Pratiques cliniques en temps de COVID-19 : témoignages

En cette période de crise sanitaire, l’Association Franco Argentine de Psychiatrie et Santé Mentale souhaite réfléchir à la manière dont nos pratiques cliniques sont bouleversées et transformées par cette situation inédite. Lorsque prendre soin de l’autre semble paradoxalement passer par le fait de s’en éloigner, qu’en est-il du soin psychique et de la continuité thérapeutique?
En collaboration avec nos collègues argentins, nous proposons de mener un travail de recueil de témoignages sur ces questions, à la fois en France et en Argentine. Cette démarche vise à amorcer un dialogue théorique et clinique fécond entre deux pays, dont les situations ne sont pas identiques mais qui ont des liens profonds dans leurs cultures et pratiques de soin.
Quelles inventions et montages sont instaurés par les professionnel(le)s pour préserver les liens thérapeutiques ? Comment maintenir un cadre de soin et un travail psychique vivant malgré la distance? Quels effets cliniques sur les patients et leurs entourages pouvons-nous constater? De nouvelles dynamiques institutionnelles se mettent-elles en place? Pensez-vous que la situation actuelle modifiera durablement les pratiques de soin?
Vos témoignages, sous toutes les formes, sont les bienvenus: écrits, courtes vignettes cliniques, fichiers audios ou vidéo, etc.
Vous pouvez nous les adresser à: assosfrancoargentine@gmail.com.

« Viens loin de moi » – Susana ELKIN

« Viens loin de moi »

Susana Elkin

 

Pendant la période du confinement nous avons eu recours aux consultations téléphoniques et aux visioconférences. Cette pratique, qui n’était pas nouvelle mais restait jusque là assez ponctuelle, est devenue du jour au lendemain une proposition systématique pour tous nos patients.

Le téléphone, objet partagé entre le privé et le professionnel, a donc pris une place centrale. Soudain, un même canal permet à la fois de dérouler la logique subjective du patient et recevoir l’appel du plombier pour réparer la fuite d’eau. Les deux appels sont sur le même plan et suscitent un mélange dans les intimités qui, en temps normal, ne se croisent pas. Dans les consultations visuelles, l’arrière plan a un rôle particulier pendant la séance. Se révèle un fond jusque là discret, une situation en miroir où la mise en scène dévoile quelque chose de l’identité intime de chacun, risquant une confusion imaginaire avec nos patients.

A travers le téléphone les corps sont devenus virtuels, pixélisés, dématérialisés. Le seul témoin vivant a été la voix, corps éphémère.

Beaucoup se sont appropriés de cette nouvelle situation et y ont trouvé un bénéfice. Débarrassés de la présence du regard de l’autre, une parole s’est parfois dénouée : – Est-ce que telle pratique sexuelle qu’il n’arrive pas à accomplir intervient dans sa difficulté pour rencontrer des femmes ? Ou bien : – Pourquoi n’avoir pas dit non à une relation incestueuse quand elle avait la possibilité de le dire ? Comment porter cette « jouissance monstrueuse » qui l’a accompagné toute sa vie ?

Certains patients on fait le parallèle avec le divan qui évite d’être sous le regard de l’autre, doublé, dans ce cas, par l’absence du corps. D’autres, peut être les plus isolés, habitant seuls et suffisamment équipés en technologies et savoir informatique, ont pu bénéficier d’une continuité, expérimentant une nouvelle façon de faire du lien ; d’autres encore, par contre, se sont montrés en grande difficulté. Souvent des femmes souffrant d’illéctronisme sont restées davantage isolées, ne sachant se servir de leurs téléphones pour cet usage nouveau. Des mères débordées par leurs enfants et leurs maris, qui ne pouvaient pas s’isoler dans leurs petits appartements, ont coupé le lien en attendant le déconfinement. Une autre encore n’arrivait pas à utiliser son téléphone car soupçonnait son ex-mari de l’avoir hacké.

Il faudra être vigilant de ne pas pérenniser une situation qui favorise l’isolement des patients, déjà confinés en temps normal, et ne pas remplacer la présence des corps par le virtuel. Le monde rêvé des GAFAM[1], entièrement dématérialisé, depuis les rencontres amoureuses jusqu’au moindre achat pour la vie quotidienne, voit son plus grand accomplissement depuis que le virus a fait son apparition dans nos sociétés les plus riches.

Selon Wikipédia, il y a un débat entre ceux qui considèrent le virus comme un être vivant et ceux qui s’y opposent. Certains considèrent que la possibilité du virus d’évoluer en faisant des erreurs lui donnerait le statut d’être vivant. L’être parlant se niche dans un corps vivant, sexué, « virus » qui mute, provoquant des « erreurs », actes manqués et ratages, c’est le corps parlant dont parle Lacan. La psychanalyse a bien souligné cette particularité de la subjectivité, à l’opposé des méthodes qui recherchent le bonheur, excluent le corps sexué et pullulent par Zoom en temps de confinement. Les psychanalystes ont beaucoup à faire pour ne pas céder aux sirènes pixélisées. Il s’agit d’entendre ce corps parlant, ce corps qui, bien qu’immatériel aussi, « a la consistance des passions, des affects, de l’angoisse »[2]. C’est ce corps là qu’entendent les psychanalystes, peu importe les moyens technologiques employés, car c’est le seul qui restitue à chaque sujet sa singularité, son bien le plus précieux.

