09h00 : Ouverture
Opening
: Dr rançois Caroli
(Fra
)
09h30 - 10h30 :
Conférence
plénière Plenary
lecture
Salle
:
Dora WEINER (Etats Unis
) : "La psychiatrie arrive en Amérique"
On a l’habitude d’écrire l’histoire de la médecine d’un point
de vue national - parfois nationaliste. Mais les historiens s’interrogent
de nos jours sur l’étendue globale des développements culturels,
économiques, politiques--- et c’est dans cet esprit que nous posons
la question: Quand et comment est-ce que la psychiatrie est arrivée
dans les Amériques? D’abord il faut s’entendre: il y a eu, bien
avant ce que nous appelons “psychiatrie,” des malades mentaux et des guérisseurs
qui les soignaient - surtout avec une abondance de plantes médicinales.
Pendant les 300 ans de régime colonial, le protomedicato espagnol
et portugais régit les médecins blancs et leurs écoles
de médecine; ce sont les ordres hospitaliers qui bâtissent
des hôpitaux et soignent les pauvres et les malades de l’esprit.
Les guerres d’indépendance marquent la césure entre ancien
régime et époque moderne. On est étonné de
découvrir que la première thèse de médecine
écrite en Argentine traite de la manie et de Pinel qui est considéré
comme fondateur et guide de la psychiatrie au Chili, au Pérou, au
Brésil, au Méxique. C’est à Paris que les médecins
du jeune 19ème siècle cherchent de parfaire leur éducation.
Le contraste avec l’Amérique du Nord, Protestante, est frappant.
Pinel y arrive en guise du “Tuke” français, comme s’il n’avait été
qu’un philantrope préconisant le “traitement moral.”
(français/french)
Modérateur
Moderator
: Jean GARRABE (Fra)
10h30 - 11h00 : Pause café -
Forum Break
11h00 - 12h30 :
Salle:
Symposium
"Psychiatrie Légale" Forensic
psychiatry
Président
Chair
:
Arnaud MARTORELL (Fra
)
Ricardo
CAMPOS (Esp
) : La psychiatrie
dans les tribunaux de justice en Espagne, Le cas du Dr. Manuel Morillo
(1883-1892).Durant
les années 1880, plusieurs procès de criminels ont affecté
la société espagnole. Profitant de cette occasion, les psychiatres
lancèrent une offensive dans les salles de justice, en s'appuyant
sur la loi du 14 Septembre 1882 qui institua le jugement oral et public.
Leur objectif fut de profiter de la publicité que leur fournissaient
les jugements pour s'assurer une légitimité sociale nécessaire
afin d'obtenir l'implantation et la reconnaissance de la psychiatrie en
tant que discipline scientifique. La stratégie employée a
été l'utilisation de théories de la maladie mentale,
principalement la dégénérescence, pour délimiter
avec clarté leur champs d'action comme seuls experts à pouvoir
définir la démence des accusés. Un des procès
de criminel les plus significatif a été celui du Dr. Manuel
Morillo, qui, en octobre 1883, assassina la mère de sa fiancée
et blessa gravement son père, puis déclara qu'il agissait
sur ordre divin. Jugé et condamné à la prison à
perpétuité en 1884, Morillo passa par différentes
prisons dans lesquelles les médecins diagnostiquèrent sa
folie, sans que le pouvoir judiciaire croient à la validité
de ces arguments. Finalement en 1887, un dictamen de l'Académie
Royale de Médecine de Madrid demanda l'internement dans l'asile
psychiatrique de Leganés, où il mourut en 1892. L'objectif
de ce travail est d'analyser l'importance que ce cas eut dans le processus
de légitimation de la psychiatrie en tant que science en Espagne.
Pour cela, nous étudierons le procès dans lequel les psychiatres
plaidèrent la folie de Morillo, les divers diagnostiques de folie,
de discussions sociales sur les relations entre folie et criminalité,
et les diverses mesures politiques de caractère pénitentiaire
et psychiatrique que développèrent les gouvernements espagnols
dans les années 1880.
(français/french)
José
MARTINEZ-PEREZ (Esp
) Simulation
vs. mental illness in occupational medicine and the social perception of
people with disabilities. Simulation vs. mental
illness
in occupational medicine and the social perception of people with disabilities.
During the late XIX and early XX Centuries, French Psychiatry established
some new diagnostic categories such as the “hystérie traumatique”
or the “sinistrose”, which were received differently among physicians.
For its most part, such a disparity of reactions was the result of applying
the 1898 Law on Labour Accidents, which allowed those categories to be
taken into account when applying for the compensations that injured workers
now had the right for. Court debates show how the positions of physicians
ranged from those who accepted the categories in question and those who
doubted of their existence and interpreted them as an stimulus for workers
to simulate their illness as a means to get a compensation. The objective
of this work is to show the terms of the debate and to highlight, through
an example case, some of the factors that influence the social negotiation
process aimed at admitting or neglecting a new diagnostic category. To
do it, we have used several medical documents. Besides exploring the contents
of journals on Occupational Medicine of that period -Bulletin Médico-Chirurgical
des accidents du travail, Bulletin Chirurgical des Accidents du Travail,
:La Médecine des Accidents du travail, Bulletin de l’Association
médico-chirurgicale des accidents du travail- we have also examined
books and doctoral dissertations. Additionally, this work allows highlighting
how the development of medical technology influences the transformation
of the social image of people with disabilities.
(anglais/english)
Marc SCHWEITZER (Fra
) : De Georges Heuyer à Daniel Lagache.
