SAMEDI 24 SEPTEMBRE 2005
Saturday september 24th 2005 :

100, rue de la Santé. Paris, 75014 

EAHP.secretary@elan-retrouve.asso.fr

 
09h00 - 11h00 :
Salle:
Symposium "Echanges Franco-Polonais" France-Poland exchanges
Président Chair : Jean-Yves COZIC (Fra  )

Jerzy ALEKSANDROWICZ (Pol  ) Histoire de la psychothérapie en Pologne.

J BOMBA (Pol  ) Histoire de la psychiatrie polonaise.

NASIEROWSKI (Pol  ) Les Débuts de la psychiatrie polonaise.

Salle:
Symposium "Des Soins et des Pratiques"Cares and practices
Président Chair : Maurice Ferreri (Fra  )

M. SEMENZIN, A. DRAGO, P. LA SCALA, L. PAVAN (Ital  ) : Histoire de l'intervention sur la crise émotionnelle.  La psychothérapie de la crise émotionnelle s'inscrit dans le contexte des psychothérapies dynamiques brèves. L'origine de ces dernières remonte à l'an 1920 (Ferenczi, Rank) quand la psychanalyse s'était déjà imposée, ou même avant, peut-être, c'est-à-dire avec les études de Freud sur des cas traités après peu de séances (Bruno Walter 1906 et Gustav Mahler, 1908) ainsi que les réflexions contenues dans ses Etudes sur l'hystérie. La présence d'un objectif de travail, l'attitude active du thérapeute et le nombre limité des séances représentent les caractéristiques typiques des techniques en question. Le contexte de départ de notre travail est une activité qui a lieu dans le secteur d'urgences de psychiatrie et qui date de 1991. La structure universitaire appelée Service hospitalier d'urgence, située dans le Service des urgences de l'hôpital de Padoue et qui est active 24 heures sur 24, nous montrait des cas très différents. On allait/enregistrait, en effet des tableaux bien définis du point de vue nosographique mais aussi des cas plus nuancés qui échappaient, donc, de la nosographie psychiatrique, souvent à cause du facteur du temps. Jusqu'à aujourd'hui on dispose de résultats scientifiques d'efficacité en ouvert. On est également en train d'effectuer une recherche sur un groupe de contrôle pour étudier l'effet d'augmentation de l'intervention psychothérapique de crise par rapport à une intervention de type exclusivement pharmacologique.Pour le traitement, on se base sur une théorie du développement ainsi que sur un modèle de fonctionnement psychique - psychanalytique appliqué à la situation clinique spécifique.

(français/french)

Vincent GUERIN (Fra  ) L'évolution des rapports hommes-femmes dans un univers psychiatrique entre les années 50 et 70. La séparation des genres et l'homo-sociabilité qui en découle s'inscrivent dans l'organisation psychiatrique née au  XIXe siècle. Elles sont le reflet des concepts psychiatriques  que sont la dégénérescence et l’eugénisme, mais aussi de la conception exclusivement procréatrice de la sexualité. Dans la « camisole de pierre » seuls le médecin, le directeur et l’abbé font le lien entre les quartiers de femmes et des hommes. C’est seulement au milieu des années 50 que les rapports hommes-femmes dans l’univers psychiatrique commencent à changer. Comment cette évolution s’est-elle produite ? Quelles furent les transitions successives ? Les motivations sous-jacentes ? Y a-t-il eu des résistances réelles, fantasmées ? C’est au sein de l’hôpital psychiatrique départemental de Maine-et-Loire (49), le Cesame (Centre de santé mentale), que nous nous proposons d’explorer cette problématique. Nous articulerons notre propos en trois parties : l'avant-mixité et le passage des premières élèves infirmières dans les services des hommes à la fin des années 50 ; la mise en place effective de la mixité soignante avec la sectorisation en 1971 et la bi-sexualisation des services ; et enfin la mixité des patients avec les premières relations furtives : bal improvisé en mai 1968, clubs thérapeutiques, sorties camping puis la  mixité pavillonnaire en 1977.