[1] Acronyme de Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft.

[2] Laurent, E.  « Le corps parlant : L’inconscient et les marques de nos expériences de jouissances », Lacan Quotidien, numéro 576, 19 avril 2016, lacanquotidien.fr.

Cinq expériences inédites dans ma pratique privée avec l’utilisation du téléphone et de la visio-conférence – Martin RECA

Cinq expériences inédites dans ma pratique privée avec l’utilisation du téléphone et de la visio-conférence

1/ Des séances par téléphone (son choix) avec un jeune patient souffrant d’Asperger ont permis d’observer que le lien pouvait changer « d’appui ». Notoire lors des silences, l’appui « visuel » de la relation – essentiellement extérieur-  devenait progressivement un « appui » davantage intérieur. L’exploitation dans ce sens fut source de progrès dans ce traitement.

2/ Des séances par visio-conférences ont fait perdre au cadre habituel de leur « volume ». La spatialité ainsi aplatie a généré des situations régressives d’angoisse mettant en lumière des aspects traumatiques propres à la figurabilité psychique précoce. Il fut intéressant de l’observer dans certains récits de rêves rapportés et dans quelques propos directs de patients souffrant de troubles psychotiques. Des « grosseurs » ou des « maigreurs » inhabituelles (des étendues/rétrécissements, etc.)

3/ Le caractère « virtuel » (sans volume) de la rencontre apparaissait souvent comme un défaut « d’incarnation ».

Cela entraînait une angoisse muette, plus ou moins passagère, de déréalisation. Le corps était doublement absent : Le corps du dehors et le corps de dedans.

4/ Le corps du dehors absent : ni le meurtre ni l’inceste n’étaient donc « possibles ».

Curieusement, l’acting semblait plus sollicité para la situation et plus accessible (ce qui apparaissait comme des « mini-attaques » au cadre ou des imperceptibles transgressions, voire, de francs passages à l’acte). Comme si le surmoi prenait « la chose » plus à la légère. Au début, je l’ai vécu comme un aplatissement du tiers symbolique, une brèche ouverte dans l’imaginaire « à roue libre ». Question bien complexe.

5/ Le corps du dedans (construit au commencement par l’expérience de l’absorption du lait et de l’air) absent : la « figure » (contenant) manquait de contenu. Des paroles dites « sans leur souffle », « sans leur haleine », semblaient se perdre dans un trou, ne pas rencontrer de résonnance.

Cela semblait coïncider avec des réactions entre les séances de « remplissage » oral et d’hyperphagie.

Nota B :

Ces quelques expériences et réflexions « à chaud » concernent l’introduction, dans le cadre interpersonnel habituel de mes consultations, d’un remaniement double et majeur, à savoir, son caractère involontaire et abrupte (par contrainte externe) et le recours à des outils (téléphones, mailing, Skype) d’utilisation déconseillée et non encouragée en temps normal.

J’ai préféré ne pas accepter de nouvelle consultation par ces moyens d’emblée. Les quelques demandes reçues furent aisément reportées à une date prochaine.

Invités récemment à reprendre les séances au cabinet, aucun de mes patients n’a demandé à poursuivre par téléconsultation. Je ne la proposerai pas non plus en cas d’éventuel déplacement géographique.

Un blog pour « rester en lien » – Federico OSSOLA

Un blog pour « rester en lien »

L’accompagnement virtuel

La mise en place des mesures de confinement eut comme conséquence la fermeture au public des Centres thérapeutiques à temps partiel et des hôpitaux de jour, ainsi que celle des Groupes d’entraide mutuelle, services d’accompagnement à la vie sociale et d’autres structures qui proposent habituellement l’accueil de personnes souffrant de troubles psychiques. Cette fermeture, survenue brusquement, constitua une rupture du lien thérapeutique et du lien social pour beaucoup de patients. Pour certains d’entre eux, ce type de structure peut constituer le seul lieu d’échange et de partage avec les autres. Aussi, aux angoisses liées à la situation épidémique et à l’isolement, est venue s’ajouter une autre inquiétude pour les patients qui s’est manifestée très rapidement, celle du devenir des soignants avec lesquels ils avaient perdu le contact.

Dans ce contexte inédit, des professionnels du Pôle Clamart du Groupe hospitalier Paul Guiraud ont proposé de créer un blog afin de rétablir d’une certaine façon le lien interrompu. Même si cette démarche ne pouvait pas se substituer au travail auprès des patients, l’idée initiale été de pouvoir les rassurer et qu’ils puissent retrouver sur leurs écrans les soignants qu’ils côtoient habituellement. Le blog pourrait proposer différentes activités qui permettraient aux patients d’occuper une partie leur temps dans une forme de partage par écran interposé et de les soutenir dans leur confinement.

