La réception des idées de la clinique psychiatrique française à Buenos Aires dans la seconde moitié du XIXème siècle
Juan Carlos Stagnaro
Pr. Adj.de Salud Mental y Docente de Historia de la Medicina, Facultad de Medicina, Univ. de Buenos Aires. 
Miembro del Capítulo de Historia y Epistemología de la Psiquiatría de la Asociación de Psiquiatras Argentinos (APSA). stagnaro@speedy.com.ar
Article publié dans les Actes du 6ème Congrès EAHP, Paris, Septembre, 2005; sous presse.




Résumé : La psychiatrie, en tant que spécialité médicale pleinement reconnue, trouva son origine à Buenos Aires dans la seconde moitié du XIXème siècle. La consolidation du nouveau groupe de spécialistes s’est produite dans le cadre d'une croissance démographique accélérée -conséquence de l'immigration- du processus politique d'organisation de l'Etat national et d’un important développement économique. Même si les aliénistes portègnes étaient au courant de la production théorique et des pratiques de toutes les écoles européennes, celle qui, sans doute, exerça la plus grande influence, comme par ailleurs sur l'ensemble de notre médecine à l'époque, c'est l'école française. Dans ce travail seront signalés les auteurs français qui inspirèrent le plus les fondateurs de la spécialité en Argentine ainsi que certaines caractéristiques de la réception des idées dans le milieu local.


Introduction

La psychiatrie argentine, en tant que spécialité médicale pleinement reconnue, trouva son origine à Buenos Aires dans la seconde moitié du XIXème siècle. Cette étape fut marquée par la fin des guerres civiles, qui caractérisèrent les décennies antérieures, le vote de la constitution nationale de 1853, l’anéantissement des indigènes et la conquête des territoires patagoniques, la guerre de la Triple Alliance contre le Paraguay et l’établissement de la capitale dans la ville de Buenos Aires.

L’énorme vague migratoire qui suivit ces événements, changea la composition de la population du pays qui s’intégra à l’économie mondiale à partir d’un modèle de développement agro-exportateur dépendant. Pendant cette période de croissance démographique et économique accélérée, une élite qui embrassa la doctrine du positivisme prit en main la conduite du pays, la génération de 1880.

Ce fut dans ce contexte que la profession médicale se réorganisa, après quarante ans de stagnation, et acquit un rôle de premier plan et une influence significative au sein de la société. 

Ce fut aussi à cette étape que l’aliénisme apparut en Argentine comme une spécialité médicale.

Le rôle que joua Lucio Meléndez, médecin, chef de file du mouvement des aliénistes portègnes était multiple : premier directeur de l’Hospicio de las Mercedes- l’une des deux institutions psychiatriques existant alors dans le pays, l’autre était l’Hospice de Mujeres (Femmes), à Buenos Aires lui aussi, premier professeur titulaire de la chaire de Pathologie Mentale, et rédacteur de la Revista Médico-Quirúrgica. Sous son patronat de nombreux disciples choisirent de devenir aliéniste.


Dr Lucio Meléndez

Les conditions historiques qui déterminent le surgissement d’une spécialité médicale

Essayant d’éviter le réductionnisme structurel qui explique la naissance des professions et des spécialités comme le résultat exclusif de macro processus sociaux tel que celui de « modernisation », différents auteurs ont étudié les conditions d’apparitions des professions- dans le cas de notre recherche, d’une spécialité comme la psychiatrie- à une période et dans un endroit déterminé historiquement.

Pedro Lain Entralgo, a indiqué "qu’une spécialité surgit (faisant allusion à la naissance des spécialités non chirurgicales comme la pédiatrie, la psychiatrie ou la dermatologie) quand coïncident et coopèrent quatre facteurs déterminants :

1) un savoir technique capable de délimiter avec assez de précision les tableaux cliniques correspondant à la maladie en question, 2) une urbanisation suffisamment importante ; 3) un niveau économique qui permette de payer les honoraires aux médecins de cette spécialité ; 4) la manifestation d’une sensibilité sociale envers cette forme de maladie.

Pour sa part, dans son ouvrage remarquable sur l’histoire de la naissance et la consolidation de la psychiatrie française au XIXème, Jan Goldstein signale qu’elle surgit comme le produit de l’entrecroisement d’histoires particulières : 1) une histoire des idées qui conforme un thésaurus de connaissances scientifiques, 2) une histoire sociale qui explique la conformation d’une nouvelle spécialité et 3) une histoire politique où l’élite médicale de la nouvelle spécialité obtient des postes à l’État.

