09h00 - 11h00
:
Salle:
Symposium
"Echanges Franco-Polonais" France-Poland
exchanges
Président
Chair
:
Jean-Yves COZIC (Fra
)
Jerzy
ALEKSANDROWICZ (Pol
) Histoire
de la psychothérapie en Pologne.
J
BOMBA (Pol
) Histoire de
la psychiatrie polonaise.
NASIEROWSKI
(Pol
) Les Débuts
de la psychiatrie polonaise.
Salle:
Symposium
"Des Soins et des Pratiques"Cares
and practices
Président
Chair
:
Maurice Ferreri (Fra
)
M.
SEMENZIN, A. DRAGO, P. LA SCALA, L. PAVAN (Ital
) : Histoire de l'intervention sur la crise émotionnelle.
La psychothérapie de la crise émotionnelle s'inscrit dans
le contexte des psychothérapies dynamiques brèves. L'origine
de ces dernières remonte à l'an 1920 (Ferenczi, Rank) quand
la psychanalyse s'était déjà imposée, ou même
avant, peut-être, c'est-à-dire avec les études de Freud
sur des cas traités après peu de séances (Bruno Walter
1906 et Gustav Mahler, 1908) ainsi que les réflexions contenues
dans ses Etudes sur l'hystérie. La présence d'un objectif
de travail, l'attitude active du thérapeute et le nombre limité
des séances représentent les caractéristiques typiques
des techniques en question. Le contexte de départ de notre travail
est une activité qui a lieu dans le secteur d'urgences de psychiatrie
et qui date de 1991. La structure universitaire appelée Service
hospitalier d'urgence, située dans le Service des urgences de l'hôpital
de Padoue et qui est active 24 heures sur 24, nous montrait des cas très
différents. On allait/enregistrait, en effet des tableaux bien définis
du point de vue nosographique mais aussi des cas plus nuancés qui
échappaient, donc, de la nosographie psychiatrique, souvent à
cause du facteur du temps. Jusqu'à aujourd'hui on dispose de résultats
scientifiques d'efficacité en ouvert. On est également en
train d'effectuer une recherche sur un groupe de contrôle pour étudier
l'effet d'augmentation de l'intervention psychothérapique de crise
par rapport à une intervention de type exclusivement pharmacologique.Pour
le traitement, on se base sur une théorie du développement
ainsi que sur un modèle de fonctionnement psychique - psychanalytique
appliqué à la situation clinique spécifique.
(français/french)
Vincent
GUERIN (Fra
) L'évolution
des rapports hommes-femmes dans un univers psychiatrique entre les années
50 et 70. La séparation des genres
et l'homo-sociabilité qui en découle s'inscrivent dans l'organisation
psychiatrique née au XIXe siècle. Elles sont le reflet
des concepts psychiatriques que sont la dégénérescence
et l’eugénisme, mais aussi de la conception exclusivement procréatrice
de la sexualité. Dans la « camisole de pierre » seuls
le médecin, le directeur et l’abbé font le lien entre les
quartiers de femmes et des hommes. C’est seulement au milieu des années
50 que les rapports hommes-femmes dans l’univers psychiatrique commencent
à changer. Comment cette évolution s’est-elle produite ?
Quelles furent les transitions successives ? Les motivations sous-jacentes
? Y a-t-il eu des résistances réelles, fantasmées
? C’est au sein de l’hôpital psychiatrique départemental de
Maine-et-Loire (49), le Cesame (Centre de santé mentale), que nous
nous proposons d’explorer cette problématique. Nous articulerons
notre propos en trois parties : l'avant-mixité et le passage des
premières élèves infirmières dans les services
des hommes à la fin des années 50 ; la mise en place effective
de la mixité soignante avec la sectorisation en 1971 et la bi-sexualisation
des services ; et enfin la mixité des patients avec les premières
relations furtives : bal improvisé en mai 1968, clubs thérapeutiques,
sorties camping puis la mixité pavillonnaire en 1977.