L’idée fut accueillie avec enthousiasme par les différents intervenants du Pôle Clamart et par la direction de l’hôpital. « Le Blog du Pôle Clamart » fut développé très rapidement et mis en ligne officiellement le 31 mars. Il présentait une série de rubriques qui proposaient différents contenus : « Gym et relax », « Commandez votre portrait ! » , « Ateliers d’écriture, lectures, le faubourg des poètes », « Les Live », « Clam-Art : Galerie participative », « Maison, déco, cuisine, fun », « Films et Reportages », « COVID-19 » et d’autres rubriques qui furent développées ultérieurement. Le blog proposait des contenus originaux, produits par des professionnels du pôle.

Très rapidement nous avons pu constater une dynamique de participation, de partage et de consultation du blog qui a largement dépassé les attentes initiales. Les patients ont adhéré à la démarche, se sont manifestés pour la soutenir et, dès les premiers jours, ils ont proposé eux-mêmes des contenus pour nourrir le blog. Une semaine après sa mise en ligne, le blog proposait 57 contenus originaux et il affichait 3931 pages vues.

Ce premier élan n’a pas décru et pendant toute la période du confinement le blog s’est développé en proposant de nouvelles rubriques et des contenus qui sont arrivés chaque jour, envoyés par d’autres professionnels et d’autres patients qui se sont joints progressivement à la démarche. À la fin de la période de presque deux mois de confinement, le 11 mai, le blog comptait 217 contenus originaux (vidéos, images et textes), 42 patients avaient proposé un ou plusieurs contenus et il affichait 13026 pages vues.

Blog et déconfinement

L’approche de la date du 11 mai et la perspective de la réouverture progressive de différents structures extra-hospitalières a posé la question du devenir du Blog du Pôle Clamart et une réflexion a été engagée à ce sujet.

La situation qui avait donné lieu à la création du blog évoluait désormais et un retour aux habitudes de prise en charge semblait bienvenu pour les patients. Dans ce sens, une forme de conclusion s’imposait et, même d’un point de vue symbolique, le fait de clore la démarche semblait pertinent.

D’autre part, la dynamique et l’engagement montrés par les soignants et par les patients invitait à une forme de continuité. L’expérience du blog du confinement avait révélé une nouvelle modalité du lien qui ne semblait pas incompatible ou contradictoire avec la pratique soignante « classique ». Il faut remarquer ici que les liens entre soignants et patients précédaient le confinement et le blog et que l’activité liée à ce dernier s’est inscrite ainsi dans un continuum. Il n’y pas eu des « nouveaux patients » qui auraient accédé directement au blog.

La solution proposée à cette question a été celle de trouver une forme de conclusion à la démarche et de proposer en même temps une poursuite du blog soutenue par un autre propos, plutôt comme une modalité du lien complémentaire aux rapports usités entre soignants et soignés.

De façon générale, cette expérience nous aura invité à réfléchir sur la place de l’outil informatique et d’internet dans les soins et des possibilités qu’ils ouvrent au travail en psychiatrie.

Brèves de divan virtuel en temps de confinement – Dominique WINTREBERT

Brèves de divan virtuel en temps de confinement (mai 2020)

 

Dominique Wintrebert

 

 

 

  1. Drôles de coupures

Ce patient a la particularité de chercher ses mots pour dire. Un long silence peut séparer deux énoncés, suscitant chez celui qui l’écoute une inquiétude, jamais ressentie avant la pandémie lors des séances in praesentia         : sommes-nous toujours en contact ? Le silence prend une connotation abyssale jamais éprouvée de cette façon-là par l’analyste.

D’ailleurs, ne faudrait-il pas substituer au terme in praesentia qui s’est imposé celui de in absentia, dont le sens est « hors de la présence réelle », alors que le sens de in praesentia semble plutôt inclure la temporalité du moment présent  ?

Cette autre patiente n’a, elle, aucun problème avec la parole qu’elle émet sans guère d’interruptions autres que celles nécessaires à préciser sa pensée. La communication se coupe. J’attends qu’elle me rappelle. Quelques minutes passent. Je lui envoie un SMS pour lui dire que nous ne sommes plus en ligne. Elle ne s’en@ était pas aperçue…

 

  1. Associations « libres » du temps présent

 

Tintin a égayé nombre de parcours analytiques. En voici une de ses occurrences, antérieure à la pandémie : dans Tintin au congo, le jeune reporter inventé par Hergé tire sur une antilope qui réapparaît après chaque tir. Il lui faudra aller sur place pour comprendre que ce n’était jamais la même et qu’il a réalisé une hécatombe. Notre Tintin analysant mettra du temps avant de faire de l’antilope son animal totémique et que l’analyste y lise l’increvable père de l’obsessionnel.