Laurent
TURCOT (Can
) : Arrestation
et encadrement du fou au XVIIIe siècle par la police parisienne.Depuis
les travaux de Michel Foucault sur l’histoire de la folie à l’âge
classique, la tendance historiographique a longtemps été
de considérer, dans une perspective structuraliste définissant
les représentations de folie, l’acteur comme partie intégrante,
et preuve singulière, de la tendance lourde faisant du « codage
instrumental de corps » l’élément déterminant
du processus historique de l’enfermement. Pourtant, les trajectoires individuelles
relèvent d’autres formes de représentations de la folie sous
l’Ancien Régime. Un des premiers officiers en contact avec le personnage
du fou au XVIIIe siècle est sans aucun doute le commissaire de police.
Chargé d’appréhender, juger et faire enfermer les prévenus,
ce dernier mobilise un ensemble de connaissances (pratiques et théoriques)
pour aborder avec le plus de circonspection possible les types urbaines
qu’il rencontre (mendiants, prostitués, etc.). Dans le cadre d’une
d’étude sur l’appréhension du fou par les autorités
policières parisiennes du siècle des Lumières, nous
entendons mettre au jour les représentations profanes qui sont véhiculées
par le commissaires de police, représentations que nous pouvons
comprendre et analyser par les procès-verbaux. La présente
communication a pour but de saisir s’il existe une possible sémiologie
profane de la folie chez des opérateurs sociaux en charge de leur
arrestation. Quels sont les processus mentaux, sociaux et culturels qui
font que le policier va caractériser tel individu de fou, et par
quel moyen parviendra-t-il à légitimer ses arrestations ?
Cette approche a pour objectif de mettre en perspective les formes de sémiologie
profane du fou au XVIIIe siècle.
(français/french)
Salle:
Symposium
"Figures de la psychiatrie française" Figures
of french psychiatry Président
Chair
:
Thierry TREMINE (Fra
)
T
GINESTE (Fra
) :
Pinel et Itard, sages ou fous comme des images.Lorsque
Pinel ferme un siècle de certitudes nosographiques, Itard ouvre
au questionnement métaphysique de la rationalité. En se penchant
sur les oeuvres (tableaux et gravures) dont l'un et l'autre ont décoré
leurs appartements, Thierry Gineste cherche à éclairer l'univers
psychique de chacun des deux fondateurs de la psychiatrie et montre comment,
à l'obnubilation classificatoire extérieure à son
objet de Pinel répond une nouvelle conception de l'homme, proposée
par Itard, conception dont les inquiétudes l'ont lui-même
débarrassé "des plus douces comme des plus consolantes illusions
de la vie sociale".
(français/french)
Catherine
MANGIN-LAZARUS (Fra
) : Relire en 2005 « Les Idéalistes passionnés »
de Maurice Dide. A l’occasion de la réédition
des Idéalistes Passionné), ouvrage majeur de Maurice Dide
(Paris 1873-Buchenwald 1944), paru en 1913, et qui créa une locution
de la clinique psychiatrique française pour être ensuite classée
comme une forme de la paranoïa, on fera un rappel de la discussion
de la notion à l’époque (1923-1940) entre Dide tenant de
l’idéalisme passionné, Clérambault de l’érotomanie,
et Capgras du délire d’interprétation. Dide maintiendra l’idéalisme
passionné dont il avait fait sa clinique à partir des personnages
historiques du passé (idéalisme de l’amour, de la bonté,
et idéalisme de la beauté et de la justice menant à
la cruauté) comme prisme de sa lecture des deux guerres mondiales.
Et c’est avec cette rare clairvoyance de l’idéalisme passionné
qu’il décèle dans les idéologies nationalistes et
eugénistes dès la montée des périls, qu’il
s’engage dans la Résistance Française dès 1940 (chef
de réseau du Mouvement Combat). Arrêté à Toulouse
en juillet 1943, il est déporté et meurt à Buchenwald
le 26 mars 1944. La relecture de l’ouvrage, 60 ans plus tard, non seulement
documente l’intérêt historique de la notion au-delà
de la parution initiale de 1913 (nombreuses allusions dans l’œuvre de Dide),
mais interroge sur l’oubli et la méconnaissance dont et Dide et
l’idéalisme passionné ont été l’objet par les
générations d’après-guerre.
(français/french)
Denis
TIBERGHIEN (Fra
)
: Paul Sérieux (1864-1947) : médecin-chef à l’asile
de Marsens et professeur à l’Université de Fribourg, en Suisse.Au
XIXème siècle en Suisse, mais aussi partout en France et
en Europe occidentale, on assiste à la naissance de la psychiatrie
en tant que discipline médicale. Progressivement, des structures
pour aliénés vont voir le jour dans lesquelles un corps de
médecins se constituera et exercera : les aliénistes. En
Suisse, ils exerceront à Préfargier, aux Vernets, aux Bois
de Céry et au non moins célèbre Burghölzi. Dans
le Canton de Fribourg, en 1872, sur un domaine et une ferme ancienne, propriétés
de l’abbaye de Prémontrés d’Humilimont, l’asile de Marsens
est créé. Quelques années plus tard,.l'université
de Fribourg ouvre ses portes. Dans l'attente de la création d'un
poste de professeur de faculté de médecine, le postulant
à ce poste sera nommé médecin à l'asile de
Marsens. Nous proposons de présenter quatre lettres inédites
écrites par Maurice Arthus, physiologiste et bactériologiste
français, (1862-1945), adressées à Alix Joffroy (1844-1908),
titulaire de la chaire des maladies mentales et de l’encéphale,
qui témoignent que Paul Sérieux (1864-1947), éminent
aliéniste français, fut tenté de prendre ce poste
de médecin directeur à l’asile de Marsens.