(français/french)
Gérard
MILLERET, Laurent CHARAT, Cécile DUFRESNE (Fra
)
Réflexions autour de l’ouverture de l’Asile départemental
de la Côte d’Or à Dijon. Exemple
d’un établissement issu de la loi de 1838. A partir de l’exemple
de l’ouverture de l’asile de la Côte d’Or le 31 janvier 1843, nous
étudierons les raisons de son installation et le processus général
qui se fait jour sur notre territoire national après la loi législatif
de 1838. Le texte promulgué instaure la politique générale
de la prise en charge des aliénés en France. C’est sur une
éthique essentiellement sécuritaire que les asiles d’aliénés
doivent se mettre en place dans chaque département. Les conditions
d’admission en sont légiférées. Nous analyserons,
cette situation, les questionnements et réflexions qui émergent
depuis la Révolution Française sur la place des aliénés.
Nous illustrerons par l’exemple dijonnais les nécessités
de cette politique pour la Société mais aussi les obstacles
rencontrés. Nous pourrons en analyser les différents temps,
aborder les points de comparaison avec la création d’autres établissements
les années suivantes. Comment les idées évolueront-elles
au cours de la deuxième moitié du 19ème Siècle,
amenant un retentissement sur la politique d’enfermement qui s’installe
dans notre pays ?
(français/french)
Gunnel
SVEDBERG (Sue
) Psychiatric
Nurses in the Nordic Countries – Inspiring and Contrasting Models in Europe.
At the turn of the 20th Century, foreigners visited Swedish asylums, and
were amazed and appreciative of the fact that Swedish female general nurses
from middle-class homes worked among male and female patients at asylums.
This was also true of the other Nordic countries – Denmark, Finland, Iceland
and Norway – where female general nurses were also engaged as head nurses
on male and female wards at the asylums.
Nursing
associations in the Nordic countries established The Northern Nurses’ Federation.
One of the aims was to give all general nurses theoretical and practical
training in psychiatric care. Another aim was to establish general nurses
in all leading nursing positions at the asylums. The secular Nightingale
model of nursing came to be the dominant model for all nursing training,
including psychiatric nursing as a specialization for general nurses. In
this way, the Nordic model of nursing come to differ from other European
countries, where psychiatric nursing was established as a separate sector
with separate recruitment and training, in close association with asylums.
This
discussion will outline psychiatric nursing in the Nordic countries, with
a focus on professionalism, professional identity and gender perspectives.
(anglais/english)
Salle:
Symposium
"Psychologie et Psychiatrie"
Psychology & psychiatry
Président
Chair
:
Volker ROELCKE (All
)
Catherine
FUSSINGER (Sui
) Psychiatrie,
psychologie et psychanalyse en Suisse : tentations, tentatives et compromis
(années 1930-60). Dans cette communication
seront examinées les stratégies et les discours mis en œuvre
en Suisse par les psychiatres acquis à la psychanalyse, dans différentes
circonstances, entre les années 1930 et 1960. En effet, il est intéressant
de se demander à quel point leurs efforts pour obtenir une intégration
du traitement des névrosé-e-s au sein des institutions psychiatriques
et universitaires furent couronnés de succès. Dans quelle
mesure cela impliquait-il de se placer en porte-à-faux avec l’orthodoxie
freudienne, notamment en ce qui concerne l’analyse laïque, l’analyse
didactique et l’engagement financier des patient-e-s ? Ces questions se
posèrent très concrètement aux psychiatres-psychanalystes
qui eurent à se positionner sur la création d’un titre de
médecin spécialiste en psychiatrie et psychothérapie
(entrée en vigueur en 1960-61) mais également lors des discussions
concernant les critères de remboursement des psychothérapies
par l’assurance-maladie (1965) ainsi qu’à l’occasion des projets
de réglementation cantonales de la pratique de « la psychologie,
de la psychothérapie et de la psychanalyse par des non-médecins
» (règlement neuchâtelois de 1952 et vaudois de 1966).
La labilité de leur identité de psychiatre et de psychanalyste
tout comme les tensions entre leur désir d’obtenir une reconnaissance
pour la psychanalyse et leur loyauté envers les exigences internes
au mouvement psychanalytique ne pouvaient conduire qu’à une série
de compromis, qu’il importe d’examiner dans une perspective historique.