L’autre, récente, concerne le Trésor de Rackam le rouge. On y voit Tintin coincé au fond de la mer dans un sous-marin en forme de requin dont l’hélice s’est pris dans les algues. Pas de confinement plus important que dans cet appareil présenté justement par le Professeur Tournesol à Tintin comme le moyen d’échapper aux requins. Idée intéressante que ce faire semblant d’en être pour échapper à leur menace. Qu’une patiente puisse y reconnaître la représentation du ventre maternel n’étonnera personne. Ses associations la conduiront vers les déboires de l’accouchement, la menace de castration sous la forme de l’épisiotomie et la difficulté d’avoir un enfant.

Restons dans les histoires de ventre, durement sollicité en ces temps de confinement, jouissances orales et absence d’exercice ayant contribué à de nombreuses prises de poids. Un néologisme, « imange », condense chez cette autre patiente « image » et « mange ». L’image dont il est question est là encore, celle du ventre maternel, mais également un point de fixation orale qui se traduit par des comportements boulimiques. Elle fait résonner à cette occasion l’ « entre » que l’on entend dans ventre, elle qui a toujours dû s’effacer et mendier l’amour d’une mère narcissique. Mais on peut aussi y entendre l’antre qui sert de refuge. Et ses associations la conduisent aussi sûrement que la patiente précédente à la castration : elle se souvient de l’histoire d’un garçon qui avait, sans en avoir le droit, adopté un renard. Il le cachait sous sa chemise et le renard lui mangeait le ventre.

LE GRAND CONFINEMENT – Aviva COHEN

ALERTE CORONAVIRUS !

Si vous avez de la toux ET de la fièvre, vous êtes peut-être malade ! Dans ce cas, restez chez vous ! limitez les contacts avec d’ autres personnes ! Appelez votre médecin.. ! La maladie guérit en général en quelques jours avec du repos. Mais! si les signes s’aggravent, que vous avez des difficultés importantes à respirer, et que vous êtes essoufflé, appelez le 15 immédiatement. Plus d’informations sur gouv.fr. Ceci est un message du Ministère chargé de la santé et de Santé publique France…

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Paris, le 10 mai 2020

Cet avertissement, ces exhortations, nous les entendons en boucle sur les ondes depuis le début de la crise sanitaire. Aucune mention de la nécessité de porter un masque ! faut-il le mentionner ! Nous nous sommes conformés aux consignes. A la date du 16 mars, nous nous sommes tous « confinés ».

Les pages qui suivent ont été, pour la plupart, écrites sous formes de E-mails au cours d’échanges avec des amis et collègues d’un groupe de lecture de textes de Bion. Nous avons pu réciproquement parler de nos expériences en toute confiance et je les en remercie Nous avons continué de travailler, à distance, un mardi par mois…

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LE GRAND CONFINEMENT

Paris, le 17 mars 2020, 21h30

Chers « toustes » (que pensez-vous de cette écriture très inclusive ?)

Merci pour la reprise du fil de nos contacts. Je trouve essentiel de maintenir nos liens en cette période d’inquiétude et d’incertitude généralisées et mondialement partagées. Nous traversons une période tellement insolite que la penser me paraît pour l’heure quasiment impossible, devant laquelle je me sens pour ma part très impuissante. Et me revient très fort le concept bionien de « capacité négative », très approprié à nos vécus actuels.

Des nouvelles du « front » (puisque « nous sommes en guerre ») : je continue à travailler avec tous mes patients par le biais du téléphone exclusivement. C’est une expérience totalement inédite et improvisée en ce qui me concerne mais à laquelle nous nous sommes assez vite et bien adaptés, eux comme moi. Je suis plus « malléable » actuellement que d’ordinaire car la période est « extra- ordinaire » et soumise à un principe de réalité bien partagé. Le purisme ou le dogmatisme sont-ils de mise en ce moment ? Ce nouveau dispositif méritera d’être pensé et analysé, pendant et surtout après la crise, dans toutes ses dimensions et les questions qu’il soulève…

Pour l’heure, même en préservant notre cadre interne et en observant au mieux le cadre externe au moins dans ses dimensions temporelles, il faut admettre qu’il est bien bousculé, ce cadre, depuis la semaine dernière, il est précarisé…Et c’est étrange ! En fait moins pour nous, assis sur nos fauteuils, dans notre espace de travail habituel que pour eux, nos patients, qui nous « reçoivent » chez eux. N’est-ce pas quelque peu intrusif que d’entrer dans le réel de leur chambre, de cet espace intime et, pour aller plus loin, quel sens singulier cela peut-il revêtir transférentiellement pour chacun d’entre eux ? Ce n’est pas, à mon sens, le moment d’analyser avec eux cet aspect du dispositif.

Je ne sais pas pour vous, mais moi, je profite de la situation pour faire une révision générale personnelle de toute la psychopathologie.