(français/french)
Sergio VILLASEÑOR-BAYARDO
(Méx
) : Henri Ey
à Guadalajara.
Salle:
Symposium
"Aux sources de l’hypnose" In
the roots of hypnosis
Président
Chair
:
Jean-Christophe COFFIN (Fra
)
Bertrand
MEHEUST (Fra
) :
Des principales manières de manquer le magnétisme animal.En
juillet 1990, invité à Cerisy , dans le cadre d'un
congrès de psychanalystes, à venir parler du mesmérisme,
j'étais venu avec un exposé intitulé : " des
principales manières de manquer le magnétisme animal".
Mon intention initiale était de recenser les postures intellectuelles
susceptibles d'expliquer l'oubli du magnétisme. Devant un
public de psychanalystes, je pensais poser la question de l'oubli,
me demander comment il se faisait qu'un courant aussi important que
le mesmérisme avait pu être évacué si
longtemps de la pensée européenne. Mais, finalement
, constatant que la plupart des personnes présentes
à Cerisy ignoraient à peu près tout du
mesmérisme, et souhaitaient d' abord en être informées,
je renonçai à l'exposé que j'avais prévu
et décidai de me contenter d'une description historique des
principaux courants. Quinze ans plus tard, je reviens sur cette
question dans un climat qui a bien changé. L'oubli du magnétisme
a cédé la place à un intérêt grandissant.
Mais il me semble qu'il est toujours aussi intéressant de
recenser les attitudes intellectuelles et affectives qui ont rendu
cet oubli possible.
(français/french)
Jean-Michel
PETOT (Fra
) : Bernheim.
François
RAUSKY (Fra
) : Mesmer,
Puységur, Faria.
Salle:
Symposium
"Psychiatrie de l’enfant"
Child psychiatry
Président
Chair
:
Jacques ARVEILLER (Fra
)
Asmund
ARUP SEIP et Kari LUDVIGSEN (Nor
) The establishing of norwegian child psychiatry.
Child psychiatry became institutionalised as part of the Norwegian public
health services from the 1940s onwards. This paper examines the central
ideas and actors that became central in the forming of Norwegian child
psychiatry, its particular legal framework and organization. The Norwegian
psychiatrist and psychologist pioneers were strongly inspired by the international
movements of mental hygiene and child guidance. The paper explores how
such ideas were interpreted and translated into a Norwegian context and
put into practise during the first post-war decades. A powerful Director
General of Health supported the expansion of child psychiatry institutions
at the expense of reformatory schools. New legislation on mental health
in 1961, opened for new types of institutions based on inter-professional
teamwork, outpatient clinics and new therapeutic thoughts. The new psychiatric
institutions promoted new treatment for children and adults with mental
or delinquent problems. Segregation of children was replaced with integration
as at key to healing, and old pedagogical treatment was replaced by modern
therapeutic ideas, to a large extent based on ego-psychology.
(anglais/english)
Andrea
CAMPOS-GUERRA (Bra
) : L'histoire
de l'assistance psychiatrique infantile au Brésil.
Les traités de Psychiatrie évoquent rarement l'histoire de
la psychiatrie de l'enfant au Brésil, parce que les études
brésiliens ont subi une forte influence de la production étrangère,
spécialement européenne et la nord-américaine (CIRINO,
2001; ASSUMPÇÃO Jr., 1995). Ainsi nous présenterons
l’histoire de la assistance psychiatrique infantile brésilienne,
la confrontant avec ces influences. L’enfance n’as pas reconnu par la psychiatrie
jusqu’a le XXeme siècle (CASTEL, 1987; BERCHERIE, 1983). La "découverte
tardive" de l’enfance dans la psychiatrie publique a été
précédée par des pratiques de mesure de l’intelligence,
d’assistance aux enfants abandonnés, de prévention de la
délinquance, d'hygiène mentale et de pedagogie spéciale
des troubles du comportement (KANNER, 1935) sous l'influence nord-américaine.
D’autre part, sous l'influence européenne (psychopathologie et psychiatrie
de l' adulte), les études autour de la nosologie psychiatrique infantile
ont justifié des pratiques institutionnelles philanthropiques et
publiques de tutelle, normalisation et psychopédagogisation des
troubles psychiatriques. C'est dans les années 1930 qu'apparaît
la possibilité de la construction d’une clinique psychiatrique essentiellement
infantile, sous l'influence de la psychanalyse (BERCHERIE, 1983). L’institutionnalisation
des enfants et adolescentes présentant des troubles graves – champ
que eut dû appartenir à la psychiatrie – dialogue avec ces
influences européennes et nord-américaines. Dans les premiers
années du XXIeme siècle, la spécificité de
l’enfance est reconnu dans le champ public de l'assistance psychiatrique
infantile avec le mouvement de la reforme psychiatrique brésilienne.
(français/french)
Martine
RUCHAT (Fra
) L'enfant
difficile: objet de cliniques - objet de savoirs 1929-1965.
