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La Lettre N° 6 – Mai 2006
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Secrétariat : Perla Drechsler : 20, Rue Littré, Paris, 75006 - Tel : 01.45.44.94.65
Siège Social : Centre Hospitalier Les Murets, 17, Rue du Général Leclerc - 94510 - La Queue-en-Brie
Contacts pour La Lettre : S. Elkin s.elkin@wanadoo.fr, E. Mahieu eduardo.mahieu@free.fr

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ASSEMBLEE GENERALE JANVIER 2006

Le nouveau Conseil d'administration est composé de la façon suivante :
PERLA DRECHSLER, SUSANA ELKIN, FRANÇOISE GOROG, JEAN-JACQUES GOROG, DIANA KAMIENNY-BOCZKOWSKI, JACQUES LABORIT, PIERRE NOEL, EDUARDO MAHIEU, FRANÇOIS DE PECOULAS, MARTIN RECA, THIERRY TREMINE, DOMINIQUE WINTREBERT.

Le nouveau Bureau est composé de la façon suivante:
PRESIDENT : MARTIN RECA
VICE PRESIDENT : EDUARDO MAHIEU
SECRETAIRE : PERLA DRECHSLER
SECRETAIRE ADJOINT : DOMINIQUE WINTREBERT
TRESORIER : FRANCOIS DE PECOULAS
CHARGES DE RELATIONS INSTITUTIONNELLES : DIANA KAMIENNY- BOCZKOWSKI,
PIERRE NOEL, THIERRY TREMINE

LA CONFERENCE-HOMMAGE A OSCAR MASOTTA
"Passeur de Lacan en castillan" Paris, 29 juin 2006
Maison de l'Amérique Latine - Paris
Avec:
Juan-David Nasio (Paris)
Miquel Bassols (Barcelone)
Juan Pablo Lucchelli (Lausanne)
Oscar Masotta (Buenos Aires 1938 - Barcelone 1979) : Figure de l’avant garde intellectuelle argentine des années 60 nourrie de culture philosophique, littéraire et artistique. Sa personnalité éclectique et libre permet le croisement des disciplines différentes et des intersections originales entre littérature et politique, l’art, le cinéma et la théorie de l’inconscient. Il n’a pas eu des titres universitaires, ni fait de carrière académique. Ceci contribue certainement à sa mise en question constante sur les places sociales, les théories de pensée, et les prises de position politiques de son époque.

Dans les années '50 il trouve ses références dans la phénoménologie et l'existentialisme français - Sartre et Merleau-Ponty -, liées à sa lecture de l'écrivain argentin Roberto Arlt. Dans les années '60 il opte pour un certain dandysme - qui contraste avec la morale austère de "l'engagement intellectuel" -, et se met à l'avant-garde du happening et du pop-art. En 1964 il donne une conférence dans l'institut de Pichon-Rivière : "Jacques Lacan ou l'inconscient aux fondements de la philosophie".

En 1966, Lacan lui envoie un exemplaire dédicacé des Ecrits. Oscar Masotta fonde en 1974 la Escuela Freudiana de Buenos Aires sur le modèle de l'Ecole freudienne de Paris. Après un passage par Londres, il réside en Espagne à partir de 1976 où son travail contribue à donner naissance au mouvement lacanien dans ce pays. En 1977 il fonde la Biblioteca Freudiana de Barcelona, publie deux ouvrages de psychanalyse et forme des groupes d'études dans plusieurs villes (Barcelona, Madrid, Málaga, Valencia, Vigo). Il meurt jeune et loin de son pays, non sans avoir produit ce qui est convenu d'appeler "l'effet Masotta" : une transformation considérable du champ de la psychanalyse en langue castillane.
 

LA PUBLICATION DES CONFERENCES SUR
E. PICHON-RIVIERE

ENRIQUE PICHON-RIVIERE.
Une figure marquante de la psychanalyse argentine

Figure de la nuit porteña, danseur de tango, footballeur, homme de culture, Enrique Pichon-Rivière (1907-1977), né à Genève d'une famille française, émigré dans le Chaco à l'âge de 3 ans, devient psychiatre à Buenos Aires. Il y revitalise la tradition clinique française. Psychanalyste, il est un des fondateurs de la Asociación psicoanalítica argentina. Grand enseignant, il intègre certains concepts kleiniens avant de s'orienter vers l'élaboration d'une théorie sur la psychologie sociale.

Il était naturel que l'Association franco-argentine de psychiatrie et de santé mentale lui consacre ce recueil qui s'ouvre et se ferme sur deux textes majeurs de cet homme remarquable faisant lien entre son pays et celui de ses ancêtres.

Jacques Chazaud
SOMMAIRE
AVANT PROPOS
CHAPITRE 1 Névrose et psychose : une théorie de la maladie, Enrique Pichon-Rivière.
CHAPITRE 2 Conversation avec Enrique  Pichon-Rivière, Salomon Resnik.
CHAPITRE 3 Pichon-Rivière et Lautréamont : entre la  psychanalyse, l'art et la  folie, Rosa López.
CHAPITRE 4 La théorie du lien en psychanalyse et en thérapie familiale. Hommage a Enrique  Pichon-Rivière, Alberto Eiguer.
CHAPITRE 5 Quelques observations sur le transfert chez des patients psychotiques, Enrique Pichon-Rivière.
Collection Trouvailles et retrouvailles, dirigée par J. Chazaud - L'Harmattan, Paris 2006.