Pour commencer, toutes les phobies (prêchées par la loi !) y passent successivement mais le plus souvent simultanément : les phobies de contact, les agoraphobies virales et leur pendant, les claustrophobies vitales. Le mantra « Restez chez vous ! » est décliné dans toutes les langues sur toute la surface du globe ! on nous recommande aussi de nous méfier de nos propres mains, que nous traitons (ou maltraitons) énergiquement à longueur de journée, un peu comme des mains étrangères et potentiellement ennemies, mains suspectes de contamination ! Ce qui nous conduit à adopter des conduites obsessionnelles compulsives auxquelles nous astreignent et nous contraignent les injonctions supérieures. Ces ablutions méticuleusement si ce n’est religieusement répétées semblent aujourd’hui bien internalisées et ritualisées. La paranoïa vis-à-vis de tous et de chacun devient acte citoyen et est fortement encouragée…Mention spéciale accordée aux enfants, innocents propagateurs du virus dont il faut absolument se tenir à distance…L’expression « bombe virale » a pu être prononcée pour signaler la menace qu’ils pourraient constituer vis-à-vis de leurs grands-parents en particulier ! Le temps est embolisé par notre agitation maniaque permanente en lutte contre la déprime. La confusion mentale nous guette, temporelle surtout : quel jour sommes-nous ? Quelle heure est-il ? C’est comme dimanche tous les jours…Sommes-nous en vacances forcées ? La nuit ? Le jour ? Quelle importance ? Les somnolences diurnes répondent aux insomnies nocturnes…Et comment distinguer les angoisses d’étouffement des troubles respiratoires ? Et la fièvre de la fébrilité ? En fait, les T.D.A.H ont le vent en poupe : maintenant, j’ai compris comment on pouvait ne pas être capable de se concentrer plus de dix minutes sur une lecture, comment on pouvait se sentir dispersé aux quatre vents des nouvelles, les fausses et les vraies, émietté entre les sollicitations des ondes, écrans divers et autres réseaux sociaux…

Yolanda Gampel, psychanalyste israélienne, qui travaille depuis longtemps avec d’autres psychanalystes de régions du monde plus ou moins affectées par les guerres ou les catastrophes naturelles, sur les « shared traumas », les traumas collectifs, les traumas partagés, propose la notion originale de « transmission radioactive ». Cette métaphore semble tout-à-fait juste et opérante à l’heure actuelle, en cette période de contagion virale. Freud n’a-t-il pas dit : « Tout ce qui est interne a d’abord été externe » ?

Pour finir, j’avoue être très contente d’avoir une fenêtre sur la ville et de jouir du spectacle de la rue par les temps qui courent. Je la contemple de derrière les vitres. Presque plus de voitures polluantes sur l’avenue d’Italie, désertée…Seuls de rares autobus fantômes à moitié vides circulent, des ambulances pressées et silencieuses aussi…Les éboueurs continuent leurs tournées, merci à eux…Sur les trottoirs j’aperçois des silhouettes hésitantes : de très vieilles personnes, avançant doucement, filets à provisions accrochés à leur déambulateur, et puis, tôt ce matin, spectacle surréaliste, un pigeon ou peut-être un corbeau, traversant très lentement et très tranquillement toute la largeur de la chaussée, en toute sécurité. Il y a quoi dans la petite tête d’un volatile des villes mortes ?

Je vous espère en bonne santé. Prenez soin de vous.

Aviva

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Paris, le 28 mars 2020

Bonjour chers confinés et chères confinées,

Je fais des expériences inédites depuis que je travaille à distance. J’ai pu faire des liens entre « l’état de guerre » déclaré par notre président et la mise en place chez certains patients d’un « arsenal » de défenses psychiques comme le déni, caché derrière le mantra répété sur tous les tons : « ça va …ça va… »

Avec d’autres patients, que je vois d’ordinaire en face à face, nous voilà débarrassés des regards gênés, des sourires forcés, des mimiques et autres cinesthésies parasites…Exit le non-verbal, juste la voix ! Est-ce que le génie de la langue anglaise ne serait pas son pragmatisme, son souci de la précision, sa justesse? A-t-on un équivalent de ce terme auquel me renvoie le dispositif actuel obligé? Nobody ! No-Body ! littéralement Pas de Corps mais pas « personne » car nous sommes bien là, psychiquement bien ensemble, mais séparés ! juste en absence, en manque de corps physique ! mais, -selon une heureuse formule prononcée par Robert Asséo sur une récente conférence Zoom- liés, connectés directement, comme par un cordon virtuel intime un « bouche à oreille» mutuel.