Mon propos tournera autour de l'institutionnalisation
d'une nouvelle figure de l'enfant problématique dans les années
1920: l'enfant "difficile". Cette figure sera l'objet de nouvelles pratiques
(consultation, clinique, placement et internement psychiatrique) lesquels
vont mettre en jeux différents savoirs concurrentiels: la psychiatrie,
les sciences de l'éducation et la psychanalyse. Des experts vont
aussi construire leurs savoirs autour de ces enfants pris en charge en
dehors de l'école publique dans des internats, jusque et y compris
dans l'hôpital psychiatrique, où est créé en
1943, à Genève, un pavillon pour les enfants. C'est en particulier
le rôle du psychologue André Rey (1906-1965) qui sera évoqué
comme un des acteurs déterminant dans la mise en forme de ce nouveau
dispositif psycho-pédagogico-psychiatrique qui fait l'originalité
de la prise en charge genevoise de l'enfant "difficile".
(français/french)
12h00 - 14h30 : Pause
déjeuner (libre) Lunch
14h30 - 16h30 :
Salle:
Atelier
Workshop
"Institutions,
désinstitutions"
Institutions,
desinstitutions
Président
Chair
:
François CAROLI (Fra
)
Mario
COLUCCI (Ital
) Historique
de la réforme psychiatrique italienne.Au
début des années soixante, la psychiatrie asilaire en Italie
subit une crise profonde et irréversible. Sur la vague des transformations
qui se passent dans d’autres pays, les hôpitaux psychiatriques vont
devenir objet de contestation en tant que lieux de renfermement et de surveillance
et non pas d’espaces de soins. Dans l’urgence d’affronter une telle absence
de valeur thérapeutique, qui ne concerne pas seulement la raison
d’être de l’institution asilaire, mais les dogmes mêmes de
la science organiciste dominante, un mouvement innovateur de recherche
et de critique se développe. Ce mouvement part d’une radicalisation
des questions posées par la réflexion phénoménologique
autour de la condition existentielle de l’homme malade, en la dépassant
dans une transformation concrète des pratiques quotidiennes de la
psychiatrie, à travers le refus de l’internement, de l’exclusion
sociale, la construction d’un réseau de services communautaires
et d’une alternative possible de vie et de soins dans l’espace de la cité.
Nous proposons de reparcourir l’histoire du tournant théorique et
pratique du mouvement anti-institutionnel italien, depuis les premières
expériences de Franco Basaglia jusqu’à l’abolition de l’hôpital
psychiatrique, la promulgation de la loi 180 en 1978 et la réalisation
de la réforme psychiatrique.
(français/french)
Manuela
DE LUCA (Fra
) :
Le Cadre institutionnel, entre rupture historique et continuité
théorique. L'organisation
des soins dans les institutions psychiatriques a été à
l'origine de nombreux courants théoriques à travers les différentes
périodes de l'histoire. La psychothérapie institutionnelle
a vu le jour à la fin de la seconde guerre mondiale. A l'origine
de sa création, on retrouve d'un coté la psychanalyse et
de l'autre la politique. D'emblée la psychothérapie institutionnelle
a été pensée en rupture avec les modèles plus
anciens. Tout comme Freud, avec la psychanalyse, avait instauré
une rupture avec le magnétisme et l'hypnose, la mise en place d'un
cadre thérapeutique comme outil central des soins peut se comprendre
comme un tournant de l'utilisation de la psychanalyse (utilisation du transfert
avec des psychotiques, dans des groupes …). De la même manière,
la mise en place d'un modèle de fonctionnement transversal plus
égalitaire en remplacement du modèle pyramidal
s'est faite au nom d'idéaux politiques et
en rupture avec le fonctionnement des anciens asiles. Le concept de cadre
institutionnel a beaucoup évolué. Cette évolution
a été portée par différentes théories
qui de Winnicott à Racamier en passant par Anzieu et Bleger sont
venues enrichir cette notion de cadre. La période actuelle semble
être de nouveau dans une rupture avec le passé, l'ère
de la santé mentale et des protocoles , semble avoir relégué
au passé cette notion ancienne de cadre de soins. Il apparaît
pourtant au quotidien dans la notion de transgression et d'attaque du cadre
que ce concept reste pertinent. En analysant à travers l'évolution
des différentes théories sous tendant la notion de cadre
institutionnel nous tenterons de faire un parallèle entre l'apparente
rupture des origines et la rupture actuelle, rupture qui fait écran
à une continuité des différentes pensées.
(français/french)
Pirangelo
DI VITTORIO (Ital
) : Oublier
l'antipsychiatrie?Tous les protagonistes
de ladite anti-psychiatrie, d’une manière ou d’une autre, ont refusé
cette étiquette. Malgré les différences, il y a un
trait commun aux expériences de critique à la psychiatrie
développées en 1960-70 : c’est leur radicalisme, nourri par
des discours théoriques, aussi bien philosophique que psychanalytique.
En Italie, la source de cette attitude radicale vis-à-vis de la
folie a été la phénoménologie. Franco Basaglia
a posé sa tentative de réforme de l’hôpital psychiatrique
de Gorizia sous le signe de la « mise entre parenthèses de
la maladie mentale ». Au début il y avait un désir
de comprendre jusqu’au bout la folie. La politisation du mouvement italien
n’est que le dernier effet de ce radicalisme phénoménologique.
Pourtant, à la fin de ce processus, quelque chose a changé.