(français/french)

Gérard MILLERET, Laurent CHARAT, Cécile DUFRESNE (Fra ) Réflexions autour de l’ouverture de l’Asile départemental de la Côte d’Or à Dijon. Exemple d’un établissement issu de la loi de 1838. A partir de l’exemple de l’ouverture de l’asile de la Côte d’Or le 31 janvier 1843, nous étudierons les raisons de son installation et le processus général qui se fait jour sur notre territoire national après la loi législatif de 1838. Le texte promulgué instaure la politique générale de la prise en charge des aliénés en France. C’est sur une éthique essentiellement sécuritaire que les asiles d’aliénés doivent se mettre en place dans chaque département. Les conditions d’admission en sont légiférées. Nous analyserons, cette situation, les questionnements et réflexions qui émergent depuis la Révolution Française sur la place des aliénés. Nous illustrerons par l’exemple dijonnais les nécessités de cette politique pour la Société mais aussi les obstacles rencontrés. Nous pourrons en analyser les différents temps, aborder les points de comparaison avec la création d’autres établissements les années suivantes. Comment les idées évolueront-elles au cours de la deuxième moitié du 19ème Siècle, amenant un retentissement sur la politique d’enfermement qui s’installe dans notre pays ?

(français/french)

Gunnel SVEDBERG (Sue  ) Psychiatric Nurses in the Nordic Countries – Inspiring and Contrasting Models in Europe.  At the turn of the 20th Century, foreigners visited Swedish asylums, and were amazed and appreciative of the fact that Swedish female general nurses from middle-class homes worked among male and female patients at asylums. This was also true of the other Nordic countries – Denmark, Finland, Iceland and Norway – where female general nurses were also engaged as head nurses on male and female wards at the asylums. 
Nursing associations in the Nordic countries established The Northern Nurses’ Federation. One of the aims was to give all general nurses theoretical and practical training in psychiatric care. Another aim was to establish general nurses in all leading nursing positions at the asylums. The secular Nightingale model of nursing came to be the dominant model for all nursing training, including psychiatric nursing as a specialization for general nurses. In this way, the Nordic model of nursing come to differ from other European countries, where psychiatric nursing was established as a separate sector with separate recruitment and training, in close association with asylums. 
This discussion will outline psychiatric nursing in the Nordic countries, with a focus on professionalism, professional identity and gender perspectives.

(anglais/english)

Salle:
Symposium "Psychologie et Psychiatrie" Psychology & psychiatry
Président Chair : Volker ROELCKE (All  )

Catherine FUSSINGER (Sui  ) Psychiatrie, psychologie et psychanalyse en Suisse : tentations, tentatives et compromis (années 1930-60). Dans cette communication seront examinées les stratégies et les discours mis en œuvre en Suisse par les psychiatres acquis à la psychanalyse, dans différentes circonstances, entre les années 1930 et 1960. En effet, il est intéressant de se demander à quel point leurs efforts pour obtenir une intégration du traitement des névrosé-e-s au sein des institutions psychiatriques et universitaires furent couronnés de succès. Dans quelle mesure cela impliquait-il de se placer en porte-à-faux avec l’orthodoxie freudienne, notamment en ce qui concerne l’analyse laïque, l’analyse didactique et l’engagement financier des patient-e-s ? Ces questions se posèrent très concrètement aux psychiatres-psychanalystes qui eurent à se positionner sur la création d’un titre de médecin spécialiste en psychiatrie et psychothérapie (entrée en vigueur en 1960-61) mais également lors des discussions concernant les critères de remboursement des psychothérapies par l’assurance-maladie (1965) ainsi qu’à l’occasion des projets de réglementation cantonales de la pratique de « la psychologie, de la psychothérapie et de la psychanalyse par des  non-médecins » (règlement neuchâtelois de 1952 et vaudois de 1966). La labilité de leur identité de psychiatre et de psychanalyste tout comme les tensions entre leur désir d’obtenir une reconnaissance pour la psychanalyse et leur loyauté envers les exigences internes au mouvement psychanalytique ne pouvaient conduire qu’à une série de compromis, qu’il importe d’examiner dans une perspective historique.