Autre expérience : tout-à-l ’heure, un jeune patient s’était installé sur son balcon avec son téléphone portable. Mais le bruit de la rue (même aseptisé en ce moment), nous a gênés à un moment. A l’intérieur, il se tait, que pourrait-il raconter, si ce n’est du « factuel » dit-il…Alors je lui demande de me parler de sa chambre et il me présente un univers auquel je n’aurais jamais eu accès sans doute, hors de ce contexte, et que j’étais loin d’imaginer….Une chambre concrètement, « physiquement », très habitée par ses figures parentales et grand-parentales et qu’il m’a fait découvrir avec un enthousiasme assez rare chez lui. Aurais-je eu une autre ou une meilleure opportunité de partager « in situ, hic et nunc » le climat de son espace de vie ? Probablement pas…Une séance en chambre, expérience parfaitement inédite que nous avons vécue dans un étonnement réciproque.

A suivre…Il y aura sûrement d’autres découvertes passionnantes dans les jours à venir… Bonne santé à tout le monde !

Aviva

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Paris, le 1er avril 2020, 20h54

Bonsoir tout le monde,

On en est où déjà ? J’ai renoncé à compter les jours, résignée comme je suis à ce que cela dure longtemps, combien de temps ? Et comment ça va se terminer si on peut se figurer la fin…Je ne peux pas…C’est comme si le temps s’était figé et que je m’étais engourdie avec lui…Cette auteure à succès, qui publie au quotidien dans Le monde son « Journal de confinement » depuis sa maison à la campagne où elle s’est retranchée raconte à ses enfants que nous sommes comme la Belle au Bois dormant, que nous avons été mis en sommeil (par quelle vilaine sorcière virale ?) et que nous attendons le Prince charmant qui va nous réveiller… ! C’est mignon, non ? On peut dire ça du fond de son jardin, sous la tonnelle, au milieu des petits oiseaux…Mais nous, ici, en ville, au nom de quoi a-t-on décrété que les magasins de fleurs n’étaient pas des commerces de première nécessité ? Pas plus que les librairies d’ailleurs…Sur mon avenue bitumée, la nature manque !

En lisant le récit du quotidien de nos collègues mobilisés dans les hôpitaux, aux prises avec l’urgence, la cruauté des situations et le désespoir du terrain, je reconnais que c’est un privilège de vivre un confinement de luxe, à l’abri du danger des autres, tout en continuant à travailler de chez soi en mode « piano » ! mais c’est plus difficile cette semaine, la troisième déjà !

Deux expériences, toutes récentes : un patient, toujours très ponctuel, n’a pas appelé hier à l’heure de sa séance et je me trouve dans l’embarras et l’inquiétude. A-t-il oublié notre rendez-vous téléphonique ? Lui est-il arrivé quelque chose ? Condamnée à l’attente impuissante j’imagine d’inquiétants scénarios qui pourraient expliquer son absence que je vis comme une « disparition », pour le coup.

Et puis, cette fillette, tout-à-l ’heure, qui me décrit dans le détail tous les dessins qu’elle a faits ce matin avant sa séance. Je lui demande spontanément de les photographier et de me les envoyer parce que j’ai besoin de les visualiser, ce qu’elle fait sur le champ, (merci le teléphone intelligent !) et nous pouvons les regarder ensemble, quoique séparées. Très intéressantes productions, nouvelles, riches de sens. Je lui dis que je les imprime et que je les garde, rangées dans sa chemise et que nous y reviendrons plus tard. Un de ses dessins représente la terre, prise dans un anneau, encerclée, enfermée, à l’image du confinement planétaire. Vers la fin de la séance, elle insiste pour me dire quelque chose qui lui est arrivé aujourd’hui. Nous sommes le 1er avril et dans sa petite ville de banlieue, tous les premiers mercredis du mois, à midi, la sirène se déclenche pendant quelques minutes. (Rituels municipaux, bêtes et méchants, incontournables, mécaniques) Tout-à-l ’heure donc, la sirène a sonné comme d’habitude mais l’écho en a été plus sinistre et tellement inquiétant par les temps (de cornavirus !) qui courent… La sirène, c’est bien une alarme qui prévient d’un danger ! pendant quelques secondes, des pensées et des émotions terrifiantes l’ont traversée…Et elle m’a fait retrouver et entendre mes propres sirènes intimes en même temps qu’elle me communiquait ses propres vécus d’effroi. Est-ce que nous les cherchons à distance, pour les retrouver ensemble, ces éprouvés sensoriels partagés (voir, entendre) pour atteindre l’émotion à l’unisson ?

Tout-à-l ’heure, sous nos applaudissements quotidiens de 20h, sur l’avenue presque déserte, il est juste passé, à toute allure, une ambulance de la Croix-Rouge…Vraie rencontre !

Je vous espère en bonne santé et vous souhaite une bonne soirée. A bientôt.

Aviva

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Paris, le 12 avril 2020

Bonjour en ce dimanche de Pâques

Je vous espère toutes et tous en bonne santé.

Pour moi les matins, les réveils sont de plus en plus difficiles…La mise en marche de ma personne…Le temps des matins n’en finit pas de s’étirer…Et dans une moindre mesure , celui des soirs, des couchers…Le temps se perd, il ne sait plus où il en est…

Entre ces deux moments qui la contiennent, la journée s’écoule, passe plus ou moins vite selon le programme du jour car il faut structurer le temps et ce sera aujourd’hui, pour ce qui me concerne, plutôt aléatoire car j’ai peu d’obligations, côté réalité externe…Et là, quelle responsabilité vis-à-vis de soi-même !