Le sujet du combat contre la psychiatrie traditionnelle n’est plus le sujet
du discours philosophique. Les vrais militants de l’anti-psychiatrie sont
plutôt les gens enfermés dans les asiles, comme l’a reconnu
plus tard Michel Foucault à propos des hystériques enfermées
à la Salpêtrière. Ce déplacement du sujet de
la contestation est fondamental, et nous permet de comprendre l’ambivalence
de Franco Basaglia par rapport à l’anti-psychiatrie. On ne peut
pas se dire anti-psychiatre, car les vrais anti-psychiatres sont les malades.
Comme celui qui, un jour à Gorizia, lui a adressé cette déclaration
de guerre : « Docteur, vous pouvez toujours nous faire l’hôpital
en or, nous resterons à jamais des ennemis: vous resterez celui
qui est bien portant, moi celui qui est malade ! ».
(français/french)
Benoît
EYRAUD (Fra
) Déshospitalisation
psychiatrique et tutellisation.Déshospitalisation
psychiatrique et tutellisation De la première moitié du 19ème
siècle jusqu’aux années 60, le traitement de la folie, de
la maladie mentale associait le soin du malade, sa prise en charge civile,
et son hébergement. Etait alors considérée par la
loi comme malade mentale et mineure toute personne hébergée
en asile, ce qui impliquait une prise en charge par l’administration de
la protection de ses biens. Ce lien entre le soin, l’hébergement
et la protection civile a été juridiquement remis en cause
par la loi du 3 janvier 1968, qui dissocie mise sous protection judiciaire
et internement. Depuis 1968, le nombre de personnes placées sous
mesure de protection a très fortement augmenté pour atteindre
en France plus de 600 000 personnes en 2004. Les troubles psychiatriques
sont aujourd’hui un des motifs justifiant le placement sous mesure de protection.
La présentation visera à interroger comment ce dispositif
civil vient répondre à certaines difficultés de la
deshospitalisation psychiatrique et de la sectorisation, comment il s’inscrit
simultanément en filiation et en rupture avec les politiques de
santé mentale.
(français/french)
Salle:
Atelier
Workshop
:
"Cliniques et nosographie"
Nosography
& clinics
Président
Chair
:
Yves THORET (Fra
)
Eduardo
Luis MAHIEU (Arg
) Maladie Sacrée, Maladie unique. Hippocrate neuropsychiatre.
Depuis
des siècles dans le champ de la médecine on a considéré
que le traité hippocratique La Maladie Sacrée traite exclusivement
de l'épilepsie. Il existe à cet égard un large consensus,
entretenu peut être par des effets de traduction, mais aussi par
un oubli du texte par les médecins. Cependant, une lecture neuropsychiatrique,
éclairée par les considérations des philosophes grecs
anciens sur le sujet, rend possible l'hypothèse selon laquelle l'objet
de son étude seraient les maladies de l'encéphale : l'épilepsie
et la folie. Le traité d'Hippocrate recouvrerait ainsi le même
champ que l'expression Péri ieres nousos avait depuis ses
origines chez Héraclite, en passant par Platon, jusqu'à Aristote.
Il ressortit alors une préoccupation prépondérante
pour l'abord de ce qu'aujourd'hui sont les maladies mentales. Cette lecture
des paragraphes XIV et XV du traité permet d'isoler deux formes
de folie qui resteront stables à travers les temps. La Maladie Sacrée
serait ainsi un texte fondateur de la neuropsychiatrie, traitant d'une
maladie unique de l'encéphale avec trois formes : épilepsie,
folie tranquille et folie agitée (la triade de J. Jouanna: épilepsie,
manie, mélancolie). Cette conception de maladie unique traverserait
des siècles, d'Hippocrate jusqu'à Henri Ey ou Enrique Pichon
Rivière, en passant par Philippe Pinel.
(français/french)
Evelyne PEWZNER-APELOIG
(Fra
) : Une histoire
de la boulimie. De l’appétit gargantuesque à la conduite
pathologique. Si l’anorexie mentale
est entrée tard, à la fin du XIXe siècle, dans la
nosographie psychiatrique, la boulimie a fait une entrée encore
plus tardive, dans le courant du XXe siècle. On a donc affaire
à une entité récemment individualisée et qui
est le plus souvent envisagée dans son association avec l’anorexie
mentale. Il est vrai que les premières descriptions médicales
de l’anorexie, que l’on trouve en particulier chez Gull, Lasègue
et Janet, font état d’épisodes d’hyperphagie au cours de
l’évolution même de la restriction prodigieuse que l’anorexique
s’impose. L’augmentation impressionnante, observée dans le monde
occidental en tout cas, du nombre de cas de boulimie chez des jeunes femmes
et des jeunes filles, incite d’une part à s’interroger sur l’histoire
et sur l’évolution de cet ensemble symptomatique, et, d’autre part,
à poser la question de l’individualité éventuelle
de cette conduite ou de son lien nécessaire avec la conduite anorexique.
(français/french)
Giuseppe RIEFOLO, Filippo
Maria FERRO (Ital
) : Metodo
dell'observazione e nascità della cartella clinica.
La
clinica positive del XIX secolo si fonda sul paradigma dei casi clinici
letti come elementi dell’ordine naturale. Si organizzano, quindi una serie
di dispositivi finalizzati a permettere che il processo patologico possa
declinarsi seconde le linee del processo naturale, senza artefatti dovuti
ai luoghi, ai soggetti e alla interferenza délie passioni, proprio
mentre le passioni divengono con la medicma aliemstica, oggetto di indagine.