(français/french)
Ernst H. HISCHE (All
) "Classical and romantic science". The work of A.R. Luria: From neurophysiology
to neuropsychology – The genesis of neuropsychology between “Erklären”
and “Verstehen” in the early 20th century.
Alexander R. Luria (1902-1977), first psychologist at the Institute for
Psychology in Moscow, then at the Ucrainic Academy for Psychobiology in
Charkow, in the interim medical director of clinical neurorehabilitation
in Ural, later doctor at the Institute for Neurosurgery in Moscow, developed
the foundations of neuropsychology in the former Soviet Union after the
second and third decade of the 20th century. His broad academic work tries
to solve basic structural and methodological problems of the understanding
of brain and mind processes by the foundation of neurosciences as research
in “neurodynamics”. The former historical opposition of physiology and
phenomenology, of nomothetic and ideographic psychology, ought to be transformed
in a new science called “neuropsychology”. This science bridges the gap
between explanation and understanding, biological sciences and the life-world,
by following and developing concepts of the late 19th century German philosophy
and psychology (Rickert, Windelband, Dilthey): To Luria “classical” and
“romantic” science should be combined to overcome methodological reductionism
in reviving clinical case studies as “biographic studies”. We will present
the basic lines of these concept and discuss historical and methodological
aspects of brain and mind, matter and meaning, within aspects of “nature
and narrative” (Fulford).
(anglais/english)
David
LEE , Mac RUNYAN, David ROBINSON (Pays Bas
) On the translation and import of Wilhelm Wundt’s memoirs, Erlebtes und
Erkanntes (1920). Wilhelm Wundt (1832-1920)
is widely recognized as experimental psychology’s intellectual and institutional
founding father. Trained as a physician and experimental physiologist,
he is best noted for his pathbreaking Grundzüge der physiologischen
Psychologie (1873-4) (Principles of Physiological Psychology), the establishment
of the psychological journal Philosophische Studien in 1881, and his lengthy
tenure as Professor of Inductive Philosophy at Leipzig University (1875-1917)
which included the establishment in 1879 of the first laboratory dedicated
to experimental psychology and with it the first graduate program in that
field. Wundt employed laboratory methodology to identify the basic
nature of human consciousness and experience and to analyze how they combined
in more complex mental processes. His research was primarily concerned
with sensation (vision, touch, and the perception of time), attention,
emotion and memory. He sought to describe the structure of consciousness,
its basic building blocks, by carefully observing conscious experience
(controlled introspection). Wundt’s insistence on precision measurement
became the sine qua non of psychological experimentation. This paper will
trace his life and work emphasizing his contributions to psychology and
supplementing (even sometimes challenging) our current historical understanding
of the man and his ideas with heretofore untranslated selections from his
memoirs. Wundt’s ideas influenced Germans such as Willy Hellpach
(social psychology), Alfred Vierkandt (sociology), Oswald Kulpe (psychology)
and Felix Krueger (psychology); philosopher George Herbert Mead took inspiration
from his ideas. Charles Spearman, the English psychologist who developed
the two-factor theory of intelligence, studied under Wundt. He also
trained many American including James McKeen Cattell (the first professor
of psychology in the United States), Frank Angell, E.B. Titchener and G.
Stanley Hall each of whom became pioneer American psychologists establishing
the importance and indepence of experimental psychology as a discipline
in the U.S.. Wundt was thus a foundational influence on the course
of American psychological research. Wundt was inspired by a Romantic desire
to unite the sciences and humanities in a philosophy purged of theology
and metaphysics. His establishment of the methods and tools of experimental
psychology was only one facet of a complex intellect. He wrote on
logic and philosophy, believing firmly that psychology should remain a
philosophic discipline. His ten-volume Völkerpsychologie (social/ethnic
psychology) represents the culmination of his lifelong cultural-historical
interests. On account of his fame and achievement Wundt’s political
beliefs and actions took on greater import. The political turmoil
of his youth set the stage for his later engagement in political life when
he defended Germany’s war aims during the First World War. Wundt’s
own explanation for the unity of the experimental and social elements of
his thought has, until recently, remained out of reach to all who do not
read German. The first translation of Wundt’s memoirs into any foreign
language was made in 2002 by Tohoku University Press in Japan. An
English edition is long overdue for in contrast to the standard portrayal
of his life and work, Wundt’s pioneering contributions to scientific psychology
were in fact intimately mixed with his investment in Wilhelmine politics
and culture, Völkerpsychologie (especially religious psychology),
and the interrelationship of metaphysics, physiology, philosophy and psychology.