(français/french)

Ernst H. HISCHE (All  ) "Classical and romantic science". The work of A.R. Luria: From neurophysiology to neuropsychology – The genesis of neuropsychology between “Erklären” and “Verstehen” in the early 20th century. Alexander R. Luria (1902-1977), first psychologist at the Institute for Psychology in Moscow, then at the Ucrainic Academy for Psychobiology in Charkow, in the interim medical director of clinical neurorehabilitation in Ural, later doctor at the Institute for Neurosurgery in Moscow, developed the foundations of neuropsychology in the former Soviet Union after the second and third decade of the 20th century. His broad academic work tries to solve basic structural and methodological problems of the understanding of brain and mind processes by the foundation of neurosciences as research in “neurodynamics”. The former historical opposition of physiology and phenomenology, of nomothetic and ideographic psychology, ought to be transformed in a new science called “neuropsychology”. This science bridges the gap between explanation and understanding, biological sciences and the life-world, by following and developing concepts of the late 19th century German philosophy and psychology (Rickert, Windelband, Dilthey): To Luria “classical” and “romantic” science should be combined to overcome methodological reductionism in reviving clinical case studies as “biographic studies”. We will present the basic lines of these concept and discuss historical and methodological aspects of brain and mind, matter and meaning, within aspects of “nature and narrative” (Fulford).

(anglais/english) 

David LEE , Mac RUNYAN, David ROBINSON (Pays Bas  ) On the translation and import of Wilhelm Wundt’s memoirs, Erlebtes und Erkanntes (1920).  Wilhelm Wundt (1832-1920) is widely recognized as experimental psychology’s intellectual and institutional founding father.  Trained as a physician and experimental physiologist, he is best noted for his pathbreaking Grundzüge der physiologischen Psychologie (1873-4) (Principles of Physiological Psychology), the establishment of the psychological journal Philosophische Studien in 1881, and his lengthy tenure as Professor of Inductive Philosophy at Leipzig University (1875-1917) which included the establishment in 1879 of the first laboratory dedicated to experimental psychology and with it the first graduate program in that field.  Wundt employed laboratory methodology to identify the basic nature of human consciousness and experience and to analyze how they combined in more complex mental processes.  His research was primarily concerned with sensation (vision, touch, and the perception of time), attention, emotion and memory. He sought to describe the structure of consciousness, its basic building blocks, by carefully observing conscious experience  (controlled introspection).  Wundt’s insistence on precision measurement became the sine qua non of psychological experimentation. This paper will trace his life and work emphasizing his contributions to psychology and supplementing (even sometimes challenging) our current historical understanding of the man and his ideas with heretofore untranslated selections from his memoirs.  Wundt’s ideas influenced Germans such as Willy Hellpach (social psychology), Alfred Vierkandt (sociology), Oswald Kulpe (psychology) and Felix Krueger (psychology); philosopher George Herbert Mead took inspiration from his ideas.  Charles Spearman, the English psychologist who developed the two-factor theory of intelligence, studied under Wundt.  He also trained many American including James McKeen Cattell (the first professor of psychology in the United States), Frank Angell, E.B. Titchener and G. Stanley Hall each of whom became pioneer American psychologists establishing the importance and indepence of experimental psychology as a discipline in the U.S..  Wundt was thus a foundational influence on the course of American psychological research. Wundt was inspired by a Romantic desire to unite the sciences and humanities in a philosophy purged of theology and metaphysics.  His establishment of the methods and tools of experimental psychology was only one facet of a complex intellect.  He wrote on logic and philosophy, believing firmly that psychology should remain a philosophic discipline.  His ten-volume Völkerpsychologie (social/ethnic psychology) represents the culmination of his lifelong cultural-historical interests.  On account of his fame and achievement Wundt’s political beliefs and actions took on greater import.  The political turmoil of his youth set the stage for his later engagement in political life when he defended Germany’s war aims during the First World War.  Wundt’s own explanation for the unity of the experimental and social elements of his thought has, until recently, remained out of reach to all who do not read German.  The first translation of Wundt’s memoirs into any foreign language was made in 2002 by Tohoku University Press in Japan.  An English edition is long overdue for in contrast to the standard portrayal of his life and work, Wundt’s pioneering contributions to scientific psychology were in fact intimately mixed with his investment in Wilhelmine politics and culture, Völkerpsychologie (especially religious psychology), and the interrelationship of metaphysics, physiology, philosophy and psychology. Wundt’s memoirs include revealing passages from his youth and young adulthood demonstrating the import of religion (including his thoughts on Catholics and Jews) and politics (such as the 1848 revolution) to his intellectual and emotional growth as well as detailing his path toward psychology.  They recount his time in Zurich, appointment at Leipzig and the establishment of his laboratory, his recollections of his research (“Studien über die elastischen Eigenschaften der Muskeln”), students and colleagues (Gustav Fechner, Emil Kraepelin, James Mackeen Cattell), contemporaries (Herbert Spencer), and German university life (“Helmholtz als Forscher und Persönlichkeit”) as well as his later engagement with politics (“Die Nachwirkungen des Weltkrieges”; “Gesellschaft und Staat in psychologischer Beleuchtung”), philosophy (“Die Grundprobleme der Ethik), morality (“Der Streit der sittlichen Weltanschauungen”) and religion (“Die Bedeutung Luthers”; “Mythos und Religion”).  Several of these passages will be presented in translation and their biographical and historical context explicated.  Finally, written during his own and the German Empire’s final days, Wundt’s 1919 vision of “Die Zukunft der Kultur” (the future of civilization) will be translated and presented in order to permit recognition of the assignment he felt most important for psychology and western culture almost a century ago.