La cartella clinica è soprattutto dispositivo che il medico mtroduce
tra se e il paziente, perché il processo patologico possa essere
colto nella sua più naturale evoluzione. La cartella clinica è
présente per colmare uno spazio che la nuova fondazione dell’ospedale
veniva a creare. Tra l’altro i suoi connotati si delineano soprattutto
in Francia dove, già prima della Rivoluzione, il dibattito sulla
scienza e sulle competenze dell’amministrazione si era aiïargato fino
a toccare la medicma e i medici. Su questo versante si puo leggere in Francia
un diverse uso (che sottintende una diversa necessità) di un’istituzione
quale la cartella clinica. Un uso clinico-ammimstrativo proposto da Tenon
e soprattutto da Cabanis, ed un uso prettamente clinico voluto da Pinel:
la mia nomma a medico capo... mi apriva un campo vastissimo per osservare
nel retraite i fenomeni delle malattie e le loro forme più varie;
ma per poter ottenere validi risultati, bisognava classificare con ordine
i fatti osservati » (Ph. Pinel, La médecine clinique..., Paris,
anno X, p. LXXV). La necessità di una storia che si compone e completa
giorno dopo giorno era già stata sentita dal Baglivi, autore molto
noto in Francia, e di cui Pinel cura la traduzione delle opère fra
il 1785-1788. Questi paragonava le note diarie alle impalcature che servono
per costruire un edifïcio e che poi si tolgono una volta che l’edifïcio
è costruito. Comunque, la cartella, dopo essere stata schema pre-stabilito,
è inscindibile dall’idea di cartella clinica pre-stampata. Per Pinel,
infatti, nel 1798 si tratta di « Feuilles volantes, ou... cahier
séparé » (id., p. C). Per i clinici di Edimburgo, per
Tissot come già per Baglivi, si tratta essenzialmente di appunti,
ad uso personale. Con la cartella pre-stampata il medico, al di là
dell’uso che puo fame personalmente, costruisce (compila) la memoria dell’ospedale.
Corne la cartella-appunti è del rnedico, la cartella pre-stampata
è, attraverso il rnedico, dell’ospedale. Al S. Maria della Pietà
le cartelle pre-starnpate vengono introdotte nel 1851 subito dopo la nornina
di Giovanni Gualandi a Direttore. La coincidenza è significativa
poiché Gualandi, chiamato a Roma da Pio IX, è il pnmo Direttore
laico dell’ospedale e fino al 1851 al S. Maria délia Pietà
il Direttore era sempre stato una figura ecclesiastica. In questo senso
l’introduzione délia cartella clinica documenta il cambiamento di
uno spazio dell’assistenza che diviene spazio della medicina clinica positiva.
Attraverso l’analisi degli stampati delle cartelle di G. Gualandi e poi
di Girolami, fino a Mingazzmi, le cartelle documentano i cambiamenti dello
sguardo, quindi i cambiamenti negli anni délia dottrina alienistica.
(français/french)
Salle:
Atelier
Workshop
:
"Hypnose, psychiatrie, psychologie" Hypnosis,
psychiatry, psychology Président
Chair
:
Régine PLAS (Fra
)
Edouard
COLLOT (Fra
) : Influence
de l’hypnosuggestion dans les pratiques de Freud et Jung.
La psychanalyse naquit à la faveur de l’influence du professeur
Jean-Martin Charcot (1825-1893), lors d’un séjour de Freud à
Paris, en 1885. Freud étudie tout d’abord l’histologie et l’anatomopathologie,
mais il est rapidement fasciné par le charisme de Charcot et sous
son influence s’intéresse à la psychologie. Bien que la réalité
de l’hypnose comme phénomène psychique lui soit déjà
connue, il en découvre la pratique clinique. Non satisfait par le
peu d’explication du phénomène, il se tourne non sans hésitation
en 1889 vers l’école du docteur Liébeault (1823-1904) de
Nancy, laquelle, sous l’impulsion du docteur Hippolyte Bernheim (1840-1919),
exploite la suggestion : il n’existe pas, en effet, pour le jurassien Bernheim
d’hypnose, mais « des phénomènes de suggestion exaltée
qu’on peut produire dans le sommeil naturel ou provoqué ».
La pratique de la psychanalyse telle que Freud l’élabore vers 1890
se serait, selon certains auteurs, « totalement affranchie »
de l’hypnose. Une telle affirmation repose sur la méconnaissance
de la nature de l’hypnose et résulte de la confusion historique
et scientifique qui fait assimiler l’hypnose clinique aux pratiques
d’hypnosuggestion en vogue au 19ième siècle. A cet égard,
la pratique hypnotique de Charcot, tente par des suggestions d’obtenir
des résultats à la précision chirurgicale, très
spectaculaires, dans l’exploration et l’exploitation des syndromes neurologiques
hystériques. C’est, de toute évidence, une pratique désuète
au regard des acquis de la psychothérapie contemporaine. L’hypnosuggestion
est aussi la technique à laquelle est formée Carl Gustave
Jung (1875-1961). Il l’abandonne également, dès une première
utilisation auprès d’une patiente hystérique, alors qu’il
débute une pratique privée. Il décide, saisi d’une
indignation intellectuelle devant la guérison « miraculeuse
» de la patiente, de se mettre à l’étude des phénomènes
inconscients sous jacents à l’hypnose… Il met au point une technique
dérivée de l’hypnosuggestion et de la psychanalyse naissante
qu’il nomme «l’imagination active ». L’approche clinique de
l’hypnose post-analytique et les récents éclairages de l’imagerie
médicale précisent l’apport de l’hypnose dans nos pratiques
psychothérapeutiques contemporaines.
