, psychologie" Hypnosis, psychiatry, psychology Président Chair : Régine PLAS (Fra  )

Edouard COLLOT (Fra  ) : Influence de l’hypnosuggestion dans les pratiques de Freud et Jung. La psychanalyse naquit à la faveur de l’influence du professeur Jean-Martin Charcot (1825-1893), lors d’un séjour de Freud à Paris, en 1885. Freud étudie tout d’abord l’histologie et l’anatomopathologie, mais il est rapidement fasciné par le charisme de Charcot et sous son influence s’intéresse à la psychologie. Bien que la réalité de l’hypnose comme phénomène psychique lui soit déjà connue, il en découvre la pratique clinique. Non satisfait par le peu d’explication du phénomène, il se tourne non sans hésitation en 1889 vers l’école du docteur Liébeault (1823-1904) de Nancy, laquelle, sous l’impulsion du docteur Hippolyte Bernheim (1840-1919), exploite la suggestion : il n’existe pas, en effet, pour le jurassien Bernheim d’hypnose, mais « des phénomènes de suggestion exaltée qu’on peut produire dans le sommeil naturel ou provoqué ».  La pratique de la psychanalyse telle que Freud l’élabore vers 1890 se serait, selon certains auteurs, « totalement affranchie » de l’hypnose. Une telle affirmation repose sur la méconnaissance de la nature de l’hypnose et résulte de la confusion historique et scientifique qui fait assimiler l’hypnose clinique  aux pratiques d’hypnosuggestion en vogue au 19ième siècle. A cet égard, la pratique hypnotique de Charcot, tente par des suggestions d’obtenir des résultats à la précision chirurgicale, très spectaculaires, dans l’exploration et l’exploitation des syndromes neurologiques hystériques. C’est, de toute évidence, une pratique désuète au regard des acquis de la psychothérapie contemporaine. L’hypnosuggestion est aussi la technique à laquelle est formée Carl Gustave Jung (1875-1961). Il l’abandonne également, dès une première utilisation auprès d’une patiente hystérique, alors qu’il débute une pratique privée. Il décide, saisi d’une indignation intellectuelle devant la guérison « miraculeuse » de la patiente, de se mettre à l’étude des phénomènes inconscients sous jacents à l’hypnose… Il met au point une technique dérivée de l’hypnosuggestion et de la psychanalyse naissante qu’il nomme «l’imagination active ». L’approche clinique de l’hypnose post-analytique et les récents éclairages de l’imagerie médicale précisent l’apport de l’hypnose dans nos pratiques psychothérapeutiques contemporaines. 

(français/french)

Jean DE VERBIZIER (Fra  ) : Pierre Janet et l'hypnose Pierre Janet et l’hypnose. A la fin du 19e siècle un important courant de recherches en psychologie pathologique se consacre à l’abord de l’inconscient et le constitue comme objet de science. Ce courant est brillamment illustré par Pierre Janet. Partant dès les années 1885 de l’étude des névroses hystériques, Janet dans son œuvre définira les caractères du subconscient, ses conditions d’étude, notamment par le recours à l’hypnose, sa place dans la théorie générale du psychisme qu’il élabore à partir de 1910. De la suggestion hypnotique il écrira qu’elle a été le premier traitement psychologique précis et aura préparé la découverte de tous les autres, ouvrant la période proprement scientifique de la psychothérapie.

(français/french) 

Didier MICHAUX (Fra  ) : Hypnose et mémoire dans l’histoire de la psychologie et de la psychothérapie. Depuis le 18° siècle, autour du magnétisme animal puis de  l’hypnose, ont été posées différentes questions relatives aux modifications des capacités mnésiques spontanées ou provoquées pouvant survenir à l’occasion des changements d’état de conscience qui s’y produisent. Pour PUYSEGUR, par exemple, l’amnésie est la signature de ce qu’il appelle le “somnambulisme”.  Mais le lien entre état de conscience modifié et mémoire n’est pas à sens unique; il peut aussi bien aller dans le sens d’un déficit de la mémoire que dans le sens d’une amplification de celle-ci.  Des observations cliniques et des recherches scientifiques ont permis d’explorer et d’étudier ces modifications spontanées ou induites de la mémoire. Du point de vue thérapeutique, l’hypnose est utilisée, à la fin du 19° siècle, comme moyen d’accès à des souvenirs non-conscients ayant joué un rôle déterminant dans la genèse des troubles névrotiques et que l’hypnose peut permettre de rendre accessibles, en leur faisant perdre leur dimension pathogène.  Bien que FREUD ait progressivement remis en question la réalité de ces souvenirs et fait évoluer sa pratique dans le sens d’une analyse du transfert, de nombreux thérapeutes américains, de la fin du XX° siècle, vont contester cette évolution et remettre au premier plan l’accès aux souvenirs traumatiques non conscients. C’est dans le cadre de ce mouvement que se développera aux USA “l’épidémie” des personnalités multiples. L’hypnose y étant impliquée dans deux directions antagonistes :  d’une part, chez de nombreux cliniciens, comme outil de recherche des souvenirs traumatiques; d’autre part, essentiellement chez les chercheurs et certains cliniciens, comme moyen de mettre en évidence, à l’aide de recherches expérimentales, l’aspect illusoire des souvenirs obtenus dans des contextes orientés et/ou en réponse à des questions directives, faisant, en fait, office de suggestions. 