Wundt’s memoirs include revealing passages from his youth and young adulthood
demonstrating the import of religion (including his thoughts on Catholics
and Jews) and politics (such as the 1848 revolution) to his intellectual
and emotional growth as well as detailing his path toward psychology.
They recount his time in Zurich, appointment at Leipzig and the establishment
of his laboratory, his recollections of his research (“Studien über
die elastischen Eigenschaften der Muskeln”), students and colleagues (Gustav
Fechner, Emil Kraepelin, James Mackeen Cattell), contemporaries (Herbert
Spencer), and German university life (“Helmholtz als Forscher und Persönlichkeit”)
as well as his later engagement with politics (“Die Nachwirkungen des Weltkrieges”;
“Gesellschaft und Staat in psychologischer Beleuchtung”), philosophy (“Die
Grundprobleme der Ethik), morality (“Der Streit der sittlichen Weltanschauungen”)
and religion (“Die Bedeutung Luthers”; “Mythos und Religion”). Several
of these passages will be presented in translation and their biographical
and historical context explicated. Finally, written during his own
and the German Empire’s final days, Wundt’s 1919 vision of “Die Zukunft
der Kultur” (the future of civilization) will be translated and presented
in order to permit recognition of the assignment he felt most important
for psychology and western culture almost a century ago.
(anglais/english)
Annick
OHAYON (Fra
) Des
professionnels en quête d’identité : les psychologues, les
psychiatres et les psychanalystes à la Libération en France.
La Libération voit s’opérer un mouvement de définition
ou de redéfinition chez les professionnels de la santé mentale.
Cette histoire, déjà bien balisée et souvent héroïsée
en ce qui concerne la psychiatrie, est moins bien établie pour la
professionnalisation de la psychologie et de la psychanalyse.
Une histoire croisée de ces trois secteurs s’avère pourtant
féconde à cette période. C’est ce que je me propose
de conduire dans cette communication, en m’attachant à la lecture
de textes significatifs de la dynamique sociale à l’œuvre, et en
contextualisant les enjeux :
-« De l’aptitude au métier de psychologue », par Daniel
Lagache, paru dans le Bulletin de Psychologie en 1947.
-« La psychiatrie anglaise et la guerre », par Jacques Lacan,
paru dans L’Evolution Psychiatrique en 1947
-« Le personnage du psychiatre » par Lucien Bonnafé,
paru dans L’Evolution Psychiatrique en1948.
-« Règlement et doctrine de la commission de l’enseignement
de le Société psychanalytique de Paris » (texte non
signé, rédigé par Jacques Lacan) dans la Revue française
de Psychanalyse en 1949, et dans le même numéro : «
Les conseillers et conseillères d’enfants agrées par la Société
psychanalytique de Paris (probablement rédigé par Daniel
Lagache). Ces écrits permettent d’éclairer les débats
contemporains entre ces trois professions, l’une ancienne mais en période
de doute, les deux autres nouvelles et en quête d’expansion et de
légitimité. On s’attachera plus spécialement à
celui de l’exercice de la psychothérapie et du monopole médical,
qui se transformera en conflit au début des années 1950.
(français/french)
Salle:
Symposium
"Psychoses infantiles" Child
psychosis
Président
: Chair Helène
ARBOUSSE BASTIDE (Fra)
Vincent
BENOIST (Fra
) :
La schizophrénie chez l’enfant en 1953: les apports de Rosine Lefort
et Jacques Lacan. En 1953, au séminaire
du Dr. Lacan, fut présenté le cas de Robert, « l’enfant
loup », qui fut abandonné légalement à l’âge
d’un an et dont la mère est internée comme paranoïaque.