(français/french)
Jean
DE VERBIZIER (Fra
) : Pierre Janet et l'hypnose Pierre Janet et l’hypnose.
A la fin du 19e siècle un important courant de recherches en psychologie
pathologique se consacre à l’abord de l’inconscient et le constitue
comme objet de science. Ce courant est brillamment illustré par
Pierre Janet. Partant dès les années 1885 de l’étude
des névroses hystériques, Janet dans son œuvre définira
les caractères du subconscient, ses conditions d’étude, notamment
par le recours à l’hypnose, sa place dans la théorie générale
du psychisme qu’il élabore à partir de 1910. De la suggestion
hypnotique il écrira qu’elle a été le premier traitement
psychologique précis et aura préparé la découverte
de tous les autres, ouvrant la période proprement scientifique de
la psychothérapie.
(français/french)
Didier
MICHAUX (Fra
) :
Hypnose et mémoire dans l’histoire de la psychologie et de la psychothérapie.
Depuis le 18° siècle, autour du magnétisme animal puis
de l’hypnose, ont été posées différentes
questions relatives aux modifications des capacités mnésiques
spontanées ou provoquées pouvant survenir à l’occasion
des changements d’état de conscience qui s’y produisent. Pour PUYSEGUR,
par exemple, l’amnésie est la signature de ce qu’il appelle le “somnambulisme”.
Mais le lien entre état de conscience modifié et mémoire
n’est pas à sens unique; il peut aussi bien aller dans le sens d’un
déficit de la mémoire que dans le sens d’une amplification
de celle-ci. Des observations cliniques et des recherches scientifiques
ont permis d’explorer et d’étudier ces modifications spontanées
ou induites de la mémoire. Du point de vue thérapeutique,
l’hypnose est utilisée, à la fin du 19° siècle,
comme moyen d’accès à des souvenirs non-conscients ayant
joué un rôle déterminant dans la genèse des
troubles névrotiques et que l’hypnose peut permettre de rendre accessibles,
en leur faisant perdre leur dimension pathogène. Bien que
FREUD ait progressivement remis en question la réalité de
ces souvenirs et fait évoluer sa pratique dans le sens d’une analyse
du transfert, de nombreux thérapeutes américains, de la fin
du XX° siècle, vont contester cette évolution et remettre
au premier plan l’accès aux souvenirs traumatiques non conscients.
C’est dans le cadre de ce mouvement que se développera aux USA “l’épidémie”
des personnalités multiples. L’hypnose y étant impliquée
dans deux directions antagonistes : d’une part, chez de nombreux
cliniciens, comme outil de recherche des souvenirs traumatiques; d’autre
part, essentiellement chez les chercheurs et certains cliniciens, comme
moyen de mettre en évidence, à l’aide de recherches expérimentales,
l’aspect illusoire des souvenirs obtenus dans des contextes orientés
et/ou en réponse à des questions directives, faisant, en
fait, office de suggestions.
(français/french)
Huub ENGELS (Pays
Bas
) : Understanding
the glossolalia of Hélène Smith, the famous spiritist medium.
The psychologist Théodore Flournoy published in 1900: Des Indes
à la planète Mars: étude sur un cas de somnambulisme
avec glossolalie. In this fascinating book he reported among others about
the Martian romance and the Martian language (a so-called glossolalia)
of the medium, which he gave the pseudonym Hélène Smith.
The attempt, in 1901, of Victor Henry to elucidate the Martian language
is considered failed nowadays. A renewed investigation of the glossolalia
demonstrates that it follows a so-called key-code model, comparable to
the model for the dream language of the famous psychiatrist Emil Kraepelin
[1]. The key is the true name of the medium: Catherine Müller. The
decoding leads to hypotheses concerning the names given by the medium to
her spirits and to interpretations of some of the visions. Furthermore,
the interest of the medium in spiritism may be explained by the sudden
death of her younger sister Marie. 1. Engels, H., Heynick, F., & Staak,
C. van der. (2003). Emil Kraepelin’s dream speech: a psychoanalytic interpretation.
International Journal of Psychoanalysis, 84, 1281-1294.
(anglais/english)
Salle:
Atelier
Workshop
:
"Psychiatrie et Psychanalyse"
Psychiatry & psycoanalysis Président
Chair
:
Jacques POSTEL (Fra
)
Alain
DE MIJOLLA (Fra
)
: Sabina Spielrein et moi. Je ne sais pas
ce qui m'attire en Sabina Spielrein : ni sa beauté, qui n'est pas
extraordinaire d'après les rares photographies que l'on a d’elle,
ni son talent clinique, à propos duquel nous n'avons que peu de
témoignages, ni son inventivité théorique, qui paraît
fort proche de Jung mais qui n'a pas autant inspiré Freud pour l'instinct
de mort qu'on ne l’a un moment prétendu, ni son tragique rapport
au destin qui l'a menée à périr sous les balles des
nazis. Mais le fait est là : c'est une personnalité qui me
touche, sur laquelle j’ai résolu de commencer une enquête,
une enquête toute personnelle, nourrie qu’elle est de l'historicité
précise qu’il nous est donné de connaître, saupoudrée
de ma sensibilité. Elle est, en effet, l'objet de biographies, dont
une dernière de 400 pages où tout est décortiqué.
Mais peut-être qu'entre les lignes, entre les paragraphes, il y aura
une petite place pour des questions, même s'il n'y en a pas pour
les réponses, ce qui me semble caractéristique d'une démarche
historique, en demeurant, bien entendu, scrupuleusement fidèles
aux données de l'Histoire. Après tout, Freud n'a-t-il pas
écrit un «roman historique» ?