Depuis une perspective sociologique Sarffati Larson, a souligné deux conditions pour établir l’avènement d’une spécialité : 1) la constitution d’un nouveau groupe professionnel qui œuvre pour son ascension sociale et 2) le développement d’un marché de services offerts par ces professionnels à la population en général.

Tous ces phénomènes doivent s’articuler avec ceux qui naissent de la volonté collective du secteur professionnel concerné, désireux d’institutionnaliser ses « savoirs », d’établir ce qu’on a appelé «monopoles cognitifs », et d’atteindre le prestige et la reconnaissance sociale au sein des jeux de pouvoir parmi les élites.

Dans la seconde moitié du XIXème siècle les conditions énoncées par Laín Entralgo, Jan Goldstein, y Serfatti Larson se développèrent à Buenos Aires.

L’adoption d’une nosographie des maladies mentales et de critères thérapeutiques adaptés au progrès mondial, la réforme et les agrandissements successifs des hôpitaux, la création de la Chaire de Pathologie Mentale à la faculté de Médecine, les publications dans la Revista Médico-Quirúrgica, la lutte contre le charlatanisme pour consolider l’aliénisme officiel comme le discours prédominant sur la folie et son traitement, l’action et la participation à la vie politique afin de se faire reconnaître par les sphères du pouvoir, les contacts académiques et la participation au congrès internationaux, tout cela constitua une manœuvre d’ensemble grâce à laquelle les aliénistes argentins engendrèrent une nouvelle spécialité dans le milieu médical local.

La réception des idées

Meléndez et son groupe étaient fort au courant de tout ce qui se produisait en Europe, et particulièrement en France, dont la psychiatrie traversait alors la période appelée, par Georges Lantéri Laura, le Paradigme des Maladies Mentales.


Bajada del Retiro

Même s’il est globalement vrai que, comme d’autres intellectuels argentins, ils pensèrent sur la base de patrons importés, c'est-à-dire que la médecine mentale européenne constitua le modèle sur lequel ils fondèrent leur praxis, nous nous apercevons, en étudiant plus à fond leur doctrine qu’elle ne fut pas le résultat d’une simple copie ou d’une imitation, qu’elle ne fut pas seulement le reflet des idées venues du Vieux Monde.

L’historienne argentine Daisy Ripodas Ardanaz nous a apporté un modèle utile pour interpréter ce phénomène dans d’autres domaines de l’intellectualité hispano-américaine, comme la peinture, la littérature, le droit et la politique.

Selon ses recherches l’incorporation des idées en provenance d’Europe a souffert un processus d’adaptation qui lui donna une tournure différente.

Plutôt que de l’analyser en tant que réflexion spéculaire, elle a proposé de comprendre ce phénomène culturel au moyen de la métaphore d’une réfraction : de la même manière qu’un rayon lumineux se réfléchit et est dévié lorsqu’il pénètre la superficie de l’eau et perd sa direction primitive dans un angle plus ou moins prononcé, de même les idées se modifient en passant d’un contexte culturel d’une certaine densité vers un autre d’une densité différente. Ripodaz a pensé que le concept de « culture dépendante » se révélait trop simpliste pour saisir le problème.

"L’attitude de ceux qui s’ajustent aux modèles – dit-elle- bien sûr révélatrice de limitations puisque que cela dénonce un manque d’originalité, n’est pas passive : en essayant de l’adapter, ils y introduisent des modifications, à travers des réorganisations, des ajouts et coupures, des résumés et des élargissements. »

Abondant dans le même sens l’historien argentin de la psychologie et de la psychanalyse, Hugo Vezzetti, a insisté sur le fait que pour ces deux disciplines, on a pu vérifier qu’en Argentine il y a eu « un processus de réception, compris comme une appropriation active qui transforme ce qu’elle reçoit ».

Il y a dans cette opération une fonction de récepteur qui consiste à intégrer les nouvelles notions aux traditions intellectuelles propres, à les retoucher en fonction des besoins locaux et/ou de les utiliser pour problématiser leur réalité à l’aide de nouveaux outils conceptuels. 

Les principales références des aliénistes portègnes.

Les références à l’école française de la part de la médecine argentine étaient absolument hégémoniques pendant la période que nous étudions. L’analyse des thèses de doctorat, homologuées par la Faculté de Médecine à cette époque, montre l’influence des concepts de Pinel, Esquirol, Bayle, Leuret, Gall, Morel, Lasègue, Legrand du Saulle, Baillarger, Brierre de Boismont, Falret père et fils, Ball, Dagonet, Luys, Lasègue, Parchappe, Magnan, Moreau de Tours et Auguste Voisin – dont les Leçons cliniques publiées en 1876- influencèrent tout particulièrement Meléndez. 