(anglais/english)

Annick OHAYON (Fra  ) Des professionnels en quête d’identité : les psychologues, les psychiatres et les psychanalystes à la Libération en France. La Libération voit s’opérer un mouvement de définition ou de redéfinition chez les professionnels de la santé mentale. Cette histoire, déjà bien balisée et souvent héroïsée en ce qui concerne la psychiatrie, est moins bien établie pour la professionnalisation de   la psychologie et de la psychanalyse. Une histoire croisée de ces trois secteurs s’avère pourtant féconde à cette période. C’est ce que je me propose de conduire dans cette communication, en m’attachant à la lecture de textes significatifs de la dynamique sociale à l’œuvre, et en contextualisant les enjeux :
  -« De l’aptitude au métier de psychologue », par Daniel Lagache, paru dans le Bulletin de Psychologie en 1947.
  -« La psychiatrie anglaise et la guerre », par Jacques Lacan, paru dans L’Evolution Psychiatrique en 1947
  -« Le personnage du psychiatre » par Lucien Bonnafé, paru dans L’Evolution Psychiatrique en1948.
  -« Règlement et doctrine de la commission de l’enseignement de le Société psychanalytique de Paris » (texte non signé, rédigé par Jacques Lacan) dans la Revue française de Psychanalyse en 1949, et dans le même numéro : « Les conseillers et conseillères d’enfants agrées par la Société psychanalytique de Paris (probablement rédigé par Daniel Lagache). Ces écrits permettent d’éclairer les débats contemporains entre ces trois professions, l’une ancienne mais en période de doute, les deux autres nouvelles et en quête d’expansion et de légitimité. On s’attachera plus spécialement à celui de l’exercice de la psychothérapie et du monopole médical, qui se transformera en conflit au début des années 1950.