(français/french)
Nicolas
GOUGOULIS (Fra
)
: Freud et les psychiatres.Dans cette communication
j’examine la longue et complexe relation de Freud à la psychiatrie
et aux psychiatres. J’aimerais présenter quelques pensées
d’ordre méthodologique qui justifient la mise en opposition de Freud
et des psychiatres. En effet, le choix de l’opposer à la psychiatrie
conduirait tout droit vers deux écueils : le premier celui
de l’anachronisme; le deuxième celui de mettre Freud dans le cadre
de la notion du « grand homme », notion des historiens du 19ème
siècle.
(français/french)
Cristina NUÑEZ
RONCHI (Esp
) : La psychanalyse
et ses textes cliniques : l'histoire d'une violence sourde.
L'étude que nous résumons ici a permis de montrer que la
psychanalyse, qui fonde sa clinique sur l'écoute du patient, n'octroie
paradoxalement qu'un statut aléatoire aux textes cliniques dans
ses recherches, les ignorant traditionnellement en faveur des histoires
de cas, sur lesquelles elle fonde son corpus théorique. Ainsi, la
psychanalyse s'est longtemps privée de son objet d'étude
empirique premier. Si le développement récent des méthodes
de traitement automatique du langage relance l'intérêt général
pour les textes et porte la psychanalyse à enregistrer les séances
cliniques, les analyses textuelles que la psychanalyse met en œuvre dans
ses recherches relèvent de perspectives linguistiques qui continuent
de faire violence aux textes cliniques. A l'heure où la psychanalyse
voit son avenir fort compromis, nous sommes convaincue de la nécessité
de réorienter les recherches psychanalytiques vers un empirisme
tenant compte des récentes acquisitions de la sémantique
différentielle et de la linguistique de corpus.
(français/french)
Svein
SKALEVAG (Nor
)
To Burghölzli and Back. Migrating medical ideas in the Early Age of
Psychoanalysis. The proposed paper is a study
in the migration of medical ideas. It intends to add to our understanding
of the de-medicalization of psychoanalysis in the early 20th century, as
well as to our understanding of the international character of medicine.
It focuses on the career of the Norwegian doctor Johannes Irgens Strømme
(1876 – 1961), who in 1913 left the provincial asylum Valen in southwestern
Norway to go to Zurich to study psychoanalytical treatment under Bleuler
at the Burghölzli. This was a time of upheaval in the international
psychoanalytical movement, with the break between Vienna and Zurich approaching.
Strømme spent a term at the famous asylum before he returned to
Norway, and pursued for some years a career in the national asylum system,
before he, like Jung before him, left the institutional psychiatry to establish
a private practice, having as his most famous patient the writer and Nobel
laureate Knut Hamsun. A prolific writer albeit not a very original thinker,
Strømme in his books vacillated between Freudian, Jungian and Bleulerian
psychoanalysis, claiming sometimes to be the author of his very own idiosyncratic
version. For some reason Strømme was never accepted as a member
of the International Psychoanalytical Association. He recruited laymen
to perform psychoanalysis and ended up calling the therapy an ‘art of life’
rather than a medical treatment. To an increasing degree he was at odds
with the psychiatric community in the country, and this conflict, enforced
by a law suit against Strømme from the husband of a former patient,
was an important factor in the controversy that came to surround psychoanalysis
in Norway. Strømme was a very early receptionist of psychoanalytical
thoughts in Norway, and he exemplifies the difficulties this stream of
thought was met with in its efforts to amalgamate with asylum psychiatry.
(anglais/english)
17h00 : Symposium
"Cinquante ans de découverte des neuroleptiques" "Fifty
years of discovering neuroleptics" parrainé par sanofi-aventis
with the support of sanofi-aventis Président
Chair
:
Pierre PICHOT (Fra
) - Modérateur : Julien Daniel GUELFI (Fra
) Ouverture Opening
:
Alain
PUECH (Fra
) : L'Essor
de la psychopharmacologie
Vassilis KAPSAMBELIS
(Fra
) : Neuroleptiques
et parkinsonisme: une fausse conviction scientifique et ses vraies implications
psychopathologiques. A partir de la découverte
des neuroleptiques, et pendant presque deux décennies, les cliniciens
se sont formés la conviction que l’effet thérapeutique des
neuroleptiques était indissociable de leur effet neurologique. Cette
conviction a été démentie par les nouveaux antipsychotiques.
Toutefois, son examen historique permet de mettre en lumière un
élément central du processus thérapeutique sous neuroleptiques:
le réinvestissement psychique des sensations et partant, des représentations
du corps. Ce réinvestissement prenait, dans le cas du parkinsonisme,
la forme d¹un investissement hypocondriaque. Cet élément
apparaît comme essentiel à la reconstitution du « moi
» en tant qu’unité dans des états psychopathologiques
qui se caractérisent précisément par la désorganisation
et finalement la fragmentation de l’unité psychique.
(français/french)
TABLE RONDE
Roundtable "1955 : LA REVOLUTION
DES NEUROLEPTIQUES" "1955
: Neuroleptic's revolution"
Daniel
GINESTET (Fra
),
Thérèse LEMPERIERE (Fra
), Roger ROPERT (Fra
)
(français/french)
19h30 : Cocktail
dînatoire Offert par
sanofi-aventis - Supper Buffet
22/09/05