Dr Auguste Voisin

Les discussions à la Société Médico-Psychologique étaient suivies de près à Buenos Aires, et leurs conclusions adoptées immédiatement jouèrent le rôle de référent théorique direct.

Les auteurs d’autres nationalités européennes, étaient connus grâce à leurs traductions au français, comme ce fut le cas de l’allemand Wilhelm Griesinger, qui parvint jusqu’aux rives du Rio de la Plata traduit par Doumic sur la demande de Jules Baillager (1865), le cas aussi de l’anglais Henry Maudsley dans les versions françaises de ses œuvres traduites par Ulysse Germont y Alexandre Herzen. 

Pour illustrer notre propos nous avons choisi comme exemple de la réception des idées en psychiatrie : La première nosographie des aliénistes portègnes. En effet, nous considérons qu’une nosographie condense le savoir théorique et pratique d’une spécialité, c'est-à-dire la doctrine qui la soutient

La première nosographie des aliénistes portègnes

Se faisant l’écho de la demande du Dr. Lefèvre, rapporteur officiel du Congrès de Phréniatrie et Neuropathologie organisé en septembre 1885 à Anvers par la Société Royale de Médecine Mentale de Belgique, Meléndez et son groupe élaborèrent, en janvier 1887, une proposition de Classification des Maladies Mentales. 

L’un des membres du groupe argentin, le docteur Samuel Gache, dans son ouvrage « Statistiques de la folie à Buenos Aires » réalisé en 1879, avait déjà cité dans la liste des diagnostics de l’Hospice de las Mercedes presque la même sélection de tableaux cliniques. Cela démontre que la communication de 1887 constitua la formalisation officielle d’une pratique locale. 

Le groupe argentin se proposa de « réduire à un nombre le plus petit possible de groupes toutes ces folies qui ont été classées que ce soit du point de vue symptomatique anatomique ou étiologique, en tenant compte toutefois de tous ces éléments à la fois, qui doivent servir nécessairement, selon notre concept, de fondement à toute classification scientifique et pratique. »

L’article de la Revista Médico-Quirúrgica, où Melendez et Coni présentent la nosographie du groupe argentin, détaille les références étiologiques pour chaque catégorie des maladies mentionnées.

a) le premier groupe est produit par des hyperémies du cerveau et ses enveloppes, comme Luys l’avait décrit en 1881, récapitulant d’autres auteurs et se caractérise par une surexcitation des facultés mentales et locomotrices. Il comprend la manie aiguë et chronique avec deux sous catégories, parmi toutes celles crées par Ghislain : la manie religieuse et la manie raisonnante. Cette dernière coïncide avec la monomanie raisonnante ou sans délire d’Esquirol, qui correspond, selon Paul Bercherie, surtout, à ce que l’on dénomme actuellement les accès d’hypomanie. Finalement, il inclut le délire aigue dû à des causes sympathiques (comme le délire fébrile, etc.) ou à des lésions (traumatismes crâniens, hémorragies cérébrales, etc.) d’après la description déjà classique de Georget.

b) Le deuxième groupe, dont le titre « Folies Lypémaniaques » révèle un reste de nomenclature esquirolienne à ce moment-là abandonné en Europe, ne présente pas d’étiologie. Ce sont les vésanies pures des auteurs allemands ; les Argentins les situent dans la catégorie des folies primitives qui se manifestent par un délire triste, total ou partiel, avec ou non des périodes de lucidité, sans fièvre dont on guérit plus rarement que pour les maladies du groupe précédent. Le délire de persécution, inclus dans ce groupe, montre l’acceptation du tableau tel que l’avait conçu Lasègue.

c) le troisième groupe est celui des folies toxiques (l’alcoolisme, le morphinisme, le saturnisme, le nicotinisme et le haschisme). Les folies toxiques suivent les descriptions de Moreau de Tours.

d) le quatrième groupe réunit les folies organiques par malformations, lésions anatomiques comme la folie paralytique ou la paralysie général, et les abiotrophies démentielles.

e) le cinquième groupe se rapproche, du point de vue de l’étiologie, de l’héritage dans le sens de la dégénération de Morel et Magnan et regroupe les maladies provoquées par les névroses « de type intermittent ou périodiques, en général de longue durée ». Par rapport à la dégénération mentale Meléndez adopta toujours une position manifeste d’adhésion et la relia à l’immigration : « L’immigration est la source principale de fous – affirma-t-il- parce que avec les migrants non seulement nous arrivent ceux qui sont déjà malades mais aussi les germes hérités».

f) Pour terminer, la combinaison des formes antérieures expliquent les folies mixtes du sixième groupe dont le paradigme est la folie circulaire isolée par Jean-Pierre Falret.