(français/french)

Huub ENGELS (Pays Bas  ) : Understanding the glossolalia of Hélène Smith, the famous spiritist medium.  The psychologist Théodore Flournoy published in 1900: Des Indes à la planète Mars: étude sur un cas de somnambulisme avec glossolalie. In this fascinating book he reported among others about the Martian romance and the Martian language (a so-called glossolalia) of the medium, which he gave the pseudonym Hélène Smith. The attempt, in 1901, of Victor Henry to elucidate the Martian language is considered failed nowadays. A renewed investigation of the glossolalia demonstrates that it follows a so-called key-code model, comparable to the model for the dream language of the famous psychiatrist Emil Kraepelin [1]. The key is the true name of the medium: Catherine Müller. The decoding leads to hypotheses concerning the names given by the medium to her spirits and to interpretations of some of the visions. Furthermore, the interest of the medium in spiritism may be explained by the sudden death of her younger sister Marie. 1. Engels, H., Heynick, F., & Staak, C. van der. (2003). Emil Kraepelin’s dream speech: a psychoanalytic interpretation. International Journal of Psychoanalysis, 84, 1281-1294.

(anglais/english)

Salle: 
Atelier Workshop : "Psychiatrie et Psychanalyse" Psychiatry & psycoanalysis Président Chair : Jacques POSTEL (Fra  )

Alain DE MIJOLLA (Fra  ) : Sabina Spielrein et moi. Je ne sais pas ce qui m'attire en Sabina Spielrein : ni sa beauté, qui n'est pas extraordinaire d'après les rares photographies que l'on a d’elle, ni son talent clinique, à propos duquel nous n'avons que peu de témoignages, ni son inventivité théorique, qui paraît fort proche de Jung mais qui n'a pas autant inspiré Freud pour l'instinct de mort qu'on ne l’a un moment prétendu, ni son tragique rapport au destin qui l'a menée à périr sous les balles des nazis. Mais le fait est là : c'est une personnalité qui me touche, sur laquelle j’ai résolu de commencer une enquête, une enquête toute personnelle, nourrie qu’elle est de l'historicité précise qu’il nous est donné de connaître, saupoudrée de ma sensibilité. Elle est, en effet, l'objet de biographies, dont une dernière de 400 pages où tout est décortiqué. Mais peut-être qu'entre les lignes, entre les paragraphes, il y aura une petite place pour des questions, même s'il n'y en a pas pour les réponses, ce qui me semble caractéristique d'une démarche historique, en demeurant, bien entendu, scrupuleusement fidèles aux données de l'Histoire. Après tout, Freud n'a-t-il pas écrit un «roman historique» ?

(français/french)

Nicolas GOUGOULIS (Fra  ) : Freud et les psychiatres.Dans cette communication j’examine la longue et complexe relation de Freud à la psychiatrie et aux psychiatres. J’aimerais présenter quelques pensées d’ordre méthodologique qui justifient la mise en opposition de Freud et des psychiatres. En effet, le choix de l’opposer à la psychiatrie conduirait tout droit vers deux écueils :  le premier celui de l’anachronisme; le deuxième celui de mettre Freud dans le cadre de la notion du « grand homme », notion des historiens du 19ème siècle.