Au moment où Rosine Lefort le rencontre, à la fondation Parent
de Rosan, dans le cadre d'une recherche internationale dirigée par
John Bowlby, il a trois ans et neuf mois et se présente comme un
enfant secoué par des moments d’angoisse et d’agitation importantes
alternant avec d’autres où il reste prostré, le regard vide.
Avant que le traitement ne commence, il ne sait dire que deux mots qu’il
prononce à longueur de journée : « madame » et
« le loup ». Le Dr. Lang penche pour une psychose hallucinatoire
tandis que pour Lacan, ce que vit Robert n’a rien de commun avec un délire
hallucinatoire sauf le fait d’ « une synthèse de l’imaginaire
et du réel », aussi préfère t-il parler de schizophrénie
même en l’absence d’ « une dissociation au sens psychiatrique
du terme ». Il observe qu’il y a chez cet enfant « une structure
de relations au monde et toute une série de phénomènes
que nous pourrions rapprocher à la rigueur de la série catatonique
».
(français/french)
Gwenola
DRUEL-SALMANE (Fra
) : La Construction du syndrome autistique par L. Kanner, moment
de rupture dans l’histoire des psychoses infantiles.
La Construction du syndrome autistique par L. Kanner, moment de rupture
dans l’histoire des psychoses infantiles. Nous consacrerons notre étude
à la construction du syndrome autistique par L.Kanner, aux choix
faits par lui par rapport à ce qui se faisait jusque là.
Nous proposons de considérer la description princeps du syndrome
autistique par L.Kanner comme un moment de « cristallisation »
du savoir, de rupture dans l’histoire des psychoses infantiles. Pour ce
faire, nous relirons l’histoire des psychoses infantiles afin de repérer
comment s’est constitué une clinique spécifique de l’enfant
avec ses concepts propres. En effet, le modèle kannerien a oscillé
entre deux types de modèles : les modèles directement importés
à partir de la clinique de l’adulte et d’autre part, des modèles
de développement. Jusqu’aux années 40, la seule armature
conceptuelle solide des psychoses infantiles fut la clinique des adultes
(la « démence précoce » de E.Kraepelin ; la schizophrénie
de E.Bleuler) pour interroger par la suite la question de l’existence d’une
schizophrénie de l’enfant. Nous extrairons des travaux de J.Lutz,
L.Bender et J.L Despert, à propos de la schizophrénie infantile,
leur définition de l’ « autisme » - prémisses
de la découverte kannerienne. Nous reprendrons également
les origines du terme « autisme » et comment L.Kanner a fait
opérer les torsions nécessaires à ce concept pour
l’appliquer à la description de son syndrome.
(français/french)
Laurent
GILLETTE (Fra
) :
L'apport de Juliette Louise Despert à la description des psychoses
infantiles. Juliette Louise Despert est souvent
décrite comme une assistante de Leo Kanner. Cette présentation
tient beaucoup au succès actuel de l'autisme, à la description
duquel elle ne s'est pas autant consacrée que son célèbre
collègue. Par contre elle a très largement contribué
à forger la première description des schizophrénies
infantiles avec Potter et Bender. Elle insistait notamment sur la spécificité
des vécus hallucinatoires psychotiques dès la fin des années
30. Elle a ensuite participé aux débats sur les rapports
du syndrome d'autisme infantile précoce et des autres formes de
psychoses infantiles. Elle a enfin accompagné les premiers travaux
d'auteurs tels que Lorna Wing sur l'autisme à la fin des années
70. Cette oeuvre considérable est aujourd'hui tombée dans
un relatif oubli. Dans le souci de resituer l'incidence de son oeuvre sur
la description des psychoses infantiles et de l'autisme, nous nous attarderons
notamment sur les débats avec Kanner. Au delà des discussions
sur l'incidence de la régression dans les psychoses infantiles,
il semble bien que ce soit une conception différente de l'incidence
du langage dans le développement de l'enfant qui se soit confrontée
à celle de Kanner.