Il est intéressant de rappeler que par rapport à cette affection Meléndez considérait que la science – je cite- « se trouve face à une question difficile » pour laquelle « il ne trouve pas une explication satisfaisante », et qu’il ne renoncera pas à son propos, « tant qu’il ne trouvera pas la démonstration de comment et par quel mécanisme se produit ce changement si complet dans la forme du délire (en italique dans la version original), jusqu’à constituer deux formes distinctes de folie ».

Avec cette inébranlable conviction somatiste de la folie, il avance : « pour le moment je suis partisan d’une théorie, qui si elle n’est pas vraie, pour le moins je la considère assez ingénieuse et adaptable aux lésions anatomiques qui se rencontrent dans chacune des deux vésanies qui pour l’instant nous occupent».

Selon cette théorie, l’étape de la manie serait due à une hyperémie des méninges cérébrales qui s’anémieraient sous l’effet de la dépense et de l’épuisement énergétique de la manie : « pendant l’état de manie, le fou dépense une grande quantité de sa propre substance en raison de la grande activité que déploient en général tous ses organes et en particulier le cerveau … Comme la seconde période ou la forme qui affecte la maladie… est la mélancolie, on déduit que le changement se fait en vertu de l’anémie cérébrale produite par l’état maniaque, anémie annoncée aussi par l’amaigrissement et la prostration » ; tandis qu’avec la mélancolie on verrait apparaître le processus inverse dans lequel «A la prostration des premiers mois fait place la prise de poids et le bien-être physique ; des caractères qui indiquent de manière évidente la disparition de l’anémie, et par conséquent, la réapparition de conditions favorables à la congestion méningée, qui peut se produire pour une cause interne ou psychique, raison pour laquelle le passage d’une période à une autre est extrêmement rapide».

On ne rencontre aucune correspondance exacte entre l’une des classifications européennes en vogue et celle du groupe de Meléndez, hormis la dernière qui résulte de la juxtaposition de notions issues de nosologies européennes diverses datant de la période comprise entre 1820 et 1885, en particulier originaires de l’école française. Il faut remarquer que les références à certains tableaux cliniques soit français comme la folie à deux et l’anorexie hystérique décrites par Lasègue en 1852 et 1873, respectivement, soit allemand comme la catatonie de Kalhbaum de 1874, l’hébéphrénie de Hecker de 1871 et la paranoïa, telle que Westphal la formalisa en 1876, ne sont pas reprises par les aliénistes argentins. 

Nous pouvons tirer les mêmes conclusions après l’analyse des thèses de doctorat agrées par la Faculté de Médecine pendant la même période, et aussi après la lecture des commentaires qui accompagnent la présentation des cas cliniques que Meléndez publie dans la Revista Médico-Quirúrgica. Toutes ces sources qui dénotent l’incorporation de concept du consensus international, sélectionnés de façon critique à travers son test clinique et sa combinaison avec des observations de la casuistique locale, révèlent l’émergence d’une pensée psychiatrique au profil propre.

Meléndez tiendra compte des facteurs héréditaires et s’occupera aussi en détail des descriptions cliniques, comme Voisin ; il donnera une importance fondamentale à l’examen physique général du patient et aux cause organiques des vésanies sans négliger les facteurs externes (causes morales ou facteurs sociogénétiques) comme les traumas de la vie, la migration, les pertes, le style de vie, etc. Dans la thérapeutique il utilisera avec ses patients les principes du traitement moral mais il développera aussi une pharmacologie active et différentielle.

Ce procédé d’intégration des théories et des modèles importés d’Europe de manière éclectique est dû, à notre avis, au fait que les écoles et les courants guidés par des maîtres et des traditions précises, n’existaient pas évidemment à Buenos Aires comme dans les pays européens. Raison pour laquelle Meléndez et ses disciples interviennent dans la spécialité sans préjugés sans être d’un clan préexistant puisque il la créait de rien. Sans être influencée par un « patron » français ou allemand car il n’avait pas effectué leur formation sur le vieux contient. Ils prenaient ainsi de chacun d’eux ce qui leur convenait, sans prendre en charge les affrontements paradigmatiques qui s’étaient produits dans les écoles européennes.

Le schéma référentiel des aliénistes portègnes et en particulier celui de Meléndez, reprend des éléments des auteurs appartenant aux deux paradigmes, celui de l’aliénation mentale et celui des maladies mentales, effectuant ainsi un amalgame très singulier. Cependant, les argentins choisirent résolument le second, en syntonie avec la pensée européenne de leur époque.

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