(français/french)

Salle:
Symposium "Psychoses infantiles" Child psychosis
Président : Chair Helène ARBOUSSE BASTIDE (Fra)

Vincent BENOIST (Fra  ) : La schizophrénie chez l’enfant en 1953: les apports de Rosine Lefort et Jacques Lacan. En 1953, au séminaire du Dr. Lacan, fut présenté le cas de Robert, « l’enfant loup », qui fut abandonné légalement à l’âge d’un an et dont la mère est internée comme paranoïaque. Au moment où Rosine Lefort le rencontre, à la fondation Parent de Rosan, dans le cadre d'une recherche internationale dirigée par John Bowlby, il a trois ans et neuf mois et se présente comme un enfant secoué par des moments d’angoisse et d’agitation importantes alternant avec d’autres où il reste prostré, le regard vide. Avant que le traitement ne commence, il ne sait dire que deux mots qu’il prononce à longueur de journée : « madame » et « le loup ». Le Dr. Lang penche pour une psychose hallucinatoire tandis que pour Lacan, ce que vit Robert n’a rien de commun avec un délire hallucinatoire sauf le fait d’ « une synthèse de l’imaginaire et du réel », aussi préfère t-il parler de schizophrénie même en l’absence d’ « une dissociation au sens psychiatrique du terme ». Il observe qu’il y a chez cet enfant « une structure de relations au monde et toute une série de phénomènes que nous pourrions rapprocher à la rigueur de la série catatonique ».

(français/french)

Gwenola DRUEL-SALMANE (Fra  ) : La Construction du syndrome autistique par L. Kanner, moment de rupture dans l’histoire des psychoses infantiles. La Construction du syndrome autistique par L. Kanner, moment de rupture dans l’histoire des psychoses infantiles. Nous consacrerons notre étude à la construction du syndrome autistique par L.Kanner, aux choix faits par lui par rapport à ce qui se faisait jusque là. Nous proposons de considérer la description princeps du syndrome autistique par L.Kanner comme un moment de « cristallisation » du savoir, de rupture dans l’histoire des psychoses infantiles. Pour ce faire, nous relirons l’histoire des psychoses infantiles afin de repérer comment s’est constitué une clinique spécifique de l’enfant avec ses concepts propres. En effet, le modèle kannerien a oscillé entre deux types de modèles : les modèles directement importés à partir de la clinique de l’adulte et d’autre part, des modèles de développement. Jusqu’aux années 40, la seule armature conceptuelle solide des psychoses infantiles fut la clinique des adultes (la « démence précoce » de E.Kraepelin ; la schizophrénie de E.Bleuler) pour interroger par la suite la question de l’existence d’une schizophrénie de l’enfant. Nous extrairons des travaux de J.Lutz, L.Bender et J.L Despert, à propos de la schizophrénie infantile, leur définition de l’ « autisme » - prémisses de la découverte kannerienne. Nous reprendrons également les origines du terme « autisme » et comment L.Kanner a fait opérer les torsions nécessaires à ce concept pour l’appliquer à la description de son syndrome.

(français/french) 

Laurent GILLETTE (Fra  ) : L'apport de Juliette Louise Despert à la description des psychoses infantiles. Juliette Louise Despert est souvent décrite comme une assistante de Leo Kanner. Cette présentation tient beaucoup au succès actuel de l'autisme, à la description duquel elle ne s'est pas autant consacrée que son célèbre collègue. Par contre elle a très largement contribué à forger la première description des schizophrénies infantiles avec Potter et Bender. Elle insistait notamment sur la spécificité des vécus hallucinatoires psychotiques dès la fin des années 30. Elle a ensuite participé aux débats sur les rapports du syndrome d'autisme infantile précoce et des autres formes de psychoses infantiles. Elle a enfin accompagné les premiers travaux d'auteurs tels que Lorna Wing sur l'autisme à la fin des années 70. Cette oeuvre considérable est aujourd'hui tombée dans un relatif oubli. Dans le souci de resituer l'incidence de son oeuvre sur la description des psychoses infantiles et de l'autisme, nous nous attarderons notamment sur les débats avec Kanner. Au delà des discussions sur l'incidence de la régression dans les psychoses infantiles, il semble bien que ce soit une conception différente de l'incidence du langage dans le développement de l'enfant qui se soit confrontée à celle de Kanner.