Ouvrir « la porte » d’une journée, la fermer, voilà des questions nouvelles et incongrues qui se posent à moi, à nous… Les frontières s’estompent entre le jour et la nuit, plus de « confins » qui les distinguent ! Comme des morceaux de sommeil arrachés à la nuit et des miettes de somnolence coupable volées au jour…

Aujourd’hui, à peine éveillée, et toute à ces interrogations, me vient la pensée que j’ai dans ma bibliothèque un recueil de poèmes (en édition bilingue), encore jamais vraiment lu, que j’avais acheté pour son titre, tellement évocateur : « début fin début ». Son auteur est le poète israélien Yehuda Amichaï. La première partie du recueil s’intitule « ouvert fermé ouvert » comme ça, sans ponctuation, sans majuscules, juste ces trois mots alignés. Les poèmes sont peu ou prou teintés de mystique juive. J’en ai trouvé un, dans la deuxième partie, qui fait écho aux circonstances, que je peux partager avec vous et je le copie pour vous l’offrir. Le voilà :

Revenez l’hiver prochain
Ce sont des mots semblables
Qui soutiennent ma vie
Et font passer mes jours
Un à un, comme une colonne de soldats par-dessus le pont qui va sauter. Revenez l’hiver prochain.
Qui n’a pas entendu ces mots-là ? Qui reviendra ?

Pardon pour la mélancolie

Aviva

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Paris le 16 avril 2020

« Dreams can’t be quarantined » on ne met pas les rêves en quarantaine ! Titre d’une magnifique vidéo réalisée par l’artiste grec Aris Katsigiannis, et aussi d’un article paru dans le quotidien anglais The Observer le 14 Avril dernier. J’ai appris que des comédiens collectent les « rêves de confinement », comme on les qualifie aujourd’hui et se proposent de mettre en scène leurs étranges scénarios.Quelle belle idée, cette collecte de rêves par temps de Coronavirus ! des rêves qu’on pourrait aussi publier dans leur matière brute, sans commentaires, des récits, des fables, peut-être des poèmes…

Le rêve/La réalité, Le virtuel/Le réel…C’est à cette question que m’a renvoyée une séance d’hier, avec une patiente. Ecrire cette vignette clinique m’aide à la réorganiser et à la penser…

Il s’agit d’une patiente en thérapie une fois par semaine depuis un peu plus d’un an. Très investie par ce travail sur elle-même, désireuse d’« avancer dans sa vie » mais rattrapée inexorablement par ses vieux démons et ses accès de désespoir…

Hier donc, elle est d’humeur très sombre, au plus bas depuis qu’elle a écouté l’intervention de notre président, la veille. Gagnée par les affres de l’incertitude et des questions restées sans réponse. Que faire ? Une marginale comme elle n’en serait pas à une transgression près…elle crève d’envie de sortir, de voir ses potes d’autant qu’elle vit confinée avec sa famille dans un petit appartement où elle étouffe. Elle n’a pas peur d’attraper ce « corona » (déni ou mise en veille de son hypocondrie ordinaire), mais a-t-elle le droit de prendre des risques ? surtout celui d’éventuellement contaminer sa mère…Dilemme qui la ronge sans répit, ambivalence des sentiments, elle qui anticipe la culpabilité de lui transmettre le virus alors qu’elle a plus d’une fois exprimé ouvertement sa haine envers elle et ses souhaits de mort !

Et puis, au fil de la séance, voilà qu’à un moment elle dit : « j’ai l’impression de vivre comme un jeu vidéo où ça se passe mal », Elle avait affirmé auparavant : « Le jeu, c’est ma deuxième vie, non c’est la première, ça me gratifie beaucoup et ça compense ma vraie vie cabossée » (n’est-ce pas la vocation de la machine appelée « console » ?) Hier je la relance donc « comment ça se passe mal, dans un jeu vidéo ? » Elle répond: « dans le jeu vidéo, il y a un début et une fin, on est en immersion, et puis, quand le jeu est terminé, il faut retourner à la réalité et ça peut être brutal ! mais ça se passe encore plus mal quand on ne peut pas accomplir la mission, quand on n’arrive pas à combattre et à vaincre les monstres… » Dans le réel que nous traversons aujourd’hui et qui n’est pas du jeu, ma patiente, peinant à se représenter, (comme nous tous) le « monstre » invisible qu’il faut combattre, ne pouvant appuyer sur des boutons ou manoeuvrer des manettes qu’elle maîtrise parfaitement d’habitude pour sortir du défi toujours gagnante, touche du doigt et se heurte aux limites de ses capacités. Le sentiment de toute-puissance, excité et entretenu par la performance et opérant dans le jeu virtuel, redevient brutalement tout virtuel dans la vraie vie et s’en trouve complètement anéanti ! peut-être est-ce là une opportunité propice à une amorce d’exploration de cet aspect de da pathologie ?