COIN INFOS

CLEMENCE D'AUTUME : RETOUR DE STAGE

« Après un an d’internat en psychiatrie à Paris, une envie d’explorer d’autres horizons et de découvrir une autre pratique de cette spécialité m’a amenée à ouvrir une carte du monde à la recherche d’une destination.  Où aller ? Dans un pays emprunt d’une culture psychiatrique riche et présentant, également, un attrait touristique. Buenos Aires, la capitale où le nombre de psychologues par habitant est le plus important au monde, s'est imposée. Une rencontre avec des membres de l’association franco-argentine a achevé de me convaincre et m’a permis de concrétiser ce projet.

J’ai  été accueillie , en tant qu’interne, dans le service de santé mentale du Dr Belaga à l’Hôpital Public de San Isidro pour une durée de quatre mois. J’ai  participé aux  différentes activités de ce service, en étant accompagnée d’un psychiatre, d’un psychologue ou d’un des internes. Les situations de crises aux urgences ou en consultation font souvent référence à un contexte culturel et social que j’ai pu découvrir peu à peu avec l’aide des professionnels du service. Les consultations de suivi avec le Dr Emilio Vaschetto - qui a toujours su prendre le temps de me faire partager ses connaissances - m’ont permis de suivre l’évolution de ses patients. Ceux-ci s’étant habitués à ma présence et à mon accent très reconnaissable, j’ai pu avec le temps participer davantage à leur prise en charge.

Malgré un contexte socioculturel différent, la pratique argentine de la psychiatrie m’a paru similaire à celle que je connaissais en France,  notamment au niveau de l’organisation du service, de la définition des pathologies et de leur prise en charge. J'ai néanmoins été particulièrement frappée par la qualité de la relation médecin-patient. La proximité et la facilité de contact que l’on observe dans la vie quotidienne en Argentine se retrouve naturellement en psychiatrie.  Embrasser et tutoyer certains patients, ou laisser parfois « filer » la conversation, m’a paru très surprenant au départ. Mais cela ne pourrait-il pas faciliter la relation de confiance entre le médecin et son patient et ainsi améliorer l’observance des patients chroniques ? De plus les argentins  semblent  montrer moins de réticence à consulter et en parlent plus ouvertement. Ainsi, là-bas, on ne dit pas "je vois quelqu’un" mais simplement "estoy en terapia". Il m’a semblé que cette facilité à parler de soi sans pudeur ni tabou pouvait faire avancer plus rapidement la prise en charge dès les premières consultations.

La découverte d’une nouvelle culture et d’une approche différente de la psychiatrie s’est révélée réellement très enrichissante. Je serais très contente d’aider tous ceux, argentins ou français, qui souhaiteraient vivre cette expérience afin de développer davantage les relations entre ces deux pays. »


RENE KAES EXAMINE LES EFFETS PSYCHIQUES DE LA DERNIERE DICTATURE

La notion de catastrophe psychique permet de considérer diverses situations dans lesquelles avoir recours au seul déterminisme interne du traumatisme ne rend pas compte de manière satisfaisante des conditions de sa formation et son devenir. Une catastrophe psychique se produit lorsque les modalités habituellement employées pour traiter la négativité inhérente à l'expérience traumatique se montrent insuffisantes, particulièrement lorsqu'elles ne peuvent pas être utilisées par le sujet en raison de qualités particulières de la relation traumatique interne et le milieu.

La spécificité du traumatisme provoqué par la dictature est la disparition muette. Elle se révèle dans la terreur qui impose le silence à la parole. Les pressions exercées sur les familles vont toutes dans la même direction pour produire un effet de non-sens : déclarer le disparu comme mort sans connaître la cause, oublier le passé, ou considérer la dissidence politique comme une inadaptation sociale.

Les psychothérapies entreprises par nos collègues avec les familles de disparus semblent montrer que le travail de deuil n'est possible que s'il s'appuie sur une inscription politique et non seulement sociale des disparitions, en référence à la guerre silencieuse menée par la dictature contre la nation. Le travail qui s'effectue en Argentine essaye d'éviter l'écueil du double réductionnisme qui psychiatrise ou socialise les troubles psychiques survenus pendant la dictature. Il s'agit d'une élaboration collective et individuelle dans l'après-coup d'un traumatisme sans nom, d'une perte impensable, d'un deuil encore impossible, qui comporte la dimension d'une société.

Fragments du travail “Rupturas catastróficas y trabajo de la memoria”, in Violencia de Estado y psicoanálisis, par Janine Puget et René Kaës (comps.), réédité en 2006. Quotidien Página 12 (www.pagina12.com.ar)


UNIVERSITE ARGENTINE EN GREVE

Les étudiants universitaires sont sortis dans la rue au mois d’avril en Argentine aussi.  Leur préoccupation n’était pas le CPE comme en France, mais l’éventualité de l’élection à la tête de l’université de Buenos Aires (UBA), la plus importante du pays, d’un ancien fonctionnaire du gouvernement pendant la dictature: l’actuel directeur de la faculté de Droit, Atilio Alterini . La revendication étudiante demande outre la non éligibilité d’Alterini, la démocratisation de l’université, l’incorporation de non enseignants et une participation plus importante des étudiants aux décisions .  L’assemblée qui doit décider de la nouvelle élection est à chaque fois repoussée par les protestations étudiantes et la fermeture des facultés. Les autres candidats sont Jaim Etcheverry , Fernando Vilella et Alberto Kornblihtt.

Cette année le  nombre des inscriptions à l’université de médecine est stable en revanche celle de psychologie a baissée de 3000 étudiants.

Rappelons que les universités publiques en Argentine sont accessibles à très peu de jeunes. Chaque année entrent 300000 personnes, la moitié abandonne avant la fin de la première année et seulement deux sur dix recevront leur diplôme. (Clarín www.clarin.com)
 

La Lettre N° 5

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