(français/french)

François SAUVAGNAT (Fra  ) : Des psychoses infantiles aux troubles envahissants du développement.Entre les années 1930-60 et l'époque actuelle, on a vu s'opérer un renversement entre deux types de paradigmes concernant les troubles les plus massifs chez les enfants. On est parti d'un paradigme dans lequel les psychoses infantiles sont adaptées et dérivées à partir d'un modèle bleulérien (notamment par Lutz) , mettant en son centre des expériences psychotiques dont les manifestations sont présentées comme ayant une expression spécifique. Le modèle kannerien a connu plusiuers interprétations contradictoires, ne remettant jamais en cause, chez Kanner lui-même, la prévalence des psychoses infantiles, si ce n'est pour considérer qu'il incluait probablement des syndromes différents, et donc pour en délimiter un syndrome spécifique, sur la base d'un "autisme primaire" contraire à la notion d'autisme proposée par Bleuler ("résultat du délire schizophrénique",Bleuler 1912). On a assisté dès lors à un renversement lié - à la prévalence des modèles de type éthologiques dans la définition nord-américaine de la schizophrénie avant l'adoption de conceptions plus strictes de celle-ci. - à l'exigence d'une définition stricte de la schizophrénie en fonction de troubles présentés par l'adulte (notamment la présence de délire et d'hallucinations selon un modèle proche de K Schneider, transmis et répandu aux USA dans les années 1960) - à la notion d'une survenue secondaire de la schizoprénie non dépendante du développement de l'enfant. Dès lors l'autisme, de plus en plus considéré comme "neurologique" et consubstantiel à des "troubles du développement" a connu des expansions successives, alors que les psychoses infantiles, présentées comme "schizophrénies de l'enfant", étaient vouées à disparaître des théorisations Nord-américaines (Rimland). Se dégage presque en négatif une zone tampon entre ces deux entités, les cas désignés comme "borderline", puis "complex-multiplex" (Volkmar, Cohen, Assa'ad)dans le domaine anglo-saxon, où l'on retrouve paradoxalement les "parapsychoses", "prépsychoses", "dysharmonies d'évolution" des auteurs français. La contradiction la plus massive résidant dans le fait que ces cas désignés dans le DSM comme "troubles envahissants du développement non autrement spécifiés", et donc exclus des "infantile schizophrenias", se trouvent paradoxalement reliés à elles dans la mesure où beaucoup d'entre eux présentent des symptômes psychotiques et une quantité non négligeable décompense sur un mode schizophrénique à l'adolescence. 

(français/french)

11h00 - 11h30 : Pause café - Forum Coffee break

Salle:
11h30 - 12h30 : Conférence plénière Plenary lecture
Jean GARRABE (Fra  ) : Don Quijote et l'Eloge de la folie  Depuis la publication il y a quatre siècles du roman de Cervantes dont le héros,un pauvre hidalgo que la lecture des romans de chevalerie a rendu fou,de nombreuses interprétations ont été données decette folie de se prendre pour  l'illustre chevalier Don Quijote de la Mancha. En la lisant comme un histoire clinique de nombreux diagnostics ont été proposés de la monomanie à la paranoïa en passant par les folies raisonnantes  tout au long de l'histoire de la psychatrie. On s'est même interrogé sur les connaissances médicales de Cervantes du fait de ses études à l'Université de Alcala de Henares, l'une des plus avancées dans ce domaine à la Renaissance. Nous voudrions aborder la question de cette "folie" d'un point de vue plus philosophique étant donné l'influence considérable qu'ont eu  certaines oeuvres d'Erasme en Espagne. L'érasmisme de Cervantes a été discuté par plusieurs auteurs surtout espagnols. Pouvons nous lire le Quijote comme un nouvel Encomion Moriae sive stulticiae laus?

(français/french)

Clôture Closure : Jacques ARVEILLER (Fra  ), Véronique DREYFUS (Fra  ), Jacques POSTEL (Fra  ), 

13h-14h : Réunion des membres de l'EAHP
Afternoon : Meeting of the members of the EAHP

23/09/05