Il se peut que l’attente impuissante et désillusionnée que nous partageons tous -avec plus ou moins de tolérance selon nos forces et nos fragilités-, nous force désormais à l’humilité…

Prenez soin de vous.

Aviva

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Paris le 6 mai 2020

Une « blind date » !

Ceci n’est pas un e-mail ; c’est un texte que je « m’écris » …Dans une heure, devrait commencer un travail avec une nouvelle patiente. A distance, au téléphone.

Le moment qu’elle traverse m’a paru justifier cette décision inouïe de commencer, avec un sentiment d’urgence, une psychothérapie avec quelqu’un que je n’ai encore jamais rencontrée « en présentiel », selon une formule nouvelle pour moi, qui se banalise tous les jours un peu plus.

Une première séance donc, sans le contact d’une poignée de mains, sans premier échange muet de regards hésitants et interrogateurs, sans exploration visuelle de mon cabinet de travail, sans découverte mutuelle d’une personne avec ses attributs, son physique, ses vêtements, sa slhouette, sa démarche, l’expression de son visage, etc…Salomon Resnik posait immanquablement cette question, lorsqu’on lui parlait d’une situation clinique : « comment ce patient est-il né pour vous ? ». La naissance de cette nouvelle patiente, cette première rencontre va être privée de tout un climat sensoriel primaire, propre à la naissance : le souffle, le tactile, les odeurs, les sons peine ébauchés, ce quelque chose d’immatériel ressenti ensemble avant le premier échange de paroles. On a pu appeler ce moment fugace une « chorégraphie de la corporéité » !

Je lui ai proposé qu’on se dise bonjour « de visu » par le biais de Whats’App. Nous allons découvrir nos visages, avoir un court instant de « face à face ». Je vais savoir QUI me parle et elle va voir la tête de sa thérapeute. Du coup, je me suis passé un bâton de rouge sur les lèvres..Je ne me maquille pas tous les jours depuis des semaines et même quand il m’arrive de sortir, je porte un masque ! je voudrais lui éviter de trop fantasmer sur mon apparence, pour qu’elle ne soit pas déçue le jour où on ce rencontrera vraiment. Ce qui me fait penser à un processus d’adoption puisque ce n’est pas une naissance qui se fera par « voie naturelle » ! Dois-je aussi lui présenter les lieux ? Idée « décalée » à laquelle je renonce vite…

Une heure plus tard : Tout s’est très bien passé ! l’enfant/patiente et la mère/thérapeute vont bien, elles ont surmonté l’épreuve !

Depuis quelques semaines, notre champ lexical s’est trouvé enrichi au quotidien de mots ou d’ expressions nouvelles. On parle tous les jours du redoutable virus. L’appellation COVID 19, peut-être de nature plus « scientifique a suscité moins de railleries et de dérisoires pastiches que celle de CORONAVIRUS, qui a été abondamment dessiné et caricaturé et sur lequel on a même pu danser le cha-cha-cha par exemple !

Le confinement (et ses déclinaisons) est devenu un mantra planétaire (et une réalité mondiale!)… Epidémie, pandémie, contagion, contamination, propagation du virus, crise sanitaire, distanciation sociale, gestes barrières, masque, sont des mots ressassés et entendus en boucle du matin au soir et du soir au matin…Quand on sait combien les vocables façonnent les imaginaires on se demande quels effets ceux-ci auront sur les imaginaires des enfants d’aujourd’hui, les plus jeunes surtout ! Quand on sait que les générations qui les ont précédés, même si elles ont traversé des heures sombres, ont été biberonnées et bercées aux vocables d’autonomie, libération, indépendance, liberté etc…Il est permis de s’interroger… le mot « espoir » a-t-il un avenir ?

Les messages officiels diffusés sur les ondes évoluent d’un jour à l’autre, d’un média à l’autre, variations sur le même thème, tous aussi anxiogènes les uns que les autres !

L’épidémie reste active et le virus est toujours là ! nous devons rester prudents et respecter toutes les mesures barrières : Lavez-vous les mains à l’eau et au savon régulièrement ou utilisez un gel hydroalcoolique ! Eternuez et toussez dans votre coude ! Utilisez des mouchoirs à usage unique et jetez-les après usage ! Evitez de vous toucher le visage, surtout la bouche et le nez ! Saluez-vous sans vous serrer la main ni vous embrasser ! Les personnes âgées et toutes celles qui présentent des pathologies chroniques doivent rester prudentes et réduire le nombre de leurs contacts ! Portez un masque !

Il faut s’éloigner les uns des autres. L’injonction implicite est claire : « méfiez-vous les uns des autres ! »

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DEMAIN, 11 mai 2020 …
On improvise ? Non! Demain on « DECONFINE » ! Encore un « nov-mot » !

Aviva COHEN