(français/french)

Cristina NUÑEZ RONCHI (Esp  ) : La psychanalyse et ses textes cliniques : l'histoire d'une violence sourde.  L'étude que nous résumons ici a permis de montrer que la psychanalyse, qui fonde sa clinique sur l'écoute du patient, n'octroie paradoxalement qu'un statut aléatoire aux textes cliniques dans ses recherches, les ignorant traditionnellement en faveur des histoires de cas, sur lesquelles elle fonde son corpus théorique. Ainsi, la psychanalyse s'est longtemps privée de son objet d'étude empirique premier. Si le développement récent des méthodes de traitement automatique du langage relance l'intérêt général pour les textes et porte la psychanalyse à enregistrer les séances cliniques, les analyses textuelles que la psychanalyse met en œuvre dans ses recherches relèvent de perspectives linguistiques qui continuent de faire violence aux textes cliniques. A l'heure où la psychanalyse voit son avenir fort compromis, nous sommes convaincue de la nécessité de réorienter les recherches psychanalytiques vers un empirisme tenant compte des récentes acquisitions de la sémantique différentielle et de la linguistique de corpus.

(français/french)

Svein SKALEVAG (Nor  ) To Burghölzli and Back. Migrating medical ideas in the Early Age of Psychoanalysis. The proposed paper is a study in the migration of medical ideas. It intends to add to our understanding of the de-medicalization of psychoanalysis in the early 20th century, as well as to our understanding of the international character of medicine. It focuses on the career of the Norwegian doctor Johannes Irgens Strømme (1876 – 1961), who in 1913 left the provincial asylum Valen in southwestern Norway to go to Zurich to study psychoanalytical treatment under Bleuler at the Burghölzli. This was a time of upheaval in the international psychoanalytical movement, with the break between Vienna and Zurich approaching. Strømme spent a term at the famous asylum before he returned to Norway, and pursued for some years a career in the national asylum system, before he, like Jung before him, left the institutional psychiatry to establish a private practice, having as his most famous patient the writer and Nobel laureate Knut Hamsun. A prolific writer albeit not a very original thinker, Strømme in his books vacillated between Freudian, Jungian and Bleulerian psychoanalysis, claiming sometimes to be the author of his very own idiosyncratic version. For some reason Strømme was never accepted as a member of the International Psychoanalytical Association. He recruited laymen to perform psychoanalysis and ended up calling the therapy an ‘art of life’ rather than a medical treatment. To an increasing degree he was at odds with the psychiatric community in the country, and this conflict, enforced by a law suit against Strømme from the husband of a former patient, was an important factor in the controversy that came to surround psychoanalysis in Norway. Strømme was a very early receptionist of psychoanalytical thoughts in Norway, and he exemplifies the difficulties this stream of thought was met with in its efforts to amalgamate with asylum psychiatry.

(anglais/english)

17h00 : Symposium "Cinquante ans de découverte des neuroleptiques" "Fifty years of discovering neuroleptics" parrainé par sanofi-aventis  with the support of sanofi-aventis Président Chair : Pierre PICHOT (Fra  ) - Modérateur : Julien Daniel GUELFI (Fra  )  Ouverture Opening : Alain PUECH (Fra  ) : L'Essor de la psychopharmacologie

Vassilis KAPSAMBELIS (Fra  ) : Neuroleptiques et parkinsonisme: une fausse conviction scientifique et ses vraies implications psychopathologiques. A partir de la découverte des neuroleptiques, et pendant presque deux décennies, les cliniciens se sont formés la conviction que l’effet thérapeutique des neuroleptiques était indissociable de leur effet neurologique. Cette conviction a été démentie par les nouveaux antipsychotiques. Toutefois, son examen historique permet de mettre en lumière un élément central du processus thérapeutique sous neuroleptiques: le réinvestissement psychique des sensations et partant, des représentations du corps. Ce réinvestissement prenait, dans le cas du parkinsonisme, la forme d¹un investissement hypocondriaque. Cet élément apparaît comme essentiel à la reconstitution du « moi » en tant qu’unité dans des états psychopathologiques qui se caractérisent précisément par la désorganisation et finalement la fragmentation de l’unité psychique.

(français/french)

TABLE RONDE Roundtable "1955 : LA REVOLUTION DES NEUROLEPTIQUES" "1955 : Neuroleptic's revolution"

Daniel GINESTET (Fra  ), Thérèse LEMPERIERE (Fra  ), Roger ROPERT (Fra  )

(français/french)

19h30 : Cocktail dînatoire Offert par sanofi-aventis - Supper Buffet

22/09/05