(français/french)
François
SAUVAGNAT (Fra
)
: Des psychoses infantiles aux troubles envahissants du développement.Entre
les années 1930-60 et l'époque actuelle, on a vu s'opérer
un renversement entre deux types de paradigmes concernant les troubles
les plus massifs chez les enfants. On est parti d'un paradigme dans lequel
les psychoses infantiles sont adaptées et dérivées
à partir d'un modèle bleulérien (notamment par Lutz)
, mettant en son centre des expériences psychotiques dont les manifestations
sont présentées comme ayant une expression spécifique.
Le modèle kannerien a connu plusiuers interprétations contradictoires,
ne remettant jamais en cause, chez Kanner lui-même, la prévalence
des psychoses infantiles, si ce n'est pour considérer qu'il incluait
probablement des syndromes différents, et donc pour en délimiter
un syndrome spécifique, sur la base d'un "autisme primaire" contraire
à la notion d'autisme proposée par Bleuler ("résultat
du délire schizophrénique",Bleuler 1912). On a assisté
dès lors à un renversement lié - à la prévalence
des modèles de type éthologiques dans la définition
nord-américaine de la schizophrénie avant l'adoption de conceptions
plus strictes de celle-ci. - à l'exigence d'une définition
stricte de la schizophrénie en fonction de troubles présentés
par l'adulte (notamment la présence de délire et d'hallucinations
selon un modèle proche de K Schneider, transmis et répandu
aux USA dans les années 1960) - à la notion d'une survenue
secondaire de la schizoprénie non dépendante du développement
de l'enfant. Dès lors l'autisme, de plus en plus considéré
comme "neurologique" et consubstantiel à des "troubles du développement"
a connu des expansions successives, alors que les psychoses infantiles,
présentées comme "schizophrénies de l'enfant", étaient
vouées à disparaître des théorisations Nord-américaines
(Rimland). Se dégage presque en négatif une zone tampon entre
ces deux entités, les cas désignés comme "borderline",
puis "complex-multiplex" (Volkmar, Cohen, Assa'ad)dans le domaine anglo-saxon,
où l'on retrouve paradoxalement les "parapsychoses", "prépsychoses",
"dysharmonies d'évolution" des auteurs français. La contradiction
la plus massive résidant dans le fait que ces cas désignés
dans le DSM comme "troubles envahissants du développement non autrement
spécifiés", et donc exclus des "infantile schizophrenias",
se trouvent paradoxalement reliés à elles dans la mesure
où beaucoup d'entre eux présentent des symptômes psychotiques
et une quantité non négligeable décompense sur un
mode schizophrénique à l'adolescence.
(français/french)
11h00 - 11h30
: Pause café - Forum Coffee
break
Salle:
11h30 - 12h30
: Conférence plénière
Plenary lecture
Jean GARRABE
(Fra
)
:
Don Quijote et l'Eloge de la folie Depuis
la publication il y a quatre siècles du roman de Cervantes dont
le héros,un pauvre hidalgo que la lecture des romans de chevalerie
a rendu fou,de nombreuses interprétations ont été
données decette folie de se prendre pour l'illustre chevalier
Don Quijote de la Mancha. En la lisant comme un histoire clinique de nombreux
diagnostics ont été proposés de la monomanie à
la paranoïa en passant par les folies raisonnantes tout au long
de l'histoire de la psychatrie. On s'est même interrogé sur
les connaissances médicales de Cervantes du fait de ses études
à l'Université de Alcala de Henares, l'une des plus avancées
dans ce domaine à la Renaissance. Nous voudrions aborder la question
de cette "folie" d'un point de vue plus philosophique étant donné
l'influence considérable qu'ont eu certaines oeuvres d'Erasme
en Espagne. L'érasmisme de Cervantes a été discuté
par plusieurs auteurs surtout espagnols. Pouvons nous lire le Quijote comme
un nouvel Encomion Moriae sive stulticiae laus?
(français/french)
Clôture
Closure : Jacques
ARVEILLER (Fra
),
Véronique DREYFUS (Fra
), Jacques POSTEL (Fra
),
13h-14h : Réunion
des membres de l'EAHP
Afternoon
: Meeting of the members of the EAHP